jeudi 31 décembre 2009

mercredi 30 décembre 2009

Le lèche-Luc

(source : Le Canard Enchaîné, 30 décembre 2009)

mardi 29 décembre 2009

Mille millions de milliards

Pas étonnant que les finances du royaume soient en si mauvais état. Le gouvernement confond les millions et les milliards. Le montant du grand emprunt fixé à 35 milliards d'euros par Notre Royal Endetté a littéralement fondu sur le site officiel de Matignon où, depuis le 23 décembre, il n'était plus annoncé qu'à 35 millions, sur lesquels 11 millions devaient être alloués à l'enseignement supérieur et 8 millions à la recherche. Ce n'est pas la première fois que de grossières erreurs sont relevées sur ce site qui annonçait déjà il y a quelques semaines l'entrée de Frédéric Lefèvre au gouvernement. C'est également sur ce site que l'on peut trouver le portrait d'un certain François Fillon qui serait selon toute vraisemblance Premier Ministre. Sans doute un autre bug.
o.g.

MGEN sans gêne

Alors que les mutelles annoncent une augmentation de leur tarifs au 1er janvier 2010, de 5 % en moyenne, le record des hausses devrait être décroché par la MGEN. On parle déjà d'augmentations record : +12 % pour les actifs (passage de 2,5% du traitement à 2,8%), + 21,35% pour les conjoints (cumul de l’effet du passage de 2,5% du traitement à 2,8% et du taux conjoint de 60% à 65%) et +15,5% pour les retraités (passage de 2,9% de la pension à 3,35%). Avec de telles hausses de tarifs, ne jamais être malade va devenir un luxe.

o.g.

Les profs à l'usine

Et si les profs découvraient enfin la vraie vie et le travail ? C'est en substance le sens de la proposition que Françoise Guégot, députée UMP de Seine-Maritime, vient de déposer à l'Assemblée nationale. Elle propose donc l'instauration de stages obligatoires en entreprise pour tous les enseignants, histoire de leur faire découvrir cette France qui se lève tôt et que chérit Sarkozy. Le but cette ouverture au monde professionnel serait selon son initiatrice d' "assurer aux enseignants une meilleure connaissance de l'emploi et du monde du travail, de l'entreprise et des différents milieux professionnels"... pour qu'ils soient capables de mieux orienter les jeunes. Bien évidemment rien dans tout cela ne tient debout et surtout Mme Guégot oublie de nous dire qui ferait la classe pendant que les profs subiraient ces stages de rééducation. Peut-être les conseillers d'orientation qui n'auraient alors plus de raison d'être. A moins que ces séjours en entreprise ne soient organisés en juillet ou en août quand les travailleurs - les vrais ! - sont en vacances.
o.g.

jeudi 24 décembre 2009

mercredi 23 décembre 2009

Luc le cumulard

(source : Le Canard Enchaîné, 23 décembre 2009)

mardi 22 décembre 2009

Chahut à Chaumont

Ce fut un samedi agité que ce 19 décembre pour M. Le maire de Chaumont dans la Haute-Marne, un certain Luc Chatel. En effet, la séance du conseil municipal a été perturbée par une soixantaine de manifestants venus de l'I.U.F.M. voisin. C'est que la réforme de la Masterisation voulue par leur édile devrait entraîner la disparition de l'I.U.F.M. chaumontais et faire perdre à la ville une centaine d’étudiants et une trentaine d’emplois. Pourtant, il y a quelques mois, lors de la restructuration de la carte militaire conduite par son collègue du gouvernement Hervé Morin, Chatel s'était opposé au diktat de Paris et avait réussi à obtenir de Sarko Ier que la caserne du 61e régiment d'artillerie soit sauvée. Mais cette fois son ardeur à défendre les intérêts de sa cité s'est curieusement émoussée. Refusant le dialogue avec ses détracteurs, le maire-ministre s'est contenté en fin de réunion d'une vague déclaration à côté de la plaque évoquant son souhait de voir dans l'avenir un pôle universitaire s'installer à Chaumont, avant de s'esquiver par une petite porte de service pour ne surtout pas avoir à affronter les joyeux manifestants qui chahutaient et chantaient devant l'entrée principale. Une belle preuve de courage politique de la part d'un ministre qui affirme dans tous les médias assumer toutes les réformes qu'il engage.
o.g.

vendredi 18 décembre 2009

Les profs vaccinés en janvier

Le ministère de l'Éducation nationale proposera "début janvier" à ses personnels des écoles, collèges et lycées (publics et privés sous contrat) de se faire vacciner contre le virus de la grippe A. "Cette vaccination sera organisée dans certains établissements scolaires qui accueilleront l'ensemble des personnels de leur secteur souhaitant être vaccinés" et "sera proposée simultanément aux élèves qui, pour quelque raison que ce soit, n'auraient pas encore été vaccinés". Rappelons que la première campagne de vaccination a tourné au fiasco puisque 9% seulement des collégiens et des lycéens auraient été piqués. Pour que cela ne se renouvelle pas avec leurs profs, il faudra trouver un bon moyen pour les motiver...

mercredi 16 décembre 2009

Le coût des pôles

(Source : Le Canard Enchaîné, 16 décembre 2009)

La Côtière contre la réforme du lycée

(source : Le Progrès, 15 décembre 2009)

dimanche 13 décembre 2009

samedi 12 décembre 2009

Plus de subventions pour les facs privées

Le ministère de la recherche et de l'enseignement supérieur s'apprête à contractualiser 58 établissements privés d'enseignement supérieur dont quelques "poids lourds" comme les cinq instituts catholiques de Paris, Lille, Angers, Lyon et Toulouse (35 000 étudiants), l'Essec, l'Edhec et l'Esca. L'ensemble de ces écoles représente quelque 60 000 étudiants (soit 3 % de l'ensemble des effectifs du supérieur) qui, dans les instituts catholiques, paient chaque année entre 3000 et 6500 € de droits d'inscription. Elles recevaient jusqu'alors une somme moyenne de 1000 euros par étudiant préparant un diplôme reconnu par l'Etat (merci Jack Lang), mais n'avaient aucune obligation en retour. Dorénavant, elles toucheront davantage mais devront atteindre des objectifs en matière de recherche. Les premiers contrats seront signés dès le premier semestre 2010, pour une durée de quatre années au terme desquelles les résultats seront évalués. La subvention du ministère qui était déjà de 62 millions en 2009 devrait être augmentée de 4,5 millions supplémentaires. Autant d'argent qui n'ira pas dans les universités publiques...
o.g.

