mercredi 29 octobre 2008

Darcos favorable à une histoire officielle

Le Parlement pourrait décider du contenu de l'enseignement de l'histoire. C'est la dernière provocation de Darcos, formulée hier devant la mission d'information sur les questions mémorielles de l'Assemblée nationale qui s'interrogeait sur le contenu de l'enseignement, sur la place des commémorations, ou encore sur le conflit entre mémoire et approche scientifique de l'histoire. "Est-ce qu'il ne faudrait pas qu'une bonne fois pour toutes ce que nous considérons comme devant être enseigné aux élèves soit prescrit par la représentation nationale ? (...) Evidemment on ne peut pas rentrer dans tous les détails. Mais on aurait au moins des grands sujets qui seraient reconnus une bonne fois pour toutes (...). Je pense que pour ce qui est de l'histoire en particulier, je me demande même si ça ne s'impose pas. C'est moins important pour des enseignements de disciplines qui ont un caractère scientifique et répétitif plus marqué. Mais peut-être que pour l'histoire ce serait nécessaire. Derrière tout cela il y a des questions politiques (...) il y a des débats profonds." Darcos se place donc dans la lignée des propos aberrants tenus par Sarko le jour de son intronisation lorsqu'il tenta d'imposer à tous, en le décontextualisant, le culte de Guy Môquet, puis lorsqu'il voulut au printemps faire partager aux élèves de CM2 la mauvaise conscience nationale née du génocide juif. Le pouvoir confirme donc son désir de revenir à une histoire officielle révisée, d'inculquer à nos élèves une conception de l'histoire valorisant l'identité nationale et les valeurs partisanes au détriment du seul discours scientifique. Cette dérive est dangereuse. Il faut la combattre.
A lire :

lundi 27 octobre 2008

Cahier de vacances

Après la poupée vaudou à l'effigie de notre bon Sire, voilà le cahier de jeux qui met en scène la vie et les péripéties du couple impérial. Pour les amateurs de rébus, mots fléchés et autres sudoku. Mais il y a certainement mieux pour s'occuper intelligement pendant ces vacances...

La fin d'une époque

Le couperet est tombé. La Camif est déclarée en faillite et placée en liquidation judiciaire. Pour qui a connu cette étrange fébrilité qui animait les salles des profs deux fois par an, cette nouvelle serre le coeur. Nous ne croiserons plus ces visages rayonnants qui annonçaient l'arrivée du précieux catalogue, bible laïque de générations d'enseignants à qui tous se devaient de réserver une place de choix dans leur intérieur. Livre de chevet pour les uns, livre de salon ou bréviaire des toilettes pour les autres, le saint pavé était l'indispensable compagnon de l'enseignant consommateur. Avec la disparition de la Camif et, conséquence dramatique, la perte annoncée de 780 emplois, voilà encore une preuve de la chute du pouvoir d'achat des enseignants.

dimanche 26 octobre 2008

Sarko et Silvio n'aiment pas l'école

Plus de 2,5 milllions d'Italiens sont descendus hier dans les rues de Rome pour exprimer leur opposition à la politique de Berlusconi. Parmi les manifestants, les enseignants étaient particulièrement nombreux, protestant vivement contre la réforme de l’Education engagée par le Cavaliere, qui prévoit la suppression de plus de 100 000 postes en trois ans et une réduction des horaires scolaires dans les écoles primaires. Ainsi, dès 2009, il n’y aurait plus que 24 heures de cours par semaine, au lieu de 32 aujourd’hui. Par ailleurs, cette réforme réintroduit l’enseignant unique dans les classes, alors que depuis plus de vingt ans, en Italie, on compte trois enseignants pour deux classes, dans toutes les écoles maternelles et primaires publiques. Après les positions prises par Berlusconi sur "l'identité nationale" et "le travailler plus", voilà encore un point commun entre les deux politiques les plus régressives conduites actuellement en Europe occidentale.

