mardi 7 décembre 2010

Ce n'est pas pis ailleurs

Les résultats de la nouvelle enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) ne sont pas à la gloire de notre chère Education nationale. En soi, ce n'est pas là un scoop, pour qui la pratique de l'intérieur. Mais le plus inquiétant est que les écarts ne cessent de se creuser entre les élèves, même si la France se situe encore dans la moyenne pour les performances globales. Dans le peloton de tête, la Corée, la Finlande, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Japon et l’Australie obtiennent des scores compris en 515 et 550 pour les trois domaines testés par PISA, compréhension de l'écrit, mathématiques et culture scientifique des élèves de 15 ans. La moyenne dans l’OCDE est de 493 pour le premier domaine, de 496 pour le deuxième et de 501 pour le troisième. Avec des scores de 496, 497 et 498, la France se situe donc dans le peloton du milieu, aux côtés de l’Irlande, du Danemark, du Royaume-Uni, de l’Allemagne (497-513-520) ou de la Suède (497-494-495), pas très loin des États-Unis (500-487-502). Sans surprise, commente Nathalie Mons, sociologue à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée et spécialiste des politiques éducatives, "les pays qui arrivent en tête mettent l’accent sur l’éducation depuis des années, avec un fort consensus pour réduire les inégalités, beaucoup de moyens, et un investissement très fort des familles, notamment en Asie".
Si le nombre d'élèves français qui obtiennent de très bons résultats pour la compréhension de l'écrit est supérieur à la moyenne de l'OCDE, le nombre d'élèves en très grandes difficultés l'est aussi, malheureusement. Autre observation, les disparités sociales expliqueraient 17 % des différences de résultats constatées chez les élèves français, contre 14% dans l'ensemble des pays de l’OCDE. "Cette dégradation en France s’explique plus par l’absence de mesures que par la mise en place de réformes", analyse Nathalie Mons. L'étude souligne aussi des différences de résultats entre garçons et filles : les premiers ont des performances meilleures en mathématiques que les filles, mais l’écart est moins significatif en sciences ; par contre, gros carton rouge pour les garçons pour ce qui est de la compréhension de l’écrit. Il apparait d'ailleurs que les élèves qui ont des lectures variées sont les plus performants dans ce domaine. Cependant, le goût pour la lecture recule : en 2000 69% des élèves déclaraient lire par plaisir, contre 64 en 2009. Tout le monde ne peut pas apprécier "La Princesse de Clèves".

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