Revue de presse et chronique sur le monde de l'Education dans le département de l'Ain... et au delà.
mercredi 6 octobre 2010
Marche ou crève
14 000 nouveaux profs ont fait leur première rentrée le mois dernier. Mais tous ne sont pas en acier trempé et un certain nombre de ces "stagiaires", comme on persiste, à tort, à les appeler, ont déjà craqué ou sont en grandes difficultés. La chose était malheureuseument prévisible du fait de leur affectation sur des postes à temps plein et de la disparition de toute formation professionnelle digne de ce nom. Or l'Education nationale ne fait rien pour les aider et, pire, rejette sur eux toute la responsablilité de ce qu'elle considère comme leur échec. Révélée par France Inter, l'histoire de Laurence, 23 ans, est particulièrement scandaleuse. Deux semaines après la rentrée, abandonnée seule face à ses élèves, sans n'avoir jamais reçu la moindre fomation, Laurence, épuisée, est allée voir son médecin qui l'a mise en arrêt maladie parce qu'elle n'y arrivait plus. Elle a alors reçu une lettre de son inspecteur d'académie lui demandant, en des termes aussi brutaux que honteux, de réfléchir à son avenir et d'envisager de démissionner : "si le métier vous semble trop dur, si vous ne supportez pas ses contraintes, il ne faut pas persévérer, il faut démissionner. Les élèves ont le droit d'avoir un professeur fiable chaque semaine devant eux.Si vous pensez ne pas y arriver, ne le faites pas. Il vous reste maintenant à bien réfléchir à la décision que vous allez prendre. Vous êtes la seule à pouvoir le faire. Mais si vous décidez d'enseigner, il faut le faire correctement, par respect pour vos classes". Des propos d'une violence intolérable de la part d'un représentant d'une institution qui préfère donc faire porter par les stagiaires eux mêmes la responsabilité des difficultés auxquelles ils sont confrontés, au lieu de leur apporter tout le soutien et toute l'aide dont ils auraient besoin. Pour le moment, comme à son habitude, le cabinet de Luc Chatel a refusé de faire un quelconque commentaire sur cette affaire.
France Inter, qui révélait cette histoire ce matin, a consacré un dossier à "la galère des profs stagiaires". Le tableau est édifiant : stagiaires qui communiquent par e-mail et par téléphone avec un tuteur qu'ils ne voient jamais et qui sera pourtant chargé de les évaluer, services partagés entre deux établissements, classes sur trois niveaux au lieu de deux, charge de classes à examen, pseudo-journées de formation complètement déconnectées des besoins réels, mais au cours desquelles on leur fait comprendre que seuls les plus forts s'en sortiront, surdité des chefs d'établissements face aux problèmes rencontrés. A lire et à entendre sur :
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Le changement, c'est pour quand ?
Saison 6
Saison 5 (2011-2012)
Revendications & citations
Non aux suppressions de postes ! Non aux classes surchargées ! Non à la multiplication des services partagés ! Refus des heures supplémentaires ! Refus du dispositif d'accompagement éducatif après 17 h. ! Non à la précarisation des métiers de l'éducation !
"La plupart des mesures que je prends servent surtout d'habillage aux suppressions de postes."(X. Darcos)
"Les enseignants sont insupportables, infréquentables, haïssables" (Nicolas Sarkozy)
"Ce que j'ai fait, personne n'aurait pu imaginer que l'on y parvienne en moins de dix ans ! J'ai tenu les promesses de réforme, tout en supprimant 30 000 emplois." (Xavier Darcos)
"Désormais, ce qui compte en France pour réussir, ce n'est plus d'être bien né, c'est travailler dur et avoir fait la preuve, par ses études, par son travail, de sa valeur." (Nicolas Sarkozy)
"On a un ministre de l'Education nationale fantastique: Luc Chatel. C'est sa deuxième rentrée. Il est courageux, solide."(Nicolas Sarkozy)
"Manifester sur la voie publique, c'est dangereux"(Luc Chatel)
"Il serait digne de mieux payer les enseignants" (Vincent Peillon)
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