Chatel défend sa réformette

Luc Chatel a donc bien confirmé hier sur Europe 1 l'entrée en vigueur de la réforme du lycée en septembre prochain. "C'est une bonne nouvelle pour nos lycéens qui à vont être mieux orientés, mieux accompagnés, mieux préparés à l'enseignement supérieur". Questionné sur la polémique autour de de la mise à l'écart de l'histoire en Term. S., le ministre a martelé "qu'il n'est pas question de sacrifier l'histoire, puisque le programme de terminale sera étudié en classe de première, le nombre d'heures passant de 2 heures 30 à 4 heures", sans rappeler toutefois que le cycle première-terminale compte actuellement 5 heures d'enseignement. La semaine prochaine la commission des programmes sera invitée à réfléchir sur le contenu des dits programmes. Toutes les classes de première auront désormais les mêmes horaires d'histoire-géographie dans leur tronc commun d'enseignements et seront évalués dans ces matières au cours d'une épreuve anticipée du bac en fin d'année, comme pour le français. Mais si, comme l'a dit Chatel, les L et les E.S. passent aussi l'épreuve d'histoire-géo en fin de première, quelle sera alors la place de cette matière en terminale ? Nous préparerait-il en douce une "option histoire-géo" pour tous en terminale ?
Après avoir dénoncé la montée en puissance des "lobbies disciplinaires", Chatel s'est également réjoui du fait qu'il y aura désormais de l'économie pour tous au lycée. "Tous les élèves de seconde auront 54 heures de cours d'économie. C'est une vraie avancée en pleine crise économique . Ils auront le choix entre S.E.S et une nouvelle discipline qui s'appelera Principes fondamentaux de l'économie et de la gestion" pour leur inculquer "des principes fondamentaux qui leur serviront tout au long de leur vie" [??].
Il a ensuite nié vouloir supprimer à tous prix des postes, et ce en catimini : "nous ne faisons pas cette réforme du lycée pour faire des économies" a-t-il assuré en affirmant que "la réforme du lycée se fera à moyens, et à taux d'encadrement constants", sans revenir pour autant sur l'objectif fixé par Sarkozy de ne pas remplacer un départ en retraite sur deux, mais en promettant une fois de plus une revalorisation des salaires des enseignants.
o.g.

http://www.europe1.fr/Radio/Videos-podcast/L-interview-de-Jean-Pierre-Elkabbach/Chatel-il-n-est-pas-question-de-sacrifier-l-histoire

Selon un sondage publié aujourd'hui dans L'Humanité, contrairement aux membres du Conseil Supérieur de l'Education, près de sept Français sur dix (69%) désapprouvent la suppression de l'enseignement obligatoire de l'histoire-géographie en terminale S.

vendredi 11 décembre 2009

«Continue et fais de la pédagogie ! »

« Continue et fais de la pédagogie ! ». C'est par ce message d'encouragement que notre Sublime Majesté a salué ce matin l'action du brave grognard Chatel qui, aux yeux du monarque, a fait "un travail remarquable" en menant d'une main de maître la réforme du lycée. Le plus important c'est en effet de garder le rythme comme le montrent si bien ceux de ses collègues qui se trémoussent dans le lip dub des Jeunes Populaires. Un spectacle pathétique qui préfigure ce que sera le monde quand les sarkozystes auront achevé de le changer.
o.g

jeudi 10 décembre 2009

Vers un lycée sans humanités

Le premier bilan de la réforme des lycées annoncée par Luc Chatel est extrêmement décevant au regard des attentes. Outre la disparition de l'histoire-géo en terminale S et la perte d'une heure d'enseignement par rapport aux horaires hebdomadaires du cycle première-terminale, ce sont les sciences humaines qui payent la note puisque les horaires de sciences économiques et sociales sont réduits eux aussi et ramenés en seconde à une heure et demie par semaine, tandis que les S.E.S. sont mises en concurrence avec une nouvelle matière, "Economie appliquée et gestion", dont l'intitulé a d'emblée une dimension plus utilitaire.
Par ailleurs, la grande revalorisation de la série littéraire (L) fait pschitt, puisqu'elle ne passe pas par un renforcement des lettres mais seulement par un vrai-faux renforcement des langues vivantes puiqu'on introduit un cours de "littérature étrangère dans la langue d'origine", déjà au programme actuellement - tandis qu'une nouvelle matière à l'intitulé fumeux mais censée ouvrir davantage de débouchés aux élèves (?) - "droit et grands enjeux du monde contemporain", fait son apparition, alors que dès la première L les maths, de leur côté, subissent le même sort que l'histoire en série S.
Même du côté des sciences en blouse blanche la grogne s'élève : l'horaire hebdomadaire de sciences physiques en première S est divisé par deux et se limitera désormais à une heure orpheline. En seconde, les S.V.T. passent quant à elles de deux heures à une heure et demie, et en première S, de quatre heures (deux de T.P. et deux de cours) à trois heures. En fait, en guise de réforme, Chatel s'est contenté de "bricoler" sur les heures avec comme seule et unique préoccupation de permettre de nouvelles suppressions de postes.
o.g.

mercredi 9 décembre 2009

mardi 8 décembre 2009

Les parents soutiennent Chatel

Les deux principales associations de parents ne semblent pas choquées par la disparition annoncée de l'histoire-géographie comme matière obligatoire en terminale. "On est en train de se focaliser sur l'histoire-géographie, alors qu'il y a des choses plus graves. Ce n'est pas une catastrophe, car la suppression [de l'histoire obligatoire] en terminale S est compensée par une hausse de l'horaire en 1ère", a déclaré Christiane Allain, secrétaire générale de la F.C.P.E ; "nous sommes très attachés à la F.C.P.E. à la nécessité de former des citoyens mais sur cette question l'honneur est sauf, on ne pense pas que ce soit mis à mal par cette réforme (...). Cette mesure nous convient plutôt. Arrêtons de faire de l'histoire-géographie un étendard de contestation". Elle oublie seulement que les quatre heures annoncées en première ne compenseront pas les cinq heures jusqu'alors dispensées sur deux ans et que le contenu du programme, qui devra être revu au risque de devenir indigeste, sera ingurgité en une année seulement.
Quant à la Peep, elle est encore plus radicale : "l'enseignement de l'histoire et des humanités n'est pas menacé par la réforme du lycée. La suppression de l'histoire-géographie en terminale S ne nous gêne pas du tout, a déclaré son porte-parole Cécile Vigne. Les programmes seront vus en 1ère, où l'horaire est porté de 2h30 à 4 heures. Et ceux qui le veulent pourront en faire en option en terminale S. Et puis ce n'est pas parce qu'ils n'auront pas d'histoire en terminale qu'ils oublieraient tout ce qu'ils ont acquis de la 6e à la 1ère. Ce qui prime c'est l'intérêt des élèves, pas le corporatisme des professeurs d'histoire-géographie qui veulent garder leurs heures de cours". Ce qui importe à la Peep, ce sont les deux heures d' "accompagnement personnalisé" consacrées à l'apprentissage de méthodes ou au soutien en petits groupes : "la relation entre l'enseignant et l'élève va être révolutionnée. Au lieu d'être sur une estrade face à une classe, il va conseiller et accompagner chaque élève sur ses projets futurs. Ce n'est plus la seule transmission du savoir de maître à élève, c'est une révolution qui fait peur à certains enseignants". Donc tout va bien. Fort de cette bénédiction parentale, le gouvernement peut tranquillement continuer à saper le contenu des enseignements.

o.g.

dimanche 6 décembre 2009

C'est la Saint Nicolas !

