
Mais c'était sans compter sur le zèle d'un principal empêcheur de sucer en rond, exaspéré de voir les élèves la bouche pleine à chaque récréation. Après rapide enquête le coupable fut démasqué et sommé de cracher le morceau devant la CPE. La maman fut convoquée derechef par le principal, désireux de prendre langue avec elle "en urgence", au motif que son fils "avait été interpellé pour trafic de sucettes". De quoi en rester bouche bée. Car trafic il y avait : le truand avait écoulé dans le collège quatre boîtes de 36 sucettes et réalisé un bénéfice de... 28 euros. Bien que le règlement intérieur de l'établissement ne précise pas que la vente de friandises est interdite, Luc* sera déféré le 17 février devant un Conseil de discipline pour avoir pratiqué un "commerce illégal dans l'établissement". "Il ne vend pas du shit tout de même", s'offusque la maman, ébranlée par la "disproportion" de la mesure disciplinaire : "Je sais qu'il risque des jours d'exclusion mais je n'accepterai pas que l'on ne mentionne pas qu'il s'agissait d'un commerce de sucettes. Je ne veux pas que cela le suive toute sa scolarité et que l'on pense qu'il a vendu de la drogue. Oui, il a fait une petite bêtise mais tout ceci est complètement disproportionné. Des heures de colle auraient suffi". Le principal, tout en raideur, assume la mesure au motif que ne pas réagir au trafic de sucettes aujourd'hui, c'est prendre le risque de voir se développer demain un trafic de portables, avec ou sans vibreurs. Attention M. le Principal, si vous vous acharnez à démanteler les réseaux de trafiquants de sucreries avec un tel zèle, votre ministre ne vous en sera pas reconnaissant. Trop de conseils de disciplines, trop d'exclusions, et c'est votre prime de mérite qui sera sucrée. Ne vous entêtez pas trop...
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