dimanche 21 octobre 2012

Peillon veut augmenter les profs... mais pas maintenant


Il n'est "pas digne" que les enseignants ne soient pas mieux rémunérés, a déclaré Vincent Peillon à Mediapart vendredi 19 octobre, n'excluant pas de revaloriser leurs salaires dans "deux, trois ans", lorsque la situation budgétaire le permettra. "Il n'est pas digne" et "pas juste" de payer nos professeurs comme on les paye, "mais aujourd'hui, nous ne pouvons pas" revaloriser leur salaire, a dit le ministre de l'Education nationaleMais "si nous pouvons à un moment donné - dans deux ans, dans trois ans - commencer à profiler - ça ne peut être que progressif quand vous voyez les masses - une revalorisation financière du métier, nous le ferons", a ajouté Vincent Peillon, interrogé pendant deux heures et demie par des enseignants, des sociologues et des chercheurs. Vincent Peillon a rappelé que le gouvernement avait fait un "choix politique" : "des professeurs devant les élèves, de meilleures conditions de travail pour les professeurs, et une formation des professeurs".
Fin août, Vincent Peillon avait déjà estimé qu' "il serait digne de mieux payer" les enseignants et avait promis de le faire quand la situation financière le permettrait. La question est revenue dans le débat ces jours-ci avec les discussions entre le ministre et les organisations syndicales sur la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Les syndicats réclament une compensation financière pour le rétablissement du mercredi matin, à partir de la rentrée 2013 dans le primaire. Ils font valoir que cette demi-journée supplémentaire va entraîner des frais supplémentaires de transports et de garde d'enfants. La baisse des salaires s'aggrave depuis 2010 à cause du gel du point d'indice salarial des fonctionnaires alors que le niveau d'études demandé est plus important.Le salaire des enseignants français débutants et en milieu de carrière est inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE et a même diminué depuis 1995 : un professeur des écoles démarre à 1.700 euros nets par mois, hors primes et heures supplémentaires.
(source : Le Nouvel Observateur, 20 octobre 2012)

dimanche 14 octobre 2012

Tout ça pour ça !

(source : L'Express, 10-16 octobre 2012)

mercredi 10 octobre 2012

Hollande : ses voeux pour l'école

Qui a eu cette idée folle un jour de refonder l'école ? C'est François Hollande. Hier, en Sorbonne, le Président a révélé les principaux axes du "changement". le retour à la semaine de 4 jours et demi en primaire dès la rentrée 2013, avec la réhabilitation du mercredi matin, n'a surpris personne et ne devrait pas faire polémique. Pas plus que le scolarisation des moins de trois ans dans les "zones en difficultés" (et pourquoi pas ailleurs ?). Dans ces mêmes zones, il a fait part de son souhait de voir de plus en plus de professeurs expérimentés exercer dans les banlieues difficiles. La lutte contre le décrochage scolaire est en effet une préoccupation du chef de l'Etat alors que 140 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans formation ou diplôme. Est-ce que la suppression des redoublements et la remise en question des systèmes de la notation permettront d'éradiquer l'échec scolaire ? Pas si sûr. D'ailleurs, à propos de la notation - sujet sensible, voire passionnel - l'élève Hollande, qui vient juste de passer sous la moyenne dans les sondages - a rappelé qu'elle «doit indiquer un niveau plutôt que sanctionner». Le rapport de 50 pages rendu le 5 octobre au ministre de l'Éducation par la commission de concertation préconise en effet de «pratiquer, plutôt qu'une notation-sanction, une évaluation positive simple et lisible, valorisant les progrès, compréhensible par les familles». Si les syndicats d'enseignants et les associations de parents se retrouvent sur la nécessité de pratiquer une évaluation stimulante, tous ne concluent pas cependant à la suppression des notes. Ainsi le Snalc reste-t-il fortement attaché, au collège et au lycée, à la notation sur 20, «une échelle qui a une réelle subtilité et qui est profondément ancrée dans notre héritage culturel», tandis que du côté de l'Unsa on juge trop large cette amplitude de 0 et 20 : «la note qui a pour objectif de classer les élèves n'a pas de sens à l'école primaire et au collège. La scolarité obligatoire ne nécessite pas de trier». De son côté la droite n'a pas tardé à riposter et, par la bouche autorisée de l'ancien ministre Chatel, s'est empressée de dénoncer une «idéologie pédagogiste qui tire le niveau vers le bas».