Vonnas dans la presse syndicale

Après le vénérable Pierre-Jean en mai dernier, ce sont cette fois Karine et Valérie qui ont les honneurs de la presse syndicale, en page 3 de L'Université Syndicaliste. Le collège de Vonnas ne passe donc pas inaperçu dans les rues de Paris. What else ?

jeudi 23 octobre 2008

Oh la vache !

Selon le magazine Terra Economica les voyages officiels de Zébulon Sarkozy ont engendré au cours des onze derniers mois l'émission de 7.061 tonnes de CO2. L'agité a parcouru au cours de cette période 301.236 kilomètres, soit une moyenne de plus de 900 km par jour - 80% de la distance de la Terre à la Lune - et a rejeté à lui tout seul autant de CO2 que 1.000 Français ou... 823 vaches laitières. Si dans l'année qui vient il garde le même rythme, ses émissions de gaz à effet de serre passeront de 7.061 tonnes équivalent CO2 à 13.956 tonnes. Et ce n'est qu'un début car "le renouvellement en cours de la flotte élyséenne et le changement pour un avion long courrier plus lourd que l'avion présidentiel actuel, devrait avoir un impact à la hausse sur ces chiffres".

mercredi 22 octobre 2008

C'est toujours mieux en le disant

"La plupart des mesures que je prends servent surtout d'habillage aux suppressions de postes". C'est, d'après Le Canard Enchaîné, ce que Darcos se plait à déclarer actuellement à son entourage, en off, dans l'intimité de son ministère, loin des micros et des oreilles mal intentionnées. Allez, un peu de courage Xavier, il faut le reconnaître publiquement maintenant.

La stratégie Darcos

Contraint de reconnaître le succès de la mobilisation de dimanche, notre ami Darcos entendrait jouer la carte des parents et des lycéens contre les profs. Aux premiers il rappelle avoir offert la suppression de la carte scolaire, le soutien scolaire gratuit, la grasse matinée du samedi matin et le S.M.A. Aux autres, il annonce l'allègement des horaires de cours, un soi-disant parcours à la carte, des stages d'anglais gratuits pendant les vacances, des places dans les meilleurs bahuts pour les plus "méritants" et des tombereaux de médailles.

Hommage à Guy Môquet

Le 22 octobre nous respectons la volonté de notre Petit Timonier et rendons hommage à Guy Môquet.

Riss, J'aime pas l'école, Hoëbeke, 2007

Cette année la lecture de la lettre qui avait suscité tant de commentaires l'an passé se fait en catimini. Plus personne n'en parle et les fusillés de Châteaubriant ne semblent plus intéresser notre bon Sire. Darcos, zélé thuriféraire de la Sarkozie, sera donc bien seul au Mont Valérien...

A lire, à propos de cette lamentable récupération, le pamphlet écrit l'automne dernier par le journaliste Pierre-Louis Basse, dont le grand-père, Pierre Gaudin, avait demandé à être fusillé à la place du jeune Môquet : "Guy Môquet au Fouquet's", Editions des Equateurs, 2007, 47 pages.

mardi 21 octobre 2008

Les Vonnassiens défilent

Vus dans la manif

Sur le camion des maternelles
Dans les Pyrénées l'ours est moins dangereux que l'inspecteur d'académie
Percutants
Le soutien d'Arlette Qui a dit qu'il est partout ?
Marx et Tocqueville étaient aussi de la partie

