






Revue de presse et chronique sur le monde de l'Education dans le département de l'Ain... et au delà.
Affiche réalisée en avril 2008 lorsque nous avions occupé le collège pour protester (déjà) contre la diminution de notre D.H.G.
o.g.
"Lundi 18 janvier 2010 : l’inspection d’académie de Limoges sanctionne un maître d’école de la Haute Vienne. Son tort : avoir refusé d’organiser des tests d’évaluation imposés par le ministère pour les élèves de CM2. Le maître a été suspendu, en attendant une éventuelle mesure disciplinaire. Comme cet instituteur limousin, ils sont 3000 enseignants ou directeurs d’école à refuser, ouvertement, d’appliquer certains dispositifs prévus par la réforme du primaire voulue par Xavier Darcos. Ils dénoncent le caractère « rétrograde » des nouveaux programmes. Selon eux, la volonté est désormais non plus d’ouvrir l’esprit des enfants, mais de les préparer à la compétition. Ils se présentent comme des « résistants pédagogiques « ou des « objecteurs de conscience pédagogiques ». Ils refusent par exemple de remplir le fichier informatique des élèves mis en place par le ministère. Ils refusent aussi d’appliquer le soutien scolaire tel qu’il est prévu par la réforme. Face aux sanctions, telles que des retenues de salaires ou des rétrogradations pour les directeurs, les « désobéisseurs » se sont organisés autour d’une charte. 3 000 enseignants l’ont signée. Face à eux, le nouveau ministre Luc Chatel se veut aussi intransigeant que son prédécesseur. Pour lui, le statut de fonctionnaires d’Etat impose des obligations aux enseignants, dont celle d’obéir aux directives. Entre les deux camps, le bras de fer ne fait que commencer. Les « désobéisseurs » : des instit’ au ban de l’école : c’est un reportage d’Emmanuelle Daviet et Jean-Pierre Pernel."
Pour écouter l'émission :
On les attendait plus nombreux dans l'éducation que dans les autres secteurs de la fonction publique. Mais selon les sources officielles, moins de 13 % d'enseignants, - 40 % pour les organisations syndicales - ont répondu, hier, aux appels à la grève lancés par les principaux syndicats enseignants dans l'Ain. Un mouvement par ailleurs peu suivi. Avec 33 % de grévistes, c'est aux impôts que la mobilisation s'est en effet révélée la plus forte, suivie de l'I.U.F.M (23 %), la D.D.T.E (un peu plus de 15 %), des douanes (13 %), du Trésor Public (8 %), des agents communaux (4 %), de la préfecture (0,5 %) et du conseil général (0,6 %). Chez les agents hospitaliers, seule Hauteville a signalé 7 % de personnels en grève.
Côté rue, ce sont les enseignants qui ont assuré l'essentiel de la partition, au côté des lycéens qui avaient entrepris dans la matinée la traditionnelle tournée des établissements burgiens. Partie du champ de foire à Bourg, la manifestation a rassemblé quelque sept cents personnes - dont près de 250 lycéens - pour s'achever devant les grilles de la préfecture. Où le matin, une vingtaine de retraités de la fonction publique s'était déjà rassemblée pour réclamer une revalorisation de leur retraite.
Une initiative inscrite en marge du rassemblement, comme celle qui a réuni à la maison de l'enseignement, au moment du déjeuner, les responsables de l'Unsa de l'Ain, pour une réunion qui se voulait publique, mais a surtout permis aux représentants de l'enseignement de dresser (après leurs collègues du Snes) un sombre tableau de l'avenir de l'éducation nationale ; soumise, comme les autres services publics, à la révision générale des politiques publiques (RGPP). « C'est un rouleau compresseur qui est en route et qui avance en écrasant ou en laissant de côté les fonctionnaires », a résumé Ascensio Garcia. Et qui aboutit, dans l'Ain, au regroupement de 32 directions de services en huit. « Un choix que nous ne contestons pas, sauf que les services à la population ne cessent de croître et qu'on réduit le nombre de fonctionnaires de plus en plus pour des motifs comptables ». Un propos relayé hier, dans la manifestation, par les agents de l'Office national des forêts (ONF). Les hommes en vert, plus habitués à arpenter les forêts du département que le bitume des villes, étaient venus dire « plus on parle de développement durable et moins on est nombreux à entretenir et veiller sur nos forêts ». Ce sont ces mêmes motifs comptables, selon l'Unsa, « qui pousse le gouvernement à supprimer 14 postes de titulaires dans l'Ain, alors que le département enregistre 250 élèves de plus, et à ne pas tenir compte de la vingtaine de stagiaires (en équivalent temps plein) qui ne seront pas reconduits… » Mais le plus grave, pour le syndicat, « est qu'on est en train de supprimer la formation des enseignants ». Un point sur lequel se sont retrouvées, hier, toutes les organisations engagées dans la manifestation.
Non, ce n'est pas un gag ! Il y a bien quelque part dans le ministère de l'Education Nationale des cerveaux malades qui agissent pour le plus grand bien des élèves. Le Snes de Montpellier a en effet calculé que dans cette seule académie, "à raison de 4 ou 5 classes de 30 élèves [par prof débutant] au moins 30 000 élèves changeront plusieurs fois de professeurs avec pour l'essentiel un stagiaire et... un étudiant". A quand une épreuve de chaises musicales aux concours ? Plus que jamais il est urgent de faire cesser le massacre.
(photo : leprogres.fr)
Non aux suppressions de postes !