Bienveillant et généreux, Saint Nicolas est le protecteur des pauvres, des faibles et des petits enfants sages à qui il distribue, dans la nuit du 5 au 6 décembre, des friandises, du pain d'épice et des oranges. Jusqu'alors il était accompagné dans sa tournée par le Père Fouettard qui, lui, distribuait des coups de trique aux garnements. Mais à cause de la R.G.P.P. (révision générale des politiques publiques), le poste de père fouettard a été supprimé. C'est désormais Saint-Nicolas qui fait tout et, dorénavant, le menu est le même pour tous : que des coups de trique.
o.g.

samedi 5 décembre 2009

Les historiens contre Chatel

Dans Le Journal du Dimanche vingt universitaires et intellectuels parmi lesquels les historiens Jacques Le Goff, Jean-Pierre Azéma, Antony Beevor, Serge Berstein, Evelyne Lever, Mona Ozouf, Jean-Jacques Becker, André Kaspi, Annette Wieviorka, Benjamin Stora, Pierre Milza, Jean-Pierre Rioux, Michel Winock, Antoine Prost et Jean Tulard s'indignent de la suppression annoncée de l'histoire-géo en Terminale S et appellent Chatel à annuler en urgence une décision "inspirée par un utilitarisme à courte vue, qui se trouve en contradiction avec les objectifs proclamés du système éducatif français sur le plan de la formation intellectuelle (...) et de la réflexion civique des futurs citoyens" et qui "ne peut susciter que la stupéfaction par son décalage avec les nécessités évidentes de la formation des jeunes Français au début du XXIe siècle". A l'heure où il est si important pour ces derniers de "se situer dans le monde d'aujourd'hui [et] au moment où le Président de la République et son gouvernement jugent urgent de lancer un grand débat sur l'identité nationale qui doit mobiliser le pays, cette mesure va priver une partie de la jeunesse française des moyens de se faire de la question une opinion raisonnée grâce à une approche scientifique et critique, ouvrant ainsi la voie aux réactions épidermiques et aux jugements sommaires". En bref, supprimer l'enseignement de ces deux matières essentielles à la formation de citoyens éclairés prépare l'avènement d'une France peuplée de petits Sarkozy en puissance.
De son côté l'Association des professeurs d'histoire-géographie (A.P.H.G.) juge que cette réforme "dénote une volonté de rupture avec les humanités et avec des valeurs supposées être de gauche. Dans une vison utilitariste de la société, tout enseignement qui ne débouche pas sur un métier concret est mal vu !". L'A.P.H.G. a mis en ligne sur son site www.aphg.fr une pétition pour le maintien de l'histoire-géographie en terminale S. N'hésitez pas à apporter votre signature.
o.g.

vendredi 4 décembre 2009

La piqûre au piquet

Luc Chatel essayerait-il de sauver la campagne de vaccination dans les collèges et les lycées ? Alors qu'un peu partout les premiers retours laisseraient entendre que seule une minorité de parents ont donné leur acccord pour faire vacciner leur(s) enfant(s) contre la grippe, le ministre annonce déjà 10 % de vaccinés. Cela représenterait donc plus de 500.000 élèves ! Quel succès ! Mais intox totale, dans la mesure où les vaccinations ne font que commencer. En fait il semblerait que ce chiffre de 10 % (largement arrondi) corresponde au pourcentage de parents qui auraient donné leur accord pour la vaccination. En fait, faute de remontées réelles depuis le terrain, on ignore combien de parents ont répondu positivement et, pour cacher ce qui semble être un échec, le ministère en serait à inventer ses statistiques, peut-être parce que dans la réalité on est bien en deçà des 10 %.
o.g.

jeudi 3 décembre 2009

Le bonheur d'être remplaçant

(source : Le Monde, 3 décembre 2009)

Statistiques de congés maladie

(source : Le Monde, 3 décembre 2009)

mercredi 2 décembre 2009

Couvrez-vous !

Avant de nous quitter le très social Darcos avait commandé à un cabinet d'audit privé un énième rapport sur l'absentéisme des profs. Les résultats viennent d'être publiés dans Le Monde. Devenu entre temps ministre du travail Darcos y trouvera certainement de quoi se réjouir. Ce rapport dénonce en effet un taux d'absentéisme deux fois plus élevé que dans le privé et souligne les nombreux dysfonctionnements du système de remplacement. Particulièrement visés, les remplaçants seraient en effet plus souvent absents que les enseignants titulaires, près de 17,4 jours par an contre 11,1 jours en moyenne. "Il y a beaucoup de "bras cassés" [parmi les remplaçants] insiste un Inspecteur d'Académie aussi compréhensif que solidaire. Ils ne sont pas totalement indisponibles, mais ils sont souvent refusés par les directeurs d'école ou bien se mettent en maladie dès qu'ils n'ont pas l'affectation souhaitée". Un autre - ou le même ? - tout aussi sympathique souligne le fait que beaucoup de ces remplaçants seraient des profs en difficulté : "Le potentiel de remplaçants, c'est une marge de gestion pour du personnel fragile en difficulté. C'est une soupape pour éviter des situations critiques devant les classes". Et que propose cet audit pour faire face à cet absentéisme décrit comme chronique ? De réfléchir sérieusement à la dégradation des conditions de travail qui génère stress et fatigue ? Non, mais de recourir massivement à des vacataires dont il est bien rappelé en passant qu'ils coûtent 20 % de moins que les titulaires, voire à des jeunes retraités ou à des étudiants en master, lesquels sont jugés "très pertinents en particulier sur les congés de 15 jours à 2 mois", leurs glorieux aînés convenant mieux aux absences de quelques jours. Au moins on est fixé sur la façon dont vont se dérouler les "stages" promis par Pécresse et Chatel à ceux qui préparent les concours.

