mardi 31 août 2010

Les inpecteurs dénoncent "le casse du siècle"

(source : Le Parisien - Aujourd'hui en France, 31 août 2010)

lundi 30 août 2010

Des "patrons" inquiets

Le SNPDEN-Unsa, syndicat de chefs d'établissements, s'inquiète du "climat général de rejet et de défiance" qui, selon lui, s'est installé parmi les profs en raison des dizaines de milliers de postes qui ont été supprimés au cours de ces dernières années. Il estime que la politique aveugle de suppressions de postes suivie par Chatel "gèle tout" et "pollue tout", car toute mesure ou annonce nouvelle entraîne - trop souvent avec raison - "le soupçon" d'être conçue pour supprimer des postes. Il dénonce également "la politique de communication" du ministre qu'illustrent notamment ses dernières déclarations à propos de la systématisation des sanctions et s'inquiète des conditions dans lesquelles les jeunes profs recrutés en juin feront leur première rentrée sans dispositifs de formation dignes de ce nom. Son secrétaire général a néanmoins déclaré que la rentrée ne sera peut-être pas "catastrophique, comme peut l'être un accident dans le transport aérien" [ça laisse de la marge], mais que "les dégâts des dernières années seront sans doute des dégâts assez profonds" et qu'ils ne manqueront pas d'apparaître au grand jour dans les années à venir.

Vivement les vacances

(source : Le Parisien - Aujourd'hui en France, 30 août 2010)

dimanche 29 août 2010

Grève des profs : mais que fait la police ?

"On marche sur la tête. Les professeurs, les instituteurs, les enseignants sont là pour enseigner la rigueur, le travail, la discipline. Ils rentrent et quatre jours après ils se mettent en grève pour deux jours. On marche sur la tête, ça n'existe qu'en France ça ! Ben oui, oui, oui." Mais que fait la police ? Merci à Etienne Mougeotte, caricature donaldesque de journaliste, de voler ainsi au secours de Luc Chatel quand celui-ci refuse de répondre pour la troisième fois à une question qui lui est posée sur les motivations des profs qui se mettront en grève pendant deux jours dès la rentrée, les 6 et 7 septembre. Le Snes, dont le ministre rappelle - à tort - qu'elle serait la seule organisation à appeler à cette grève - sans tenir compte du fait qu'il s'agit du syndicat majoritaire dans le secondaire - n'a donc pas compris que "les réformes auquel il s'oppose sont bonnes pour l'éducation nationale, bonnes pour les parents et pour les élèves". Pas besoin d'aller au delà des quatre premières minutes de la deuxième partie de l'émission Le Grand Jury R.T.L-L.C.I. pour comprendre que Chatel a décidé de nier tous les problèmes qui se posent cette année et de placer sa deuxième rentrée sous le signe de l'autruche. Bien campé sur ses deux pattes, la tête dans le sable, il a additionné slogans de com', autosatisfaction et langue de bois pendant deux dizaines de minutes (à peine), refusant mordicus de reconnaître la réalité des problèmes qui se posent en cette rentrée 2010, sans évoquer par exemple la question (cruciale) de la formation des nouveaux profs. Mais il a bien rappelé que autonomie, sécurisation des établissements, renforcement et systématisation des sanctions, réflexion "de fond" sur les rythmes scolaires seront les axes clé de cette nouvelle année scolaire.

samedi 28 août 2010

Appel à la grève

Le Snes FSU et Sud-Education lancent un appel à la grève dans le secondaire le lundi 6 septembre, le jour où les cours commenceront vraiment, et veille de la journée de mobilisation pour la défense des retraites. Deux jours de grève d'affilée, c'est une première dans l'Education nationale et cela traduit l'ampleur du malaise et des inquiétudes des profs à l'occasion de cette rentrée qui, selon une responsable du Snes, "cumule tous les défauts, tous les problèmes. [C'est] un appel adressé au ministre et à l'opinion. ça suffit: nous ne sommes plus en mesure d'assurer un enseignement de qualité (...). La lassitude et l'abattement ont fait place à la colère." Il s'agit de dénoncer à la fois les suppressions de postes qui continuent, une réforme catastrophique de la formation des jeunes profs, la réforme des lycées, les menaces qui pèsent sur l'éducation prioritaire et l'absence de revalorisation réelle d'un métier dont les conditions d'exercice n'ont cessé de se dégrader. Sud appelle à la reconduction de la grève au delà du 7 septembre.

vendredi 27 août 2010

Chatel et l'écøle danøise

Parti à la découverte du système scolaire danois Luc Chatel s'est, de son propre aveu, promené hier "sur une planète différente". En effet les lycéens danois, qui ont repris les cours début août, débutent leur journée le matin à 8 heures et la terminent trois jours par semaine à 15 h 30 et deux jours à 14 heures, avec une pause déjeuner de 40 minutes. Le système danois se définit comme étant pensé pour "l'épanouissement des élèves". Les cours qui demandent le plus de concentration ont lieu le matin et les profs peuvent modifier leurs horaires d'un jour à l'autre selon leurs besoins, les élèves devant consulter quotidiennement leur emploi du temps sur internet. Là-bas les profs sont choisis par les chefs d'établissements et même les parents ont leur mot à dire dans le recrutement. "Nous sommes deux pays très différents, il faut se garder d'imaginer que nous allons copier telle ou telle initiative", a déclaré Chatel à la fin de son excursion "mais j'ai vu des choses qui m'intéressent beaucoup, comme l'autonomie des établissements et la différenciation des emplois du temps, mais avec une garantie nationale".

jeudi 26 août 2010

Les angoisses d'un "stagiaire"

A lire sur le site Rue 89, le témoignage de ce prof anonyme (de SVT) qui s'apprête à effectuer sa première rentrée scolaire, à être "jeté dans le bain de l'Education nationale" sans avoir reçu la moindre formation préalable, sans tuteur et sans réel espoir d'être correctement formé au cours de cette première année. Et ça commence bien puisque dix jours avant la rentrée il a appris sa nomination... à 250 km de chez lui. Idéal pour assurer 18 heures de cours par semaine et suivre 180 heures de formation dans un IUFM situé à 250 km de son établissement de rattachement.

Marche arrière sur les A.P.L.

Pour tenter de calmer la grogne qui monte chez les étudiants et ne pas en rajouter alors que la rentrée universitaire s'annonce plus coûteuse que l'an dernier (hausses des frais d'inscription , des loyers étudiants, des tickets des restau U, etc...), Sarkozy a décidé ce matin de « ne pas modifier, pour les jeunes rattachés au foyer fiscal de leurs parents, les règles d'attribution des aides personnalisées au logement ». Contrairement à ce qu'avait annoncé Baroin en juillet, les parents n'auront donc pas à choisir entre les A.P.L. et la demi-part fiscale. Autre bonne nouvelle pour les étudiants, les boursiers recevront 9 mois et demi de bourse au lieu de 9 mois auparavant. A la rentrée 2011, ils devraient bénéficier de 10 mois complets de bourse. Que ne ferait pas ce bon Sarko pour éviter que les étudiants ne rejoignent les salariés dans la rue la semaine prochaine...

Chatel ne veut plus de violences verbales

Dans une interview publiée ce matin dans Le Figaro Luc Chatel joue les pères fouettards et promet des procédures disciplinaires systématiques contre les élèves responsables de "violences verbales". Après avoir confié au criminologue Alain Bauer une mission sur l'efficacité des sanctions à l'école, le ministre constate que "les différentes sanctions existantes sont souvent méconnues des élèves, et parfois même des personnels. Elles sont donc mal appliquées, ou bien elles sont en décalage avec la faute commise". Aussi promet-il pour les mois qui viennent la création dans chaque collège et lycée d'une "commission de vie scolaire" : "le chef d'établissement la préside et en choisit les membres. Elle examine la situation d'élèves au comportement inadapté et y apporte une réponse éducative. Dans les cas les plus graves, ces commissions pourront se tourner vers les établissements de réinsertion scolaire que nous créons à partir de cette rentrée. Les élèves les plus difficiles y seront accueillis pour au moins un an". Il annonce par contre la fin des exclusions temporaires de plus de huit jours au motif qu'elles "participent au décrochage scolaire" et préconise le recours à des "sanctions alternatives, comme les mesures d'utilité collective. Le but est que les élèves prennent conscience de la gravité de leur acte et réparent. Cela peut prendre la forme d'une activité de solidarité ou de formation au sein d'une association, ou d'une réparation à l'intérieur de l'établissement". Mais pour ce qui concerne les insultes et autres agressions verbales à l'encontre des professeurs et des autres personnels "certaines procédures, martèle le ministre, acquerront un caractère systématique. Ainsi, toute violence verbale à l'égard des personnels entraînera une procédure disciplinaire, et toute violence physique donnera lieu à un conseil de discipline. L'idée est qu'il ne faut jamais laisser se perdre la riposte de l'institution. Car, quand un professeur est agressé, ce n'est pas le problème de ce seul professeur, mais celui de toute l'institution. L'école doit faire corps."

Pour coller à l'air du temps, Chatel a donc décidé de décliner à l'échelle de l'école la politique sécuritaire de son maître Sarkozy. Les syndicats d'enseignants et la FCPE dénoncent ce "glissement sécuritaire dans le domaine éducatif", la "stigmatisation de certains enfants", la primauté de la sanction automatique sur l'éducation et le dialogue, l'absence de réelle ambition pour l'école et rappellent que les suppressions de postes vont à l'encontre de la lutte contre la violence scolaire.

mercredi 25 août 2010

Lettre aux parents du primaire

Le SNUipp-FSU a fait part de son intention d'adresser dans les jours à venir une lettre ouverte aux parents d'élèves de primaire pour les informer des menaces que la politique anti-scolaire du gouvernement fait peser sur l'école de la République. Le syndicat du premier degré met en particulier l'accent sur la poursuite de la politique de réduction de postes (16 000 suppressions encore prévues cette année), notamment des enseignants spécialisés dans le soutien des élèves en difficultés (RASED), le faible enseignement des langues, l'augmentation du nombre d'élèves par classe, ainsi que la baisse de scolarisation des enfants de moins de trois ans.

mardi 24 août 2010

Chatel déconne(cté)

En paradant devant une table couverte de manuels de seconde flambant neufs, Luc Chatel a voulu "rassurer les familles, les professeurs et leurs élèves, à quelques jours de la rentrée" sur la disponibilité des "ressources pédagogiques" mises à leur disposition pour aborder les nouveaux programmes de seconde. "Les manuels sont déjà imprimés en masse, déjà en librairie. Dès que les enseignants et les établissements auront arrêté leurs choix, une moitié d'entre eux seront livrés. Parallèlement, les versions numériques seront disponibles dès la rentrée, à titre gratuit jusqu'à ce que tous les lycéens aient leurs livres (...) tout le monde sera équipé vers le 15 ou le 20 octobre" a déclaré à cette occasion la porte-parole des éditeurs. Malgré l'opération de com' lancée en urgence par le ministère et le syndicat national de l'édition, la FCPE, la PEEP et les présidents de régions sont unanimes pour dénoncer l'absence de certains manuels pour les classes de seconde et les surcoûts qu'engendre pour les collectivités et les familles la réforme à marche forcée des programmes voulue par le ministre de l'Education nationale. "La décision unilatérale du gouvernement de mettre en oeuvre dès cette rentrée la réforme du lycée en classe de seconde crée une situation sans précédent" déclare en Île-de-France Jean-Paul Huchon, qui a demandé au gouvernement d'"assumer les conséquences financières de ses décisions sur la réforme des lycées et de participer au financement des manuels scolaires". Tous reprochent également à Luc Chatel ses dernières déclarations sur les ressources numériques et les manuels en ligne, jugées "totalement déconnectées de la réalité". En effet si chaque éditeur a bien mis gratuitement ses manuels en ligne, leur utilisation au quotidien suppose que chaque établissement soit équipé d'ordinateurs en nombre suffisant dans les salles de cours ou que les élèves soient munis de portables sur lesquels ils auraient téléchargé leurs livres à moins qu'ils ne puissent, en classe, avoir recours à une connexion Wifi. Il faudrait aussi que chaque famille dispose d'une connexion internet à domicile, ce qui est loin d'être le cas. D'où les inégalités créées par une situation qui risque de se reproduire l'année prochaine en première et dans deux ans en terminale, et que dénoncent d'une même voix les associations de parents d'élèves.

Réunion électorale

Il semblerait que la rentrée outre-mer n'ait été qu'un prétexte au voyage que fit Luc Chatel à La Réunion la semaine dernière. En effet, après avoir traversé au pas de course une école, un lycée et un collège, le ministre a coiffé en soirée sa casquette de responsable UMP et a pris le temps de participer à un meeting afin de soutenir le candidat du parti impérial aux cantonales de Sainte-Marie. Le rassemblement qui réunissait plusieurs centaines de personnes aurait coûté quelques 25.000 €, petits fours et boissons compris, aux frais de l'UMP. Mais le coût du voyage du militant Chatel est resté à la charge du contribuable.

lundi 23 août 2010

Retards de livr(es)... aison

Nous l'annoncions dès le début du mois de mai. C'est aujourd'hui confirmé. Les élèves qui entreront en seconde la semaine prochaine ne pourront disposer de tous les manuels conformes aux nouveaux programmes mis en place dans le cadre de la réforme de la seconde. Ceux ci ont en effet été arrêtés trop tard pour permettre aux éditeurs de bien faire leur travail. Trois matières sont particulièrement concernées : l'histoire-géographie, l'économie et les sciences physiques. Pourtant Chatel, qui se défausse, assure que ses services travaillaient "depuis le mois de novembre avec les éditeurs pour leur permettre d'envisager au plus tôt la rédaction du nouveau manuel", mais cherche à rassurer profs et parents en déclarant avoir demandé à ces mêmes éditeurs "de mettre une version électronique en ligne au début l'été pour que les enseignants choisissent leur manuel, et une autre version pour élèves en début de l'année." Les manuels manquants pourraient être disponibles dès le 15 octobre.
Une chose est sûre : le choix qui a été fait de réformer les programmes dans plusieurs matières simultanément aura des conséquences sur les budgets de rentrée, puisqu'il faut compter aujourd'hui entre 190 et 230 € pour disposer de tous les manuels dont a besoin un lycéen de seconde. Pour limiter l'impact de ces changements sur le budget de rentrée des familles, l’Association des régions de France qui rassemble les Conseils Régionaux était pourtant montée au créneau dès juillet pour demander au ministère d’échelonner le changement des collections de livres. Mais ce dernier "est resté sourd à ces remarques » déclare François Bonneau, président de la région Centre et de la commission éducation de l’ARF ; « il a successivement avancé que les régions ne sont pas obligées de financer les manuels, et que l’Etat aide déjà les familles avec l’allocation de rentrée, dont il oublie qu’elle ne bénéficie pas à tout le monde, et qu’elle sert à l’achat de toutes les autres fournitures. »
"La maîtrise des langues vivantes, et en particulier de la pratique orale est un axe prioritaire des nouveaux programmes de seconde, en vigueur à la rentrée 2010". C'est pourquoi Luc Chatel a rendu visite aujourd'hui, au lycée Jacquard de Paris, à des élèves en stage d'anglais et à leurs valeureux professeurs volontaires. A cette occasion, il a annoncé que chaque famille ayant un enfant en classe de seconde allait recevoir au cours du premier trimestre un courrier lui proposant un stage de remise à niveau dans la langue de Shakespeare. Voilà qui est curieux dans la mesure où 1°) les profs d' anglais n'ont pas été consultés sur la question (qui assurera donc ces "cours" s'ils sont ainsi généralisés ?) ; 2°) la quasi totalité des élèves sortant de troisième ont officiellement un bon niveau en anglais puisque, pour plus de 90% d'entre eux, leur niveau de compétence A2 a été dûment validé...

vendredi 20 août 2010

Sport l'après-midi : une expérimentation marginale dans l'académie de Lyon

"Il va y avoir du spOOrt / Mais l'Ain reste tranquille"... Le ministère a en effet rendu publique la liste des 124 établissements qui vont expérimenter au cours de l'année scolaire 2010-2011 les nouveaux rythmes avec cours le matin et sport l'après-midi. Mais cette expérimentation restera très marginale dans l'académie de Lyon puisque seulement un collège et trois lycées se sont portés volontaires : le collège Jean de Verrazane à Lyon, les lycées publics Simone Weil à Saint-Priest-en-Jarez et Louis Armand à Villefranche-sur-Saône et le lycée privé Tézenas du Montcel à Saint-Etienne.
La liste complète des 83 collèges et 41 lycées retenus peut être consultée sur le site du ministère, http://www.education.gouv.fr/cid52813/experimentation-cours-le-matin-sport-l-apres-midi.html

jeudi 19 août 2010

Boycott du tutorat

A quinze jours de la pré-rentrée, le SNES a relancé son appel au boycott du tutorat de ceux qu'il ne convient plus d'appeler les stagiaires. L'appelation a vécu, et pour cause. Rappelons que dans le cadre de la masterisation, ces nouveaux profs recrutés en juin dernier vont se retrouver dès leur première rentrée en charge d'un service complet de 18 heures de cours hebdomadaires au lieu de 8 heures antérieurement, sans dispositif de formation... ou si peu. Même le syndicat des personnels de direction (SNPDEN) reconnait que ces "jeunes enseignants vont découvrir le métier dans des conditions très difficiles". Les quelques sessions de formation qui leur seront proposées seront regroupées dans l'année, ce qui obligera ces jeunes profs à abandonner leurs classes plusieurs semaines au cours de l'année ; pendant ces absences ils seront remplacés... par des étudiants préparant les concours. Beaucoup d'entre eux seront en outre privés de tuteurs, le mot d'ordre du SNES semblant avoir été bien entendu malgré la carotte de 2000 € par an agitée par le ministère sous le nez d'éventuels tuteurs en mal de pouvoir d'achat. Mais la pénurie est déjà effective dans plusieurs académies et on peut espérer que les deux journées de mobilisation annoncées pour les 6 et 7 septembre renforceront encore le rejet de cette réforme que personne ne veut. Aujourd'hui beaucoup de jeunes profs attendent donc avec angoisse le jour fatidique où ils devront faira face seuls à leurs premières classes. "On a le sentiment d'être envoyés au casse-pipe" résume bien l'une d'entre-eux.

Chatel à La Réunion

La visite que fait actuellement Luc Chatel à La Réunion à l'occasion de la rentrée scolaire des ultramarins donne une idée sur ce que seront dans le secondaire les chantiers prioritaires aux yeux du ministre. Il doit en effet se rendre au lycée Roland Garros du Tampon pour voir comment se met en place la réforme de la seconde, puis au collège Mahé de la Bourdonnais pour une rencontre avec les profs sur le thème du "travail en réseau autour du livret de compétences" suivie d'une réunion avec le conseil pédagogique de l'établissement.

Il va y avoir du sport !

"Le dépassement de soi, le goût de l'effort, le respect, la solidarité, l'esprit d'équipe" et, en prime, de futurs citoyens équilibrés. Un avant goût du programme que Chatel nous annonce pour la prochaine rentrée dans... Paris Match. Le poids des mots !
Dès septembre, 124 collèges et lycées mettront en place dans quatre ou cinq classes chacun des horaires aménagés avec cours le matin et sport l'après-midi. Chaque établissement recevra pour cela une enveloppe de 5000 € pour "organiser les déplacements nécessaires"... pas de quoi aller très loin en fait. Fier d'expérimenter un système qu'il dit avoir connu comme élève pendant six mois passés en Allemagne, Chatel assure que tout devrait être mis en place sans sacrifier une seule heure de cours.
Il n'entend pas sacrifier non plus les jeunes profs qui débuteront leur carrière dans deux semaines. A la journaliste qui lui demande s'il ne les envoie pas au "casse pipe", Chatel répond sans hésiter : "c’est faux. Ces étudiants ont eu des stages d’observation et de pratique accompagnée durant leur année de préparation au concours. Surtout, ils vont être soutenus dans leur classe, pendant toute l’année, par des tuteurs, formateurs et professeurs chevronnés, qui bénéficieront d’une rémunération de 2 000 euros dans le second degré". Mais ne nous y trompons pas : pour eux aussi il va y avoir du sport !
Le ministre promet également de faire ses premières propositions pour réformer les rythmes scolaires dès le printemps 2011, si les propositions de la commission qu'il a chargée de travailler sur le sujet est une mesure de lui faire alors des propositions "audacieuses et réalistes". Voila qui nous changera en effet. Toutefois "la mise en œuvre prendra plus de temps car les calendriers scolaires sont fixés trois ans à l’avance. Les premiers changements pourraient intervenir à la rentrée 2012". Mais sera-t-il toujours ministre dans deux ans ? Car d'ici là il y a aura eu du sport.

mardi 17 août 2010

ça monte ou ça descend ?

Selon l'association Familles de France, le coût de la rentrée scolaire augmenterait cette année de 0,63 % par rapport à 2009, alors que l'an dernier il avait baissé de 8 % par rapport à 2008. L'ardoise s'élèverait à 175,33 € pour une rentrée en 6e, malgré une hausse substantielle du poste vêtements de sport (+ 3,89 %). De son côté, France Soir estime que dans les hypermarchés le panier moyen, établi sur la base des "essentiels" estampillés ministère de l'Education nationale, aurait baissé de 5 à 8 % selon les enseignes. Mais il ne s'agit là que de fournitures scolaires proprement dites, cahiers, classeurs, copies, crayons et cartable. Toutefois l'association Familles de France met en garde les consommateurs contre la qualité très nettement insuffisante de la plupart des produits ainsi labellisés, les hypermarchés ayant en effet toute liberté de choisir eux mêmes leurs "essentiels" qui, la plupart du temps cette année, sont des produits premier prix qu'il faudra certainement renouveler dans le mois qui suivra la rentrée. Aussi, nous attendons avec impatience la prochaine virée dans un hypermarché de l'immanquable Chatel et de sa troupe de figurants pour mettre tout le mode d'accord. Pour le moment il s'est contenté de ce bref et insipide communiqué publié par le ministère et rédigé en langue de bois : "en cette période de crise, le ministre se réjouit de cette contribution à la baisse de l'inflation par la stabilisation des prix de la rentrée scolaire, poste clé des dépenses familiales".

vendredi 6 août 2010

Tous à confesse... pour des croquignoles

A partir du 1er janvier 2012 la bonne vieille notation annuelle des fonctionnaires instituée en 1946 disparaîtra. Tous les agents de l'Etat, y compris les enseignants, devront se soumettre à fin d'évaluation de leur travail, à un entretien "large et prospectif" annuel d'au moins une heure montre en main avec leur supérieur hiérachique direct. Ce dernier devra ensuite se livrer à quelques travaux d'écriture et remettre à chacun de ses subordonnés un rapport personnel écrit. Voilà qui devrait beaucoup occuper et amuser principaux et proviseurs, surtout ceux qui dirigent les plus gros établissements. Les "patrons" satisfaits pourront alors récompenser les profs les plus méritants à leurs yeux en leur accordant des minorations d'ancienneté, mais avec modération puisqu'elles seront distribuées « sur la base de 90 mois pour 100 agents ». Les "coups de pouce" promis par Georges Tron, secrétaire d'Etat à la fonction publique, ne seront donc que pichenettes et chiquenaudes.

mercredi 4 août 2010

Lecture expliquée

Des vacances studieuses pour Luc Chatel. Le ministre a en effet déclaré vouloir profiter de sa pause estivale pour terminer la lecture du "Roman des rois", le dernier opus que Max Gallo, le prolifique historiographe de la Sarkozie, a consacré aux grands souverains capétiens du XIIIe siècle. Malheureusement il avait oublié avoir fait la même déclaration l'hiver dernier. Huit mois pour lire un ouvage de 500 pages.... Pas mal pour un ministre de l'Education nationale. S'il est encore en poste en janvier, il pourra toujours essayer de passer les évaluations de CM1.

lundi 2 août 2010

Chatel enterre les langues mortes

A la mi-juillet, pour protester contre la réforme des concours du second degré, une vingtaine de membres du Capes de lettres classiques - sur 36 - ont démissionné faute d'avoir été entendus par le ministère. Ils contestent en effet le passage du nombre d'épreuves disciplinaires à l'écrit de trois à deux, alors que les titulaires de ce concours doivent enseigner trois matières (le français, le latin et le grec) et ne veulent pas d'une épreuve qu'ils qualifient de "fourre-tout" mêlant deux brèves versions - une latine et une grecque - et une épreuve de civilisation. Pour l'oral ils déplorent la disparition de l'épreuve d'explication de texte en langues anciennes et rappellent "que l’épreuve de didactique ne saurait suffire à vérifier les capacités des candidats à traduire et expliquer un texte en langues anciennes [et qu'il] est en effet déraisonnable de croire qu’il serait possible au cours d’une seule et même épreuve portant prioritairement sur l’étude critique d’un dossier pédagogique et sur « l’éthique du fonctionnaire », d’évaluer par surcroît, de façon sérieuse et approfondie, le savoir et les compétences disciplinaires en langues anciennes."

Après que Sarko Ier ait fustigé "La Princesse de Clèves" et dénoncé les enseignements inutiles, son séide de la rue de Grenelle persiste donc à vouloir faire disparaître l'enseignement des humanités et la culture classique de nos collèges et de nos lycées. Une fois encore le despotisme aura-t-il raison de Socrate et de Cicéron ?