2300 personnes ont défilé mardi dans les rues de Béziers à la mémoire de Lise Bonnafous, la professeure de maths qui s'est immolée jeudi dernier dans la cour du lycée Jean Moulin. Une marche digne, sans banderoles ni revendications, en silence jusqu'à ce que la foule hurle "Plus jamais ça ! Plus jamais ça !" à neuf reprises. Mercredi après midi c'est un cortège de 800 personnes qui s'est rendu devant le rectorat pour dénoncer le "malaise enseignant". Les profs et les élèves du lycée ont adressé une lettre à Luc Chatel : "Nous nous interrogeons sur votre absence au lycée et aux obsèques de Lise" ont-ils écrit au ministre avant de l'inviter à venir visiter leur établissement alors qu'il avait soigneusement évité de s'y rendre le jour du drame, quand il s'était contenté d'aller à la sous-préfecture.
De son côté, le père de notre collègue a adressé un mail et une photo de sa fille à la rédaction du Midi Libre : " Ma fille était devenue fragile, sans doute, mais elle restait un excellent professeur de mathématiques et aurait dû pouvoir continuer d’exercer. Son message désespéré était celui-ci : il faut refonder, à tout prix, une nouvelle et authentique école de la république, celle où primaient les valeurs du civisme et du travail. Celle où le professeur était au centre de tout. Celle où l’enfant du peuple pouvait devenir fils de roi."
(source : Le Midi Libre, 18 et 19 octobre 2011)
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