Souvenirs de manif

En tête de manif'
les Rased, très nombreux, ouvrent la marche

Les parents d'élèves se sont aussi mobilisés

http://lebonheurdanslepreo.over-blog.com/

Réforme du lycée : ça se précise

En présentant ce matin la classe de seconde version 2009, Darcos confirme l'essentiel des "changements" annoncés voilà quelques jours. Au coeur de son projet, «la nouvelle organisation du temps scolaire» prévoit le partage de l'année en deux semestres (mais avec quatre conseils de classe !) entrecoupés d'une semaine dite «de bilan et d’orientation» qui sera consacrée notamment à l'expression orale, un «exercice que les élèves redoutent et qu'ils ont souvent peu l'occasion de pratiquer avant de se présenter au baccalauréat» (à plus de 35 par classe, ça n'a rien d'étonnant). Il a également confirmé la répartition des enseignements entre un tronc commun et quatre modules au choix : humanités, sciences, sciences de la société et technologies ; en fait on rebaptise les sections L, S, ES et techno. Toutefois les "sciences expérimentales" sont réintégrées dans le tronc commun. Le nombre d'heures de cours, annoncé un temps à 27 heures, est finalement porté à 30 heures de cours par semaine (contre 28 à 35 actuellement) : 21 heures d'enseignements généraux, 6 heures d'enseignements complémentaires et 3 heures d'accompagnement personnalisé. En bref, encore une fois c'est du foutage de g... On annonce à grand renfort de com' une super réforme, mais dans la réalité rien ne change ; on ne dépasse pas le stade du lifting...
Mais le plus drôle, c'est l'assurance donnée par le ministre qu'il "ne toucher[a] pas aux lycées pour les retraits d'emplois de l'an prochain". On va le croire...

lundi 20 octobre 2008

Pécresse débloque

Pauvre Valérie Pécresse !!! La ministre de l'Enseignement supérieur a en effet estimé hier matin, trois heures avant le début de la manif', lors du "Grand rendez-vous" d'Europe 1/Le Parisien-Aujourd'hui en France, que les raisons de la manifestation nationale étaient "injustifiées et décalées" car "en profond décalage avec la situation réelle de l'éducation qui est aujourd'hui la priorité des priorités du gouvernement". Pour être décalée, elle est complètement décalée la pauvre fille !!!

Plus obtus que lui...

"Je ne referai pas le budget dans lequel nous sommes aujourd'hui engagés (...). Les décisions qui ont été prises en matière de réduction (...) sont extrêmement raisonnables. Il faudrait peut-être que les professeurs, les syndicats, sachent que la situation internationale et la situation de notre budget nous condamnent à être un peu plus raisonnables en matière de dépenses publiques" a déclaré Darcos, fidèle à la posture qu'il adopte toujours au lendemain d'une manifestation réussie. "On nous avait dit 'ça va être la mère de toutes les manifestations'. C'est une manifestation sans doute importante, mais ce n'est pas, sans aucun doute, ce que les manifestants attendaient" a-t-il ajouté, la mauvaise foi chevillée au corps, avant de regretter, méprisant, avoir "très peu entendu parler des élèves hier [il n'a pas dû bien écouter les slogans !]". "J'ai vu toujours encore plus de moyens. J'ai vu cette idée que l'école se résumerait à des moyens supplémentaires (...). Si c'était le cas, nous serions la meilleure école du monde puisque personne ne dépense plus que nous (...). C'est qu'une fois de plus il s'agit de demander des moyens supplémentaires, il s'agit de parler de choses matérielles". Les personnels menacés de disparition comme les rased par exemple, apprécieront...

Démonstration réussie

Nous étions certainement plus de 80 000 hier dans les rues de Paris à défiler contre la politique de Darcos. Les médias reconnaissent que la démonstration est réussie, mais le gouvernement, Darcos en tête, persiste à ne pas vouloir entendre tous ceux qui, profs, parents, élèves, étudiants, chercheurs, chefs d'établissements, etc., ont crié haut et fort leur rejet de la politique d'éducation menée depuis un an et demi. Comme d'habitude le collège de Vonnas était bien représenté en tête de l'impressionnant cortège qui s'est longuement écoulé entre la place d'Italie et la Bastille. Trois heures d'une marche vivifiante et riche en sensations, notamment pour nos vaillantes porteuses de banderole.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/education/l-education-nationale-en-colere-a-paris_617226.html

samedi 18 octobre 2008

Une cause populaire

Selon un sondage IFOP qui sera publié demain dans Ouest-France, 69% des Français approuvent la mobilisation nationale des enseignants contre les réformes et les suppressions de postes. 27% des personnes interrogées estiment que la manif de demain est "justifiée", et 42% la jugent "plutôt justifiée". Néanmoins, 31% des sondés (le poids électoral réel de l'UMP) n'approuvent pas le mouvement et le considèrent comme "injustifié". Le quotidien breton assure que la cause enseignante reçoit dans l'opinion un soutien similaire à celle des marins pêcheurs au printemps dernier (71%), ce qui surpasse le taux d'approbation des principaux mouvements sociaux de ces dernières années. Pour comparaison, la mobilisation de l'Éducation Nationale en 2003 n'avait été soutenue par l'ensemble des français qu'à 55%. Par ailleurs, nos compatriotes n'approuveraient pas l'idée de réduire le nombre d'heures de classe (12% seulement estiment qu'il y a "trop d'heures de classe", 70% qu'il y en a "suffisament" et 18% "pas assez") mais soutiendraient massivement (à 78%) l'instauration du soutien scolaire à l'intérieur des établissements.

vendredi 17 octobre 2008

Delanoë renonce au S.M.A.

Au lendemain de la grève des instits, la ville de Paris tire les enseignements du double fiasco des 7 et 16 octobre et décide de renoncer désormais à appliquer le service minimum d'accueil (SMA) dans les écoles, en expliquant que le manque de personnel a empêché l'application de la mesure dans trois écoles tandis que dans les autres le service rendu n'a pas été satisfaisant, à tel point que des parents ont renoncé au dernier moment à y laisser leurs enfants.
Rendu furieux par cette annonce, Darcos accuse Delanoë, le Prince des Bobos, de faire de la "surenchère politique dans la perspective du congrès de Reims en novembre" et l'invite "à ne pas céder à l'aveuglement idéologique et à retrouver le sens républicain dont il avait su faire preuve jusqu'à ce jour".

jeudi 16 octobre 2008

Premier coup de semonce

Mobilisation réussie des instits parisiens puisque le Rectorat de Paris annonce 34,36% de grévistes et qualifie ce mouvement de "grève importante", plus suivie que prévu. "Une grève dont il va falloir décrypter le sens" avoue le Recteur qui regrette que les insoumis soient "beaucoup plus nombreux que ce [qu'il] pensai[t] ".
Parmi les réactions entendues par les journalistes qui ont couvert la manif, Libération cite ;

- «marre d’être pris pour des imbéciles. Darcos se fout de nous. Avec ses réformes à la con, il bousille l’école publique» ;
- à propos de la suppression du samedi matin : «une vraie ânerie. On est obligé d’aller à fond le reste du temps pour avancer sur le programme. Du coup, les journées sont bien trop chargées pour les enfants!» ou «les gamins sont crevés, ils s’énervent pour un rien» ;
- autre «aberration» pointée du doigt, les nouveaux programmes «bien trop lourds, bien trop abstraits» ;

- ou encore : «la réforme de Darcos était censée lutter contre l’échec scolaire. En réalité, c’est l’inverse. On supprime les Rased pour les enfants qui en ont vraiment besoin. Et pour endormir l’opinion, on fait croire aux parents à un pseudo soutien scolaire, impossible à organiser en pratique...».


Satisfaite de la mobilisation, l'intersyndicale espère à présent "un effet boule de neige" : "nos collègues de province vont nous emboîter le pas parce qu’au fond, nos revendications aujourd’hui sont générales et concernent tout le monde, parents d'élèves compris".


Prochain rendez-vous, dimanche dans les rues de Paris pour une garnde manif nationale cette fois.