Par ailleurs, Chatel a annoncé ce matin sur R.M.C., à propos de la campagne de vaccination contre la grippe, que la priorité était "les écoliers", ajoutant : "les enseignants ne sont pas un public prioritaire mais ils pourront se faire vacciner à partir de la fin du mois de décembre". Et d'ici là gare à tous ceux qui tombent malade car ils vont faire gonfler les statistiques de l'absentéisme.

o.g.

mardi 1 décembre 2009

Haro sur le baudet

"Arrêtez de charger la mule !" C'est le cri du coeur qu'ont lancé la semaine dernière dans les rues de Bourg-en-Bresse quelques 350 profs qui ont tous ensemble décerné un bonnet d'âne à Luc Chatel, une tête de mule qui refuse de faire avancer l'école dans la bonne direction et nous prépare pour 2010 une nouvelle "annus horribilis".
o.g.
(photo : L. Thevenot, Le Progrès, 25 novembre 2009)

Piqués au vif

Au moment où de plus en plus de profs s'inquiètent de ne pas avoir été considérés par leurs autorités de tutelle comme prioritaires dans le cadre de la campagne de vaccination anti-grippe A, une enquête réalisée par le SE-UNSA révèle que pour deux enseignants sur trois ce sont "leurs conditions de travail [qui] fragilise[nt] le plus " leur état de santé. Les affections principales qui touchent les profs sont le stress, devenu "une question à traiter sérieusement" (28,2 % des pathologies), la dépression (18,2 %), les troubles musculo-squelettiques (18 %) et les problèmes de voix (15,5 %), et plus des trois quarts de ceux qui sont tombés malades dénoncent le fait que leur administration ne l'ait "pas pris en compte". Pas étonnant dans ces conditions que personne n'ait songé à proposer aux enseignants, qui sont perpétuellement en contact avec les enfants, de se faire vacciner en priorité comme cela a été fait par exemple pour le corps médical.
o.g.

lundi 30 novembre 2009

Bilan de la masterisation : - 18 202 emplois !

Chatel et Pécresse ont beau affirmer le contraire et jurer leurs grands dieux que ce n'est pas là leur objectif, un député U.M.P., Dominique Le Mèner, affirme dans un rapport préseté à l'Assemblée nationale le mois edrnier que la réforme de la masterisation entraînera à la rentrée 2010 la suppression de :
– 9 182 emplois d’enseignants stagiaires (soit 3 061 équivalents temps plein travaillé ou ETPT) dans le 1er degré ;
– 6 733 emplois d’enseignants stagiaires (soit 2 244 ETPT) et 411 emplois de conseillers principaux d’éducation stagiaires (soit 137 ETPT) dans le 2nd degré ;
– 1 876 emplois de stagiaires dans l’enseignement privé (soit 625 ETPT).
Le député de la Sarthe tient cependant à rassurer le monde enseignant en affirmant que les économies permises par cette belle réforme serviront à revaloriser les salaires des enseignants. Moins nombreux, ils seront mieux payés, mais pas tous car l'essentiel de la "revalorisation" passera par des primes (pour heures supplémentaires, entrée dans le métier...), des indemnités diverses (professeurs principaux...) et des promotions individuelles sur la base d'un "mérite démontré". En bref, travailler plus pour mériter plus.
o.g.

vendredi 27 novembre 2009

La C.P.U. rejette la masterisation

La Conférence des Présidents d'Université (C.P.U.) a publié un communiqué pour exprimer "son désaccord avec les propositions formulées par les ministres" Pécresse et Chatel à propos de la réforme de la formation et du recrutement des professeurs. Les Présidents estiment à l'unanimité que cette réforme ne permet pas d' "améliorer la formation des futurs enseignants et leur niveau de recrutement, au service d'une école de qualité et de la réussite des élèves" et crée un "malentendu profond sur ce que sont des masters". Ils réclament également que les universités soient "consultée[s] et associée[s] à la définition du cadrage national des masters et aux maquettes des concours". Selon eux, les propositions ministérielles traduisent une "méconnaissance de la réalité des parcours étudiants, des difficultés de réorientation en cours de cursus et du risque d'accroissement de la durée des études". Voilà encore une fois cette pauvre Valérie Pécresse renvoyée à ses chères études, avec raison.
o.g.

jeudi 26 novembre 2009

Collège unique : il est urgent d'attendre

Luc Chatel a déclaré tout à l'heure dans un "chat" sur lemonde.fr qu'il n'était pas favorable à la suppression du collège unique, même s'il reconnaît que "cette réflexion revient en permanence" lors des rencontres qu'il a pu avoir des profs : "sur le principe, je ne suis pas favorable à la suppression du collège unique, qui est une vraie avancée, mais cela n'interdit pas les réflexions sur le collège". La priorité du moment étant à ses yeux la réforme du lycée, le collège attendra : "prenons le temps de la réflexion" a déclaré le ministre. On sait de toute façon ce que réflexion et concertation signifient pour lui.
A propos de la disparition de l'histoire-géo en Term. S., Chatel a précisé ses déclarations de l'autre jour en affirmant que les élèves de la section scientifique seraient évalués lors d'une épreuve anticipée en 1ère, comme c'est actuellement le cas en S.T.G : "nous avons pris la décision d'inclure l'histoire-géo dans le tronc commun de 1ère. Et tous les élèves de 1ère bénéficieront du même enseignement d'histoire et géographie de 4 h, ce qui fera, entre la Seconde et la 1ère, 7 h d'enseignement en histoire-géo [curieuse façon de compter !]. Pour les élèves qui choisiront la filière S en terminale, comme je l'ai dit, nous évaluerons les élèves en fin de 1re au baccalauréat et de deux choses l'une : soit ces élèves se destinent à des carrières scientifiques et ne souhaitent pas prolonger l'histoire-géo, et elle sera optionnelle, mais nous proposerons deux heures d'histoire-géo par semaine en option pour tous ceux que cela intéresse". Ce changement aura au moins la vertu de permettre de nouvelles suppressions de postes, et c'est là l'essentiel à ses yeux.
Et la revalorisation dans tout ça ? "la négociation est en cours avec les syndicats" répond le ministre qui "souhaite qu'elle aboutisse d'ici à la fin janvier pour une mise en oeuvre à la rentrée prochaine.nous allons procéder à des rattrapages. On ne va pas augmenter les néo-titulaires sans rattraper ceux qui ont 5 ans d'ancienneté." Et pour ceux qui ont 10, 15, 25 ou 30 ans de maison ? Ils ne sauront pas se contenter de belles paroles, ni d'heures sup' de tutorat, de stages passerelle ou de remise à niveau, pas plus que de vaines promesses à propos d'une hypothétique "seconde carrière".
o.g.

mercredi 25 novembre 2009

Ouh la menteuse

En répondant à un député de l'opposition qui, lors de la séance des questions au gouvernement, dénonçait la réforme des I.U.F.M., Valérie Pécresse a tenté de faire croire que sa réforme améliorerait la qualité de la formation des enseignants alors que c'est le contraire : «la quasi-totalité des jeunes professeurs qui arrivent en septembre devant les classes n'ont jamais vu aucun élève» a-t-elle asséné avec un aplomb qui n'a d'égale que sa méconnaissance de la réalité ; «désormais avec la réforme ils auront trois fois plus de possibilités de stages». Mensonge ! En effet, une fois son concours en poche, l'étudiant de deuxième année est actuellement fonctionnaire-stagiaire avec en moyenne deux classes en responsabilité, tandis que ses condisciples de première année font des stages accompagnés au cours desquels ils observent des professeurs dans leur pratique. Or la belle réforme Pécresse supprime les stages encadrés pour créer un nouveau statut de stagiaire avec plus de responsabilités mais moins de formation, puisque les deuxième année devront simultanément passer le concours et se former avant d'être affectés à temps plein, sans formation complémentaire, dès leur première rentrée. Elève Pécresse, vous êtes collée à l'oral !
o.g.

Pour changer de prof... tapez 1 (suite)

Nous évoquions avant-hier la charmante missive adressée par des lycéens parisiens accros au portable à une prof d'anglais qui entendait leur interdire l'usage de leur appendice en classe. Voici le texte - mérite-t-il ce nom ? - dans sa version originale (fôtes dortograf inclues). C'est édifiant !

Terminale STG2
à l’attention de Madame L. Paris, le 21 octobre 2009
Objet : suggestions de la classe

Madame,
Suite à la lettre du mécontentement collectif de notre part envers votre égard, nous n’avons malheureusement pu obtenir une réponse favorable de la part du proviseur pour un changement de professeur.
Or, nous voulons vous faire comprendre qu’avec votre attitude négative envers la classe, vous perdez énormément de temps à faire des remarques désobligeante afin d’essayer de nous remettre désespérément à l’écoute du cours. Il est vrai que beaucoup d’entre nous se laisse distraire pendant les cours, par des accessoires électroniques, par nos camarades ou autres. Mais ce genre de situation se produit partout dans la vie quotidienne. Nous pensons que vous nous prenez trop au sérieux en nous engueulant à chaque distraction, et cela engendre des réactions négatives de la part de certains d’entre nous.
Nous vous conseillons par conséquent de procéder à un changement d’attitude, et de cesser de faire des remarques à chaque fois que l’on à un téléphone entre les mains car cela est une perte de temps. Si vous persistez avec cette même attitude envers la classe, le problème va persévérer encore et encore, et chaque lundi vous allez subir votre peine.
Nous espérons passer un lundi correct avec vous le jour de la rentrée ; si ce n’est pas le cas, et qu’il n’y a aucun effort de changement de votre part, nous n’avons plus que quelques mots à vous dire :
* ALLEZ VOUS FAIRE ENCULER !

Nous vous prions d’agréer, Madame, à l’expression de nos sincères salutations.

La TSTG2.

PS : Le vole de la clé usb est bien fait pour vous, car vous pensez nous faire peur en disant que vous allez porter plainte. Mais sachez que nous ne céderons JAMAIS à vos menaces. Si vous ripostez,CE SERA LA GUEURRE GUERRE GUEURRE CHAQUE LUNDI !!! (Miaous oui la guerre ! comme le dis la Team Rocket dans Pokémon

Après la visite de l'inspecteur d'Académie, la majorité des élèves de la classe, qui ont affirmé qu'il s'agissait là d'une initiative individuelle et non collective - à la différence de la lettre adressée au proviseur et qui réclamait un changement de prof - ont rédigé une "lettre de désolidarisation". Et l'affaire en est restée là.... Interrogé à ce sujet sur R.T.L., Luc Chatel a annoncé que des "équipes mobiles de sécurité vont se rendre dans l'établissement pour procéder à une enquête et pour faire en sorte que les responsables de cette lettre injurieuse soient sanctionnés" avant d'ajouter qu'on "ne peut pas imaginer un renversement de situation, ce ne sont pas les élèves qui font la classe ! "... et ça va toujours mieux en le disant.

o.g.

mardi 24 novembre 2009

Spleen

Selon les premières estimations, la journée de grève d'aujourd'hui aurait été suivie par environ deux profs du secondaire sur cinq. Cette mobilisation que certains jugeront supérieure aux pronostics des syndicats reflète la réalité du "malaise enseignant". D'ailleurs une enquête récente intitulée "Enseigner en collège et lycée en 2008" et menée auprès d'un échantillon représentatif de 1 200 enseignants révèle que deux profs du secondaire sur trois (67 %) affirment ressentir personnellement ce malaise et souffrent d'un manque de reconnaissance professionnelle En 2005, ils étaient déjà 53 %. Et rien ne laisse penser que la courbe puisse s'inverser dans un avenir proche.
(photo :Libération.fr)
o.g.

En route vers la désagrégation

Quel diplôme faudra-t-il présenter pour pouvoir se présenter au concours de l'agrégation ? Selon le décret du 29 juillet 2009, qui réforme les conditions de présentation aux concours, "peuvent se présenter au concours externe les candidats justifiant de la détention d'un master ou d'un titre ou diplôme reconnu équivalent par le ministre chargé de l'éducation." En clair, les candidats devront donc avoir obtenu un M2 avant de pouvoir s'inscrire à ce concours, c'est à dire avoir atteint un niveau bac + 5 alors que jusqu'à maintenant il leur fallait justifier d'un M1, (bac + 4). Le décret de juillet dernier permettait donc de maintenir une réelle distinction statutaire entre les futurs certifiés (cinq ans d'études, dont une pour préparer le concours) et les futurs agrégés (cinq ans d'études, plus une pour préparer le concours). Mais cette solution déplaisait aux directeurs des E.N.S. qui craignaient de voir se rompre le lien existant entre le M2 et la thèse et la recherche en pâtir. Seulement voilà, le 13 novembre, lors de la présentation de la nouvelle mouture de cette réforme, le gouvernement laissait entendre que l'agrégation serait en fait ouverte à l'avenir aux inscrits en M2 titulaires d'un M1, semblant de ce fait céder à la pression venant des E.N.S. d'où sort, rappelons-le, un tiers des agrégés. Conséquence, plus rien ne distinguerait donc en terme de durée des études, le certifié de l'agrégé, si ce n'est la nature et la difficulté du concours passé. Directeur de l'ENS de Lyon, Olivier Féron propose que les agrégés nouvelle mouture soient "exclusivement formés pour travailler de la seconde à bac + 3 (licence, classes préparatoires aux grandes écoles, IUT), les certifiés étant appelés à être formés pour enseigner de la 6e à la terminale". Bref, une fois de plus rien n'est clair.
o.g.

lundi 23 novembre 2009

L'Education Nationale en grève

"Le climat dans l'éducation nationale et l'enseignement supérieur – relativement calme depuis la rentrée – est tendu. Principale cause : la réforme de la formation des enseignants, alors que plusieurs syndicats appellent mardi à la grève. La FSU, principale organisation de l'éducation, et la FERC-CGT, fédération enseignement de la CGT, ont appelé les personnels "à participer massivement" au mouvement. Celui-ci pourrait entraîner la mise en place dans certaines écoles primaires du service minimum d'accueil (...).
Principal syndicat des professeurs du secondaire, le SNES-FSU a appelé les personnels à "refuser" la réforme du lycée présentée par le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel. Le projet ne suscite guère cette fois d'opposition lycéenne, contrairement à la précédente mouture, retirée fin 2008. L'UNL, première organisation, appelle simplement à des "réunions-débats" sur la réforme et "les lycéens qui le veulent à rejoindre les manifestations" contre les suppressions de postes. Il mécontente en revanche le SNES, opposé à "l'autonomie" donnée aux lycées pour organiser certains horaires, et aux baisses des horaires de certaines disciplines pour placer dans la semaine l'"accompagnement personnalisé". La réforme la plus critiquée reste cependant celle de la formation des enseignants, qui vise à recruter les professeurs au niveau master 2 (bac+5) et donne la formation aux universités via des masters."
(Source : Lemonde.fr, 23 novembre 2009)

o.g.

Chatel veut sacrifier l'histoire

"Obsession de longue date de l'UMP, la disparition des humanités dans les classes est à l'ordre du jour. Le ministre de l'éducation nationale devrait annoncer dans les jours qui viennent la suppression de l'histoire et de la géographie comme matières obligatoires dans les classes scientifiques". C'est ce qu'annonce aujourd'hui le site de l'hebdomadaire Marianne. Cette nouvelle décision unilatérale de Chatel devrait faire beaucoup de bruit car il s'agit là d'une décision aussi absurde que démagogique et aussi scandaleuse qu'injustifiable. Un lycéen sur deux qui entre en terminale ayant choisi la filière scientifique, cela revient à priver la moitié des bacheliers d'une matière indispensable à la formation citoyenne. Et celà est d'autant plus incompréhensible que le programme de la classe de terminale est axé sur la connaissance du monde contemporain. Cette décision apparait encore plus incohérente à l'heure où Sarkozy, qui a fait de l'histoire un fond de commerce politique (sans pour autant la maîtriser mais en l'accomodant à sa manière), prêche l'identité nationale, célèbre la mémoire des poilus et érige Guy Môquet en modèle pour la jeunesse. Dans le même temps, il est vrai que la connaissance du passé vise aussi à aiguiser l'esprit critique des futurs citoyens que sont nos élèves. Et des électeurs trop avisés, ce n'est peut-être pas ce que souhaitent nos gouvernants pour l'avenir. De Gaulle disait des Français qu'ils étaient des veaux. Sarkozy préférerait des boeufs. N'oublions pas enfin que la disparition de l'histoire-géo comme discipline obligatoire autoriserait surtout un grand nombre de suppressions de postes au cours des prochaines années.
o.g.


Pour changer de prof... tapez 1

Parce que leur prof d'anglais avait déclaré la guerre aux téléphones portables qui sonnent en cours, les élèves d'une classe de terminale STG du lycée Jean Lurçat de Paris (XIIIe) se sont fendus d'une lettre de réclamation à la direction de leur établissement, dans laquelle ils "conseillent vivement" au proviseur "d'opérer un changement de prof" et de les débarrasser de cette enseignante obscurantiste et rétive à toute forme de progrès, au motif qu'elle osait exiger d'eux qu'ils rangent leurs organes de communication au fond des cartables pour pouvoir les importuner en paix avec ses verbes irréguliers. Dans une deuxième lettre adressée cette fois à l'empêcheuse de téléphoner en rond, ces rebelles l'ont invitée, dans une prose toute en subtilité et en poésie mais comminatoire, à "procéder à un changement d'attitude, et [à] cesser de faire des remarques à chaque fois que l'on a un téléphone entre les mains, car cela est une perte de temps. (...) Vous nous prenez trop au sérieux en nous engueulant à chaque cours (...). Si ce n'est pas le cas et qu'il n'y a aucun effort de changement de votre part, nous n'avons plus que quelques mots à vous dire : allez vous faire enc..." Et au cas où le sens de l'invitation lui aurait échappé : "si vous persistez, menacent-ils, vous allez subir votre peine chaque lundi".
Alors que les profs du lycée, révoltés, sont en grève depuis jeudi, l'inspecteur d'académie devait venir sur place aujourd'hui pour dire aux gentils garnements de cette classe "combien ces faits sont inacceptables", tout en leur accordant d'avance son absolution au motif que "la sanction collective n'existe pas". Quant à la direction du lycée, elle envisagerait de changer la prof d'anglais de la TSTG2... "au nom de "la continuité du service public"". En matière de désaveu des enseignants et de capitulation face aux élèves on ne saurait faire mieux.
o.g.

dimanche 22 novembre 2009

La matraque contre le cartable

Jeudi, en marge de la visite de Fillon, Chatel, et Pécresse au lycée Roosevelt de Reims, une manifestation lycéenne a dégénéré. Au moins 200 lycéens qui s'étaient rassemblés pour dénoncer la réforme du lycée, la suppression de la carte scolaire et les suppressions de postes de profs, ont été chargés par les C.R.S. qui, pour dégager l'accès à l'établissement avant l'arrivée des caciques sarkozistes, ont généreusement distribué des coups de poings, de pieds et de matraques. Dans la bousculade et le début de panique qui ont suivi, quatre jeunes gens ont été blessés (dont un avec les deux genoux fracturés) et une douzaine d'autres ont été arrêtés. Jugés en comparution immédiate, quatre manifestants ont écopé de trois mois de prison avec sursis pour violence contre les forces de l'ordre. Et dire que l'un des thèmes de la visite de Fillon était l'égalité des chances...
o.g.

vendredi 20 novembre 2009

De réunion en Réunion

"Nous ne faisons pas cette réforme pour faire des économies. Elle se fera à taux moyen d'encadrement constant" ; "s'il suffisait de créer des postes pour obtenir des résultats, nous aurions été les champions du monde de la réussite scolaire à la fin des années 1990" ; "le sujet est moins de créer des postes que d'adapter notre système éducatif à la problématique rencontrée dans chaque lycée, par chaque élève". Ce sont là, à en croire Le Figaro, les déclarations les plus percutantes faites aujourd'hui par le V.R.P. Luc Chatel qui, on le voit, ne fait preuve ni d'imagination ni d'originalité lors de sa tournée des lycées pour vendre sa réformette. Mais cela valait-il vraiment le coup de faire le voyage jusqu'à la Réunion pour répéter une fois de plus les mêmes platitudes ? A moins qu'en cette fin de semaine la motivation soit toute autre.

o.g.

jeudi 19 novembre 2009

Pilule amère (suite)

Nouveau père la pudeur, Luc Chatel a demandé aux proviseurs des lycées de Poitou-Charentes d'intercepter les "colis contraception" envoyés par le Conseil régional et de les garder bien à l'abri dans leur bureau, quitte à tomber dans l'illégalité. Dès lundi 99 de ces colis ont en effet été postés à destination des infimières scolaires qui, dans cette affaire, déplorent être prises "entre le marteau et l'enclume", otages de la polémique qui oppose Chatel à Ségolène Royal. « Le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public, (…) d'ordonner, de commettre ou de faciliter, hors les cas prévus par la loi, le détournement, la suppression ou l'ouverture de correspondances (…), est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende » réplique la Présidente de région qui, le Dalloz à la main, cite l'article 432-9 du code pénal. Les proviseurs suivront-ils la requête inquisitoriale du ministre et pousseront-ils le zèle jusqu'à se mettre dans l'illégalité et risquer alors des poursuites devant le tribunal correctionnel ?
o.g.

Une réforme à l'économie

Deux heures de soutien - pudiquement appelé "accompagnement personnalisé" - et initiation à l'économie pour tous, telles sont les deux lignes de force de la réforme des lycées dévoilée aujourd'hui par Luc Chatel. La montagne a bien accouché d'une souris et on est loin de la révolution promise l'année dernière par Xavier Darcos. Si la seconde devient une "classe de détermination", la classe de première verrait se mettre en place un début de spécialisation (par
exemple des cours de littérature en langue étrangère pour les élèves des filières littéraires) sans pour autant rendre le parcours du lycéen irréversible, grâce à un "tronc commun" de quinze heures, tandis que la terminale deviendrait une classe dans laquelle le lycéen se spécialiserait en relation avec les études supérieures qu'il projette. Le nombre d'heures de cours pour les enseignants comme pour les élèves devrait rester inchangé et, en offrant à tous, de la seconde à la terminale, deux heures hebdomadaires de soutien, d'approfondissement et d'aide à l'orientation dispensées "en petits groupes", cette réforme ne peut que rogner sur les horaires disciplinaires, ce qui risque de provoquer rapidement quelques grognements que ne feront certainement pas taire les vagues promesses de formation qui ont été faites. On signale déjà quelques manifestations lycéennes à Rouen, Nantes, Rennes et Quimper.
o.g.


Pour plus de détails, lire par exemple "Lycée: après les grandes annonces, la réformette" sur le blog de la journaliste V. Soulé, http://classes.blogs.liberation.fr/soule/2009/11/lyc%C3%A9e-de-grandes-annonces-pour-une-petite-r%C3%A9forme-.html

mercredi 18 novembre 2009

La peur du grippage ?

Jusqu'alors rares avaient été les classes ou les écoles fermées pour cause de grippe A. Or, depuis le lancement de la campagne de vaccination - qui ne rencontre guère de succès avec 30 à 40 vaccinations par jour à Bourg-en-Bresse par exemple - les cas de grippe semblent se multiplier comme des petits pains et brusquement le ministère de l'Education Nationale annonce 122 classes et près de 60 écoles fermées, et ce dans dix-sept académies. Depuis vendredi le nombre de cas aurait même quintuplé à en croire Luc Chatel. Tout aussi brusquement les affiches de prévention fleurissent aux portes des établissements. Curieux, à quelques jours du début des vaccinations dans les collèges et les lycées. Craindrait-on dans les ministères de la Santé et de l'Education que cette campagne ne soit un gigantesque flop et que, faute de candidats pour la piqûre magique, on en vienne, comme dans les centres de vaccination, à balancer à la poubelle des milliers de doses ? Il y a là des concomitances bien étranges...

(source : Libération, 18 novembre 2009)

o.g.

mardi 17 novembre 2009

Parce que les profs le valent bien

Invité de la session matinale de France Inter, Luc Chatel a bien confirmé n'avoir fait aucune concession sur la masterisation. Sans avoir définitivement arrêté les dates des concours, il a rappelé que ceux ci auront bien lieu pendant l'année de master 2. Quant au contenu des épreuves d'admissibilité et d'admission, rien n'est encore fermement arrêté pour le moment mais "la réforme sera prête pour la rentrée 2010". D'ici quinze jours les maquettes des concours devraient d'ailleurs être publiées. Mais que tous ceux qui doutent des bonnes intentions du ministère soient démentis : la réforme n'est pas conçue pour faire des économies, mais pour améliorer la formation des enseignants et pour "tirer davantage de nos jeunes vers l'excellence, vers 50 % d'une génération à bac + 3, objectif de Lisbonne". Cependant Chatel a laissé entendre ensuite à demi-mot que le nombre de postes mis au concours devrait diminuer.
Sinon, l'ex. D.R.H. de chez l'Oréal propose la mise en place d'une véritable politique de ressources humaines dans l'Education Nationale pour "accompagner les enseignants tout au long de leur vie" en améliorant leur formation continue, en revalorisant les salaires (l'Arlésienne !) et en leur proposant des perspectives d'évolution de carrière ainsi que des passerelles vers d'autres fonctions, vers une seconde carrière (histoire de tenir le coup jusqu'à 67 ans ?).
Interrogé un peu plus tard sur les conséquences du démantelement de la carte scolaire, le ministre a nié le processus de "ghettoïsation" dénoncé il y a peu par la Cour des Comptes et rappelé que les mesures d'assouplissement prises depuis l'année dernière ont au contraire pour but de "sortir d'un système à deux vitesses", de permettre à terme aux elèves des réseaux ambition réussite de choisir leur collège et leur lycée et qu'en la matière on est au contraire sur une bonne voie... puisqu'il a pu rencontrer la veille au lycée Turgot un élève issu d'un milieu populaire . Waouh !
o.g.

