Ce matin, sur RTL, Fillon, le premier collaborateur, a annoncé le non remplacement de 13 500 fonctionnaires dans l'Education Nationale pour 2009. De l'agitation en perspective...
Verbatim :
J.M. Apathie : Vous rendez actuellement, François Fillon, des arbitrages importants dans le cadre de la préparation du budget 2009. Combien de fonctionnaires partant à la retraite n'allez-vous pas remplacer, l'année prochaine ?
F. Fillon : On a pris un engagement sur l'ensemble du quinquennat de Nicolas Sarkozy, de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux. On est en déficit depuis trente-quatre ans. Si on veut sortir de ce déficit, il y a deux façons de le faire : soit avec un plan de rigueur, c'est-à-dire augmentation des impôts et diminution drastique des Dépenses publiques. C'est ce qu'avait fait la Gauche en 1982, sans d'ailleurs obtenir vraiment de résultats sur le plan du déficit. Ou alors il y a une autre solution, celle que nous avons choisie. On fait des réformes structurelles, c'est ce que nous sommes en train de faire : réformes de l'Etat, fusion de l'ANPE et de l'Unedic, réforme de la Défense, etc. On maintient strictement les dépenses pendant cinq ans au même niveau, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'augmentation des dépenses de l'Etat en volume pendant cinq ans ; et on ne remplace pas un fonctionnaire sur deux. En 2009, on prépare le budget sur la base d'au moins 30.000 non remplacements de fonctionnaires partant à la retraite.
J.M.A. : Xavier Darcos indique dans "Libération", ce matin - il est ministre de l'Education - qu'il vous a proposé de ne pas remplacer 13.500 fonctionnaires dans l'Education nationale ?
F.F. : Eh bien, c'est le chiffre sur lequel on s'est mis d'accord ensemble. Ca ne fait pas un sur deux, d'ailleurs, tout à fait parce que l'Education nationale a des contraintes particulières et quand il y a à l'Education nationale, en ce moment, un certain nombre de réformes qui sont en cours et il faut naturellement que ces réformes aient donné leurs résultats pour qu'on puisse conduire cette diminution des effectifs.
J.M.A. : Mais 13.500, ce sera donc l'ordre de grandeur pour 2009 ?
F.F. : Ce sera l'ordre de grandeur pour 2009.
Extraits de l'interview de Darcos dans Libération :
"- Nous voulons que le service reste de qualité et en même temps il nous faut réduire la dépense publique afin de ne pas laisser de dette aux générations futures. Telles sont les données de l’équation pour 2009. J’ai proposé au Premier ministre - et c’est vraisemblablement le chiffre qui sera retenu - le non-renouvellement de 13 500 départs à la retraite. Ce chiffre résulte d’un constat : une meilleure gestion permet de dégager des marges de manœuvre dans l’Education nationale. Nous avons environ 30 000 personnes qui ne sont pas devant les élèves car elles sont dans des services de toute nature. Il s’agit entre autres de mises à disposition dans des administrations, dans des associations, des structures culturelles, sociales, sans doute utiles. Mais ces personnes peuvent être mises au service des élèves, et nous allons les ramener au bercail. Dans le seul système de remplacement, nous avons en outre 50 000 personnes, et ce système n’est mobilisé qu’à 80 %. S’il fonctionnait à 100 %, 10 000 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires pourraient être mobilisés au service des élèves (...).
- Le chiffre de 13 500, c’est ce que nous savons pouvoir faire sans toucher à l’offre éducative, bien au contraire, puisque nous généralisons l’accompagnement éducatif au collège et dans les écoles primaires de l’éducation prioritaire et que nous organisons des stages de remise à niveau pour les CM1 et CM2 ainsi que pour les lycéens (...).
- Je crois que les professeurs comprendront : c’est l’hyperstructure administrative qui va faire un effort sur elle-même. Nous allons donner l’exemple et resserrer les boulons nous aussi dans l’administration centrale. Nous n’oublions pas d’ailleurs les enseignants. Le président Nicolas Sarkozy a promis que 50 % de ces économies seraient reversées aux enseignants. Cette promesse sera tenue (...).
- Enfin, pour encourager les enseignants qui ont pris trois heures supplémentaires en plus de leur service hebdomadaire, ces derniers bénéficieront dès l’année scolaire 2008-2009 d’une indemnité supplémentaire de 500 euros par an. Ces éléments d’amélioration de la condition matérielle des enseignants constituent une première étape qui se poursuivra dans les années à venir. Je sais que les enseignants ont été un peu secoués cette année. Mais je n’ai pas changé : je continue à aimer les professeurs et à considérer que leur métier est essentiel.
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