mercredi 10 juin 2009

Non à la masterisation.

La Conférence des présidents d'université (CPU) annonce aujourd'hui sa décision de suspendre sa participation à la commission mise en place par Darcos pour préparer la "masterisation" des concours d'enseignement, au motif que le gouvernement, anticipant sur les décisions qui pourraient être prises, a décidé de faire passer en force son projet de réforme. Comme beaucoup de collègues ignorent encore de quoi il s'agit, rappelons en quelques points en quoi cette "masterisation" est constestable.
1°) Dans le Capes nouvelle version, la part des connaissances disciplinaires testées serait réduite au profit de la “didactique” et de “la connaissance du système éducatif” qui, lors du concours, deviendraient les épreuves dominantes à l'oral. Une universitaire angliciste affirme même que dans sa discipline "on pourra obtenir son Capes d’anglais sans que personne ne vous ait entendu parler la langue” !
2°) Avec la réforme, l'année de stage en alternance, après le concours, deviendra un master 2 et sera partagée entre deux mois de stages et le reste du temps consacré à de la didactique avec, de surcroît, des modalités de fonctionnement encore très floues. Mais, à la différence de l'année de stage, cette année de master 2 ne sera pas rémunérée, les étudiants devant d'ailleurs payer leur inscription en master 2. Et si ce dernier n'est pas validé au bout de deux ans, alors ils perdront le bénéfice de leur concours. Enfin, dès qu'ils auront leur master en poche, les jeunes novices seront immédiatement balancés dans l'arène avec un service complet. Quelle chance pour ceux qui auront fait leur mini-stage au collège et qui se retrouveront nommés en lycée.
3°) Ceux qui rateront leur concours mais obtiendront leur master pourront aller enseigner comme contractuels ou vacataires dans le cadre des contrats de 200 heures ou de dix mois qui existent déjà. Ils constitueront alors un volant d'emplois précaires dans lequel les rectorats ou les chefs d'établissements pourront aller piocher au gré de leurs besoins pour palier les absences ou les déficiences de l'institution.

Aucun commentaire: