Comment supprimer des postes à la rentrée 2012 alors que les effectifs d'élèves attendus sont en hausse ? Voilà près de six mois que les recteurs d'académie planchent sur un casse-tête: comment supprimer des postes à la rentrée 2012, après des années de cure d'amaigrissement, et alors que les effectifs d'élèves attendus sont en hausse?
En décembre 2011, le ministère de l'éducation nationale a statué sur la répartition des suppressions de postes par académie. Depuis, les recteurs annoncent au compte-gouttes leurs mesures budgétaires. Ils sont contraints par l'engagement pris par le chef de l'Etat, en juin2011, de "sanctuariser" l'école primaire pour que le nombre de fermetures de classes n'excède pas le nombre d'ouvertures. Mais comment appliquer la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite sans fermer de classes?
Le premier degré devrait "perdre" 5700 postes et "gagner" 6000 élèves. Les coupes porteront surtout sur les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté, les Rased. Selon le Snuipp-FSU, ce sont près de 2500 postes de Rased qui risquent d'être supprimés en 2012. "En cinq ans, près d'un tiers de l'effectif total de Rased aura disparu", soutient le principal syndicat des professeurs des écoles. La maternelle risque d'être encore plus sélective. 13 % des enfants de moins de 3ans sont aujourd'hui scolarisés, contre 34,5 % en 2000.
Dans le second degré – qui perd 6550 postes –, les recteurs souhaitent "préserver le collège". Parce que les prévisions indiquent une hausse de 21200 élèves à la prochaine rentrée, conséquence du "boom" démographique du début des années 2000. Et parce que "le collège est un segment sensible qui accueille une population fragile", considère Jean-Paul de Gaudemar, le recteur d'Aix-Marseille, qui ne lui retirera "que" 27 postes, sur les 285 qu'il doit supprimer dans le secondaire.
Le lycée est donc le principal gisement d'économies. D'autant que la diversité de ses disciplines fait de lui le maillon le plus coûteux. Si un écolier "coûte" en moyenne 5700 euros, c'est 8000 euros pour un collégien, 11400 euros pour un lycéen de la voie générale et technologique, et 11800 euros dans la voie professionnelle. Le ministère a identifié plusieurs "leviers" afin de supprimer des postes dans le second degré : augmenter la taille des classes, diminuer le vivier de remplaçants, distribuer des heures supplémentaires, rationaliser l'offre et la carte des formations.
Autant de mesures qui font bondir les organisations syndicales. Une intersyndicale rassemblant la FSU, FO, la FAEN et le Snalc appelle les personnels à une "journée nationale de grève" le 31 janvier, pour exiger "l'annulation des suppressions de postes". Le SE-UNSA et le Snuipp prônent plutôt la "mobilisation locale".
En décembre 2011, le ministère de l'éducation nationale a statué sur la répartition des suppressions de postes par académie. Depuis, les recteurs annoncent au compte-gouttes leurs mesures budgétaires. Ils sont contraints par l'engagement pris par le chef de l'Etat, en juin2011, de "sanctuariser" l'école primaire pour que le nombre de fermetures de classes n'excède pas le nombre d'ouvertures. Mais comment appliquer la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite sans fermer de classes?
Le premier degré devrait "perdre" 5700 postes et "gagner" 6000 élèves. Les coupes porteront surtout sur les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté, les Rased. Selon le Snuipp-FSU, ce sont près de 2500 postes de Rased qui risquent d'être supprimés en 2012. "En cinq ans, près d'un tiers de l'effectif total de Rased aura disparu", soutient le principal syndicat des professeurs des écoles. La maternelle risque d'être encore plus sélective. 13 % des enfants de moins de 3ans sont aujourd'hui scolarisés, contre 34,5 % en 2000.
Dans le second degré – qui perd 6550 postes –, les recteurs souhaitent "préserver le collège". Parce que les prévisions indiquent une hausse de 21200 élèves à la prochaine rentrée, conséquence du "boom" démographique du début des années 2000. Et parce que "le collège est un segment sensible qui accueille une population fragile", considère Jean-Paul de Gaudemar, le recteur d'Aix-Marseille, qui ne lui retirera "que" 27 postes, sur les 285 qu'il doit supprimer dans le secondaire.
Le lycée est donc le principal gisement d'économies. D'autant que la diversité de ses disciplines fait de lui le maillon le plus coûteux. Si un écolier "coûte" en moyenne 5700 euros, c'est 8000 euros pour un collégien, 11400 euros pour un lycéen de la voie générale et technologique, et 11800 euros dans la voie professionnelle. Le ministère a identifié plusieurs "leviers" afin de supprimer des postes dans le second degré : augmenter la taille des classes, diminuer le vivier de remplaçants, distribuer des heures supplémentaires, rationaliser l'offre et la carte des formations.
Autant de mesures qui font bondir les organisations syndicales. Une intersyndicale rassemblant la FSU, FO, la FAEN et le Snalc appelle les personnels à une "journée nationale de grève" le 31 janvier, pour exiger "l'annulation des suppressions de postes". Le SE-UNSA et le Snuipp prônent plutôt la "mobilisation locale".
(Source : Aurélie Collas, Le Monde, 27 janvier 2012)
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