samedi 5 décembre 2009

Les historiens contre Chatel

Dans Le Journal du Dimanche vingt universitaires et intellectuels parmi lesquels les historiens Jacques Le Goff, Jean-Pierre Azéma, Antony Beevor, Serge Berstein, Evelyne Lever, Mona Ozouf, Jean-Jacques Becker, André Kaspi, Annette Wieviorka, Benjamin Stora, Pierre Milza, Jean-Pierre Rioux, Michel Winock, Antoine Prost et Jean Tulard s'indignent de la suppression annoncée de l'histoire-géo en Terminale S et appellent Chatel à annuler en urgence une décision "inspirée par un utilitarisme à courte vue, qui se trouve en contradiction avec les objectifs proclamés du système éducatif français sur le plan de la formation intellectuelle (...) et de la réflexion civique des futurs citoyens" et qui "ne peut susciter que la stupéfaction par son décalage avec les nécessités évidentes de la formation des jeunes Français au début du XXIe siècle". A l'heure où il est si important pour ces derniers de "se situer dans le monde d'aujourd'hui [et] au moment où le Président de la République et son gouvernement jugent urgent de lancer un grand débat sur l'identité nationale qui doit mobiliser le pays, cette mesure va priver une partie de la jeunesse française des moyens de se faire de la question une opinion raisonnée grâce à une approche scientifique et critique, ouvrant ainsi la voie aux réactions épidermiques et aux jugements sommaires". En bref, supprimer l'enseignement de ces deux matières essentielles à la formation de citoyens éclairés prépare l'avènement d'une France peuplée de petits Sarkozy en puissance.
De son côté l'Association des professeurs d'histoire-géographie (A.P.H.G.) juge que cette réforme "dénote une volonté de rupture avec les humanités et avec des valeurs supposées être de gauche. Dans une vison utilitariste de la société, tout enseignement qui ne débouche pas sur un métier concret est mal vu !". L'A.P.H.G. a mis en ligne sur son site www.aphg.fr une pétition pour le maintien de l'histoire-géographie en terminale S. N'hésitez pas à apporter votre signature.
o.g.

Aucun commentaire: