« Si dimanche soir je n’ai pas reçu un papier signé de l’inspection d’académie, confirmant le maintien de la huitième classe, j’entamerai une grève de la faim. » Le maire et conseiller général [U.M.P. ! ] n’en démord pas. Fatigué d’emprunter les voies administratives jusque-là « inefficaces », il opte pour la manière forte.
En février, l’inspection d’académie annonçait une fermeture conditionnelle de la classe de Jérôme Panier. « La condition pour la maintenir, c’était l’inscription d’au moins 182 élèves pour septembre. À l’époque, c’est ce que nous avait dit l’inspecteur d’académie, Lionel Tarlet ». Mission accomplie selon Guy Billoudet : « Puisque nous sommes à 183 inscrits, sans compter les petits de 2 ans qui font monter le total à 192. » Pourtant, mercredi, les syndicats annoncent que la 8e classe fermera ses portes, et jeudi, le maire en a la confirmation dans les colonnes du Progrès. « J’ai immédiatement contacté l’inspection d’académie, histoire de rappeler à l’inspecteur ses engagements. Et là, surprise, personne ne répondait. »
À 14 heures, il reçoit un appel de l’inspectrice de la zone, Mme Devertu. « Elle m’assurait que M. Tarlet n’avait jamais tenu de tels propos sur un seuil de maintien de la classe. Or, l’entretien s’était déroulé en ma présence, avec beaucoup de témoins ». Certes, il n’y a jamais eu d’accord signé. « Mais enfin, on nous prend pour des imbéciles ! La parole donnée à une valeur républicaine selon moi. Si on ne tient pas ses engagements, quel exemple donnons-nous aux enfants. Je ne peux pas accepter cela, d’où ma volonté de faire une grève de la faim. C’est radical, mais si dimanche, après la remise des dictionnaires aux futurs CM2, je n’ai pas de nouvelles positives, je ne rentrerai pas chