Que dire du rapport Descoings sur le lycée que le très bobo directeur de Sciences Po a remis hier à Choucou 1er. Pas grand chose, car après une longue tournée de six mois dans près de quatre-vingt lycées, le missus dominicus de Sarko n'a pas inventé la machine à courber les bananes.
Il faut revaloriser le technique et mettre l'accent sur l'orientation. Pas besoin d'être missionné pour le savoir. Tous les profs de lycée en sont convaincus. De plus en plus de collégiens entrent en seconde sans comprendre pourquoi et de plus en plus de lycéens décrochent le bac à l'insu de leur plein gré sans savoir qu'en faire. L'orientation des élèves est un point essentiel certes, mais il ne s'agit pas pour autant d'en faire l'affaire de tout le monde et de n'importe qui. Sinon, on est bien loin de la révolution promise à la fin de l'année dernière. Les principales filières restent en place, les horaires ne changent guère, les modules semblent contraignants à mettre en place, le renforcement de l'enseignement des langues n'est qu'un effet d'annonce car jamais on n'offrira aux élèves des conditions de travail optimales en cours de langue, et le bac demeure intouchable. On évoque bien une légère diminution des effectifs des classes mais on se demande comment elle est conciliable avec les suppressions de postes de profs. Aussi peut-on craindre que les propositions faites sur la classe de seconde n'aboutissent qu'à la création d'un lycée unique comme il y a un collège unique, avec toutes les conséquences désastreuses qui suivront. Il est à craindre également que Descoings n'ait formulé ses propositions en ne regardant qu’en aval du lycée, vers les grandes écoles qu'il connaît si bien et les universités, sans se demander ce qui ne fonctionne pas en amont, au collège, le maillon faible du système et le grand oublié des réformes Darcos.
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