Mais qui connait M. Chatel ?

lundi 16 novembre 2009

Masterisation : vers le choix du pire

Alors que les derniers arbitrages sont attendus à propos de la question de la masterisation et des concours 2011, il semblerait que les ministres Chatel et Pécresse aient choisi, pour le calendrier des concours, la pire des solutions, en fixant la date du concours d'admissibilité en décembre de l'année de M2. Rappelons pour mémoire que cette même année les étudiants devront préparer à la fois leur concours et leur M2 tout en effectuant, entre les résultats de l'admissiblité (fin janvier) et l'admission (mai-juin) les 108 heures de stage en situation (6 semaines) que le ministère a bien voulu leur concéder. Alors que la plupart des interlocuteurs des deux ministères réclament que le concours d'admissibilité soit fixé à la fin de l'année de M1, à la fois pour alléger la charge de travail demandée aux étudiants, pour éviter à ceux qui échoueraient de perdre deux années d'études et pour offrir à ceux qui seraient admis une année de véritable formation en situation, il semblerait que les ministres aient préféré camper sur leurs positions, au risque de provoquer une nouvelle flambée de colère dans les universités. Il est vrai que, du point de vue gouvernemental, la réforme de la masterisation n'est qu'un prétexte pour faire disparaître les I.U.F.M. et pour supprimer 16000 postes supplémentaires.
o.g.

dimanche 15 novembre 2009

Un colloque à terre

Mais que s'est-il dit d'intéressant à Dijon où se tenait hier, à l'invitation de Vincent Peillon, une journée de réflexion sur l'éducation ? Aucune trace dans la presse d'aujourd'hui sur le contenu des débats. Aucune proposition concrète qui n'ait été diffusée après de l'opinion. La seule chose qui ait retenu l'attention des journalistes, c'est la venue du coucou royal, la moutarde qui en est montée au nez de Peillon et la foire d'empoigne qui a suivi. Dans le contexte actuel, compte tenu des menaces qui pèsent sur l'école de la République, on aurait pu attendre qu'il sorte autre chose de cette journée. Quel gâchis ! Il est donc à craindre qu'on doive en baver jusqu'en 2017... et peut-être au delà, au train où vont les choses.
o.g.

En passant par la Lorraine

Poursuivant sa tournée des lycées, Luc Chatel n'avait pas oublié ses gros sabots quand il annoncé vendredi à Nancy que la réforme du lycée devrait déboucher sur davantage d'autonomie pour les établissements. Alors qu'il est question de mettre en place deux heures d'accompagnement personnalisé pour les lycéens, le ministre a rappelé que ces deux heures allaient "s'insérer dans l'emploi du temps existant" et a souhaité que, "au sein de chaque lycée", ce soit le conseil pédagogique qui, non seulement, "décide comment les insérer" mais qui en définisse aussi le contenu.
o.g.

samedi 14 novembre 2009

Liaisons dangereuses ?

L'école aurait-elle retrouvé la cote auprès de nos politiques ? Alors que Vincent Peillon et le P.S. organisaient aujourd'hui à Dijon une table ronde sur le thème de l'éducation, plusieurs partis affichent les prises qu'ils ont pu faire dans le milieu des penseurs "experts" en pédagogie. Il y a peu Jean-François Copé s'affichait ainsi aux côtés de Sébastien Clerc, un jeune prof de banlieue qui distille à ses collègues néo-titulaires des conseils pédagogiques désopilants dans son ouvrage Au secours sauvons l'école. La semaine dernière les Verts rhônalpins confiaient leur destin régional à Philippe Meirieu et à ses moustaches blanches. Enfin, avec Jean-Paul Brighelli, le MoDem vient de capturer de l'autre côté de l'échiquier une paire de moustaches noires tout aussi controversée. Coauteur des programmes du Primaire voulus par Darcos - qui le décora de la légion d'honneur en retour - cet agrégé de lettres très controversé, souvent qualifié de "réac" et qui choisit de soutenir Sarkozy en 2007, s'est fait connaître du grand public en publiant La fabrique du crétin. Ne serait-ce qu'en matière de communication, le pauvre Bayrou n'aurait pas pu faire un choix moins heureux. Mais heu.....

o.g.

vendredi 13 novembre 2009

A contrepied

Pour que les lycéennes ne laissent plus leur désir envoyer en l'air leur avenir, Ségolène Royal veut obliger Luc Chatel à changer de position. C'est pour cela que, prenant elle même les choses en main, la Dame patronnesse de Poitou-Charentes a débarqué cet après midi en missionnaire dans un lycée professionnel de Poitiers pour remettre à l'infirmière scolaire un premier colis de capotes et de chèques-contraception. Sur place, elle a pris langue avec quelques journalistes pour annoncer que dès lundi 1.400 autres colis seront envoyés dans 90 lycées de la région. De son coté, la rectrice d'académie, qui n'avait encore pipé mot, a susurré que "ces chèques ne pourront être distribués dans les établissements sans (son) accord". D'ici là Chatel restera-t-il inébranlable ou se résoudra-t-il à opiner ?
o.g.

jeudi 12 novembre 2009

La grippe se rapproche

Comme au collège Marcel-Aymé de Dagneux le 21 octobre dernier, pas d’affolement ce matin devant l’école et le collège Saint-Charles [de Châtillon-sur-Chalaronne] après l’annonce de cas groupés de grippe A.
De nombreux parents n’étaient d’ailleurs pas au courant. "Mardi, quand j’ai constaté que douze élèves de cette classe étaient absents parce qu’ils présentaient des symptômes grippaux , j’ai alerté la Ddass" expliquait hier matin Eric Loques, le directeur du collège. "Dans le carnet de liaison, j'ai demandé aux familles de ne pas mettre leurs enfants au collège aujourd’hui" . Ce matin, les 28 élèves de la 6e 3 manquaient à l’appel. Deux d’entre eux étant touchés par le virus H1N1. Ce matin, tous les collégiens et les professeurs présents ont été rassemblés dans la cour pour un briefing qui se voulait rassurant. L’Académie lui ayant confirmé peu avant le nombre de cas enregistrés après analyse des prélèvements, le directeur s'est voulu rassurant : "je veux m’adresser à vous pour éviter que des rumeurs circulent dans l’établissement" a-t-il lancé aux adolescents. "On va surveiller l’absentéisme de près" glissait Eric Loques. "Mais le taux est plutôt correct pour l’instant, nous n’avons que huit absents sur l’ensemble du collège". A l’extérieur, une mère de famille résumait laconiquement l’état d’esprit des parents rencontrés. "On va tâcher de faire encore plus attention, mais s’ils doivent avoir la grippe A, ils l’auront … ".
(source : leprogres.fr ; 12 novembre 2009)
Nombreux sont les saints Charles dans la religion catholique. Ironie du sort, l'un deux, Charles Borromée, évêque de Milan au XVIe siècle, s'illustra en portant secours aux malades lors de l'épidémie de peste qui s'abattit sur sa ville en 1576. Selon son hagiographie, des guérisons miraculeuses s'opérèrent même sur son tombeau après sa mort. Rien n'est donc perdu pour nos voisins châtillonais.

S. Bourdon, St Charles Borromée secourant les pestiférés, milieu XVIIe siècle

o.g.