Petite leçon de morale aux syndiqués

Alors qu'à cette heure le mouvement de grêve des instits parisiens semble bien suivi et paralyse beaucoup d'écoles dans la capitale, Darcos, fidèle à ses habitudes de pompier pyromane, jette à nouveau un peu d'huile sur le feu en faisant rappeler par ses bons amis les Recteurs et les Inpecteurs d'Académie que les deux demi-journées d'activité syndicale auxquelles ont droit les enseignants du primaire chaque année, ne doivent en aucun cas empiéter sur les heures de classe : «si chaque agent se voit reconnaître un droit à participer à une des réunions organisées par les organisations syndicales (…), ces réunions ne doivent entraîner pour les usagers aucune réduction de la durée d'ouverture des établissements d'enseignement et l'accueil, l'enseignement et la surveillance doivent être assurés en priorité. (...) Il pourrait être judicieux d'organiser ces réunions le mercredi quand ce jour n'est pas travaillé plutôt que de rogner sur le temps d'enseignement», suggère-t-on rue de Grenelle.

A trois jours de la manif

On annonce déjà entre 50 000 et 100 000 personnes dans les rues de Paris dimanche 19 octobre pour manifester contre les suppressions de postes, les restrictions budgétaires et les réformes brouillonnes et imbéciles de Darcos. Soyez tous au rendez-vous, place d'Italie, dimanche midi.

D'après Tignous, Charlie Hebdo

mardi 14 octobre 2008

La Cour ne connaît pas la crise

Le chiffre du jour : + 11,45 %. Non, ne vous réjouissez pas trop vite, ce n'est pas le CAC 40 qui remonte, mais les dépenses de notre bon Sire qui explosent à nouveau. Le projet de budget pour 2009 prévoit que les crédits alloués à l'Elysée devraient augmenter de 11,45% par rapport au budget 2008 initial pour atteindre 112,33 millions d'euros.
Les charges de fonctionnement de la Cour (fournitures, télécommunications, frais de réception...) vont croître de 25,2%, ce que justifie, parait-il, "la très forte augmentation de l'activité de la présidence par rapport aux périodes précédentes", laquelle aurait, par exemple, obligé le Palais à multiplier par deux le nombre des réceptions. En outre, les frais de déplacement de Speedy Sarko augmenteront de 33%, mais on annonce en contre partie le gel des renouvellements du parc automobile et une "politique stricte en la matière", ce qui fait sourire quand on sait que le nouveau carrosse de Sa Majesté, acquis fin août, a couté 120 000 euros, une bagatelle à côté du prix de son nouvel avion qui émarge fort heureusement au budget du ministère de la Défense.

Pour mémoire, rappelons seulement que l'année dernière, dans le budget 2008, les crédits de l'Elysée avaient déjà triplé pour dépasser les 100 millions d'euros. Décidément, la petite entreprise Sarkozy ne connaît pas la crise.

Grand bazar à Paris

On s'attend à une belle pagaille dans les écoles parisiennes ce jeudi. Le mot d'ordre de grève contre les réformes Darcos (nouveaux programmes, suppressions de postes, semaine de 4 jours…) pourrait être suivi par une bonne moitié des enseignants de la capitale. Le rectorat annonce lui même 40 % de grévistes. Le service miminum d'accueil devra donc être mis en place dans 346 écoles, soit plus de la moitié des établissements, 150 annonçant même 100 % de grévistes. "Mobiliser 2.000 agents en moins de 48 heures, c’est quasi impossible" prévient la Mairie de Paris qui tient à alerter sur les difficultés prévisibles dans la mise en œuvre du dispositif : "on appelle les parents qui le peuvent à garder leurs enfants chez eux". La situation sera d'autant plus difficile à gérer que les animateurs de la Ville de Paris seront... en grève eux aussi.

Pendant ce temps en Guyane

De l'autre côté de l'Atlantique, nos collègues guyanais, qui avaient longuement occupé le rectorat de Cayenne en mai et juin derniers et qui avaient su organiser de belles mobilisations pour la défense d'une "école de qualité" dans leur département, continuent leur combat. Le 7 octobre, ils ont barré l'accès au lycée Bertène Juminer à Saint-Laurent-du-Maroni. Ils protestent contre le manque de profs dans de nombreuses disciplines, les affectations tardives ou "originales" (par exemple un temps partagé entre deux établissements séparés par deux heures de pirogue), le chômage des contractuels, l'imposition d'heures supplémentaires, les classes surchargées et la suppression des cours en petits groupes, les locaux vétustes, mal équipés (sans clim') et les infrastructures défaillantes, et d'une manière générale le non respect par Darcos des promesses faites par Yves Jégo, le ministre de l'Outremer.
N'hésitons pas à leur rendre visite sur leur site http://pouruneecoledequaliteenguyane.travelblog.fr/

lundi 13 octobre 2008

Bêêêê

Les concours nouvelle mouture sont annoncés. Rien de bien réjouissant en perspective. Alors que la nouvelle doctrine ministérielle vise ouvertement à transformer l'école en garderie à moindre coût, les futurs concours sacrifieront le savoir disciplinaire au bavassage institutionnel pseudo-pédagogique. Bientôt les candidats au Capes et autres concours de l'EdNat comme le CRPE (professeurs des écoles), le Capet (enseignement technique), ou le Capeps seront soumis à quatre épreuves dont deux seulement mesureront leurs connaissances dans la matière qu'ils seront appelés à enseigner en cas de succcès. Les deux autres, la première à l'écrit et la seconde à l'oral, porteront respectivement sur la connaissance de «l’épistémologie et l’histoire» de la ou des disciplines choisies et sur «le système éducatif, ses missions, ses valeurs, le fonctionnement du service public d’éducation». A quoi bon continuer à embaucher des professeurs maîtres dans leurs disciplines quand on a besoin de moutons bien dressés, serviles et dépourvus d'esprit critique.

dimanche 12 octobre 2008

Star académie

« L'académie d'Aix-Marseille recrute Enseignant(es) ds les disciplines suivantes : sciences médico-sociales, biotechnologie, technologie, mathématiques, allemand, sciences physiques, génie civil...
Niv. licence mini exigé
"

C'est ce type d'annonce qu'on peut lire dans les pages petites annonces de la presse provençale, dans une académie où 1200 postes de profs ont été supprimés au cours des cinq dernières années et où, comme partout ailleurs, le nombre de postes de TZR a été considérablement diminué. Quand les candidats manquent pour suppléer aux déficiences de l'institution, les établissements recourent alors au service de profs retraités bénévoles comme le lycée Thiers de Marseille ou à des étudiants Bac + 2. Peu importe donc la qualification des personnes recrutées et les conditions dans lesquelles ce recrutement se fait, l'essentiel pour le Recteur est qu'il y ait quelqu'un à "mettre devant" les élèves.

vendredi 10 octobre 2008

Bienvenue chez les Ch'tis

Selon un rapport rendu public par le Sgen-CFDT, les conditions de travail dans les collèges du Nord-Pas-de-Calais sont catastrophiques cette année. Près de neuf profs et responsables d'établissements sur dix dénoncent le manque de moyens. En septembre dernier, 687 postes ont été supprimés dans l'académie de Lille et, en conséquence, 58% des enseignants ont été contraints à faire des heures supplémentaires, contre 48% dans le reste de la France. Par ailleurs les deux tiers d'entre eux rechignent à faire ces heures sup' et un quart des sondés estime que leur métier consiste avant tout à «faire de la discipline». Résultat : il apparaît que les enseignants et administratifs nordistes consultent deux fois plus souvent la médecine du travail que leurs collègues des autres régions. Pov' biloutes.

Darcos rase l'éducation spécialisée

Voilà un sujet sur lequel Darcos le communiquant, apôtre du soutien scolaire et de l'aide aux élèves en difficulté, ne communique guère : la suppression des Rased (réseaux d'aide aux enfants en difficulté). A ce propos, L'Express publie aujourd'hui une interview de Bernard Delattre, secrétaire général de l'association Agsas (Association des Groupes de Soutien Au Soutien) qui dénonce vivement la suppression des maîtres spécialisés dans l'accompagnement lourd et leur remplacement par deux heures de soutien hebdomadaires dans les écoles et les collèges. Un véritable scandale ! A lire sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/education/ce-que-fait-xavier-darcos-est-catastrophique_587673.html

jeudi 9 octobre 2008

Darcos l'autiste - le retour

Principal syndicat enseignant, le Snes-FSU annonce aujourd'hui son retrait des discussions sur la réforme des lycées. Il proteste notamment contre la diminution des horaires des lycéens, qui seraient ramenés à 27 heures hebdomadaires, mais semble ignorer au passage la lourdeur de leurs emplois du temps. De son côté, le syndicat lycéen UNL fait également part de ses inquiétudes : "tous les lycéens doivent avoir un socle commun de connaissance et avoir accès à la culture. Or le fait de rendre certaines matières facultatives poussera les lycéens à ne pas travailler (...). Les enseignements cités [mathématiques et histoire-géographie notamment] sont fondamentaux et ne doivent pas être mis à la trappe et délaissés par les lycéens". Quant à la FIDL, elle dénonce "une logique (...) de coupes budgétaires" et estime que "l'apprentissage de l'histoire ou de l'éducation civique participe à l'émancipation des lycéens en donnant les clefs de compréhension du monde qui les entoure et c'est pourquoi il est inimaginable de les rendre facultatives".
Malgré cela, le ministre Darcos n'entend rien changer à son plan de route et continue dans la même voie, ignorant comme à son habitude les protestations qui commencent à s'élever de toutes parts, qu'elles soient constructives ou pas.

Signalons entre autres communiqués celui de l'Association des Professeurs d'Histoire Géographie (APHG) publié le 26 septembre dernier :
"L’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (A.P.H.G.), qui regroupe 9000 membres, s’élève contre la réforme des séries générales du lycée préparée par le Ministère de l’Education Nationale, dans l’état actuel de ce qu’elle connaît dudit projet.
Selon ses informations, ce projet est avant tout le fruit de considérations budgétaires, à partir de choix politiques aux conséquences troublantes. Il conduit à des restrictions de nature à remettre en cause la qualité actuelle des enseignements du second cycle.
Les trois années du second cycle du lycée doivent continuer à mettre en place des enseignements fondamentaux au sein d’un large tronc commun dans lequel l’histoire, la géographie et l’éducation à la citoyenneté s’inscrivent pleinement, afin d’assurer une formation de culture générale suffisamment solide et fondée sur des contenus disciplinaires précis pour préparer efficacement aux études de l’enseignement supérieur.
En conséquence, l’APHG est hostile à la diminution prévue du volume des enseignements disciplinaires au profit d’options ou de modules indistincts, qui mettrait en péril les objectifs de réussite du second cycle
."

mardi 7 octobre 2008

Rien à déclarer ?

Darcos a dû reconnaître que dans certaines écoles primaires il y a eu, à l'occasion de la "journée mondiale pour le travail décent", des mouvements de résistance face à l'obligation de se déclarer gréviste 48 h. à l'avance. En effet, dans ces établissements, une grande partie du personnel s'était déclarée gréviste, obligeant les municipalités à mettre en place un dispositif d'accueil parfois difficile à organiser, mais qui n'a servi à rien car ce matin les collègues étaient à leur poste.
Le Figaro rapporte ainsi l'exemple de cette école parisienne du XIVe arrondissement où 100% des enseignants avaient communiqué leur intention de faire grève. Pour pallier ces absences, la mairie de Paris avait donc embauché neuf animateurs. Résultat, à 9 heures, ces derniers sont «renvoyés chez eux». Pascal Cherki, adjoint au maire de Paris chargé de la vie scolaire ne décolère pas et "espère bien que Darcos le remboursera", car pour lui "il est hors de question de ne pas payer les animateurs, même s'ils se sont déplacés pour rien". "Sinon, c'est terminé, la mise en place du service minimum ! S'il ne nous paye pas, c'est fini !».
Cette forme de résistance doit être encouragée.

dimanche 5 octobre 2008

Le Lycée Sarko est annoncé

Ce matin Le Journal du Dimanche révèle à ses lecteurs à quoi devrait ressembler le lycée Sarko, successeur programmé du lycée napoléonien. "Poussé par l'Elysée", Darcos devrait le confirmer avant ou après les vacances de la Toussaint, et la nouvelle classe de seconde devrait voir le jour à la rentrée 2009.

Cette Seconde nouvelle version devrait s'organiser autour d'un tronc commun regroupant les lettres, les maths, l'histoire-géo, deux langues vivantes et l'EPS. Les sciences, l'éducation civique et l'économie ne seraient plus des enseignements obligatoires, mais optionnels. Le tronc commun représenterait 60 % du volume horaire des élèves qui s'élèverait à 27 heures hebdomadaires, le reste étant divisé en "modules exploratoires" (25 %) et "d'accompagnement" (15 %). L'année scolaire serait divisée en deux semestres et les élèves pourraient changer de module à la fin du premier semestre. Le redoublement diparaîtrait définitivement.
En Première et en Terminale le tronc commun, amputé de l'histoire-géo et des maths, ne représenterait plus que 45 % du volume horaire, contre 45 % pour les modules exploratoires et 10 % pour l'accompagnement. Au final les filières actuelles disparaîtraient pour être remplacées par quatre "dominantes" : humanités et arts, sciences, sciences de la société et technologie.
"La réforme se veut au service des élèves, elle n'est pas motivée par des questions budgétaires" explique sans rire un proche de Darcos, avant de rajouter : "cela dit, si l'on peut en même temps réformer et réduire les coûts..." Quand il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir.
Quant à une réforme du Bac, rien n'est décidé : "Je ne suis pas payé pour démonter la tour Eiffel" répond Darcos quand on l'interroge sur le sujet. C'est qu'il a déjà beaucoup à faire à démantibuler l'Education Nationale, le pauvre homme.

Sarko épargné par la crise

A la mi-septembre, le ministère de la Défense a acquis dans le plus grand secret, pour le compte de l’Élysée, un Airbus A330-223 d’occasion pour les déplacements à longue distance de Sa Majesté. Le nouveau joujou présidentiel, qui répondra à l’indicatif "Cotam 01", est moins gros que son homologue américain, le célèbre Boeing 747 "Air Force One", mais sera équipé de tout le confort nécessaire pour agrémenter les voyages de notre petit Nabab (chambre avec grand lit et salle de bain), d'un secrétariat ultra-moderne, des moyens de communication les plus modernes et de leurres anti-missiles, sans oublier un système audio dernier cri permettant de diffuser en boucle dans toute la cabine les chansons de Carlita, comme cela fut le cas lors de ses dernières escapades aériennes. Voilà des mois que Sarko, qui a déjà réalisé, en un peu plus d'un an de présidence, l'équivalent de cinq tours du monde (*), rêvait de son gronavion.
Le marché du rééquipement de ce long courrier en avion VIP aurait été attribué à Sabena Technics à Mérignac près de Bordeaux. Bien évidemment, en cette période de crise, le montant de la facture est gardé secret, pudeur oblige. Mais les spécialistes s'accorderaient autour du chiffre de 300 millions d'euros !


(*) Bruno Dive, Air Sarko : Chronique des voyages présidentiels, Jacob-Duvernet, septembre 2008 165 pages

vendredi 3 octobre 2008

Pétition en ligne


Pour la défense de l'école et pour "une politique éducative ambitieuse faisant avancer notre Ecole publique en mettant au cœur la réussite de tous les jeunes". Un certain nombre d'organisations syndicales d'enseignants, d'étudiants et de lycéens, d'associations de parents et d'organismes liés à l'Education Nationale mettent en ligne, dans la perspective de la manifestation du 19 octobre prochain, une pétition et en appellent "à toutes celles et tous ceux qui pensent que l’Education est une richesse pour notre pays, que l’avenir se joue aujourd’hui, à toutes celles et tous ceux qui refusent que la politique suivie n’entraîne, pour de nombreuses années, le service public d’Education dans l’affaiblissement".
Pour vous associer à cet appel, rendez-vous sur http://www.uneecole-votreavenir.org/