jeudi 11 juin 2009

Portes ouvertes dans les lycées

Irréaliste et aberrante. Telle est la dernière proposition fumante de Sarko Ier : il propose en effet de laisser ouverts les lycées pendant les week-ends et les vacances scolaires, afin de faire des établissements des "lieux de vie" (sic) !
"Il faut qu'on accepte cette idée que le lycée doit être ouvert en dehors des strictes heures de cours. C'est un lieu de vie, et ce n'est pas normal que, quatre mois ou cinq mois de l'année en comptant les vacances, ça soit fermé. Ce n'est pas normal que pendant le week-end, ça soit fermé".
"Si, par exemple, le samedi des jeunes lycées se disent 'tiens, si on allait au lycée faire tourner le ciné-club ou la salle de spectacles ou les équipements sportifs?'. (...) Que ce soit des lycéens qui gèrent les équipements sportifs qu'on va faire, ça leur apprendra un peu à devenir des adultes et à respecter les équipements dont ils auront la gestion. Ce n'est pas forcément aux adultes de tout faire dans le lycée (...). Je crois qu'on a tout intérêt à vous associer pour donner de la maturité, plutôt que de vous infantiliser en ne donnant le choix qu'entre la soumission et la rébellion", a-t-il à ses interlocuteurs, des lycéens de Gennevilliers.
Voilà que Chouchou est gagné par cet esprit soixante-huitard qu'il vilipendait il y a peu. Serait-ce un effet secondaire de la percée de Cohn-Bendit aux élections européennes ? Notre bon Souverain n'est pas à une contradiction près. Il y a moins de quinze jours, dans une bouffée de délire sécuritaire pré-électoral, il proclamait sa volonté de sanctuariser les établissements scolaires, d'installer des détecteurs d'armes et des caméras, d'instaurer des fouilles et d'y déployer des vigiles. Aujourd'hui, il veut ouvrir les lycées aux quatre vents... Cherchez l'erreur ! Et on ne parle pas encore du coût que représenterait pour les régions ce fonctionnement 365 jours par an, des dépenses induites par l'usage des locaux et l'embauche de personnels pour y encadrer toutes les belles activités évoquées par Notre Bon Sire. A moins qu'il n'envisage de réquisitionner les profs, ces fainéants qui ont trop de vacances, pour en faire des animateurs socio-cul.

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