jeudi 28 mai 2009

Le retour du petit père fouettard

Sortez vos Karcher, Sarkozy revient en fanfare sur le terrain de la sécurité. Qu'on se le dise : l'ordre régnera bientôt. Notre Souverain éclairé reprend deux des idées phares du lumineux Darcos. D'ici juillet, un texte de loi habilitant "les personnels de direction et d'encadrement" des établissements scolaires à faire ouvrir les cartables des élèves sera prêt : "les personnels de direction et d'encadrement devront à l'avenir disposer des moyens de s'assurer que les élèves ne transportent pas d'armes. A cette fin, ils recevront une habilitation spécifique qui leur permettra de faire ouvrir les cartables et les sacs et si l'élève détient une arme d'en tirer toutes les conséquences. Je le dis avec gravité: n'oublions jamais les 17 morts de Winnenden en Allemagne". Roulement de tambours.
"Je veux aussi que chaque recteur puisse disposer d'une équipe mobile d'agents formés dans ce but qui viendront épauler sur un plan pédagogique les chefs d'établissement en cas de difficulté ponctuelle relative à la discipline dans un lycée ou collège" a également tonné le toujours premier flic de France. Aussi des "équipes mobiles d'agents" seront-elles mises en place auprès des recteurs d'académie. Ces nouveaux miliciens seraient recrutés parmi la réserve civile de la police nationale pour remplir des missions de "sécurisation des établissements scolaires et de leurs abords". Il s'agirait de condés à la retraite, mais aussi de volontaires recrutés parmi les citoyens sur le même principe que les pompiers volontaires, "sur la base d'un test d'aptitude physique et morale".

La technologie n'est pas oubliée non plus puisque s'il ne rejette pas complètement l'idée des portiques - "il est regrettable d'en arriver là mais comment agir autrement ?" - Little Brother nous promet des milliers de caméras vidéo : "la vidéo protection est aujourd'hui un moyen fondamental de la politique de sécurité. La présence d'une caméra est l'outil le plus dissuasif qui soit pour un délinquant (...) la vidéo surveillance ne menace pas les libertés, elle protège la liberté de se déplacer et d'aller et venir dans son quartier en toute sécurité".

Et dire qu'il y a treize ans, dans une émission de télé à une heure de grande écoute, le même Sarko vilipendait le ministre d'alors, Bayrou, et affirmait qu'il ne fallait ni surmédiatiser les faits de violence scolaire ni sanctuariser les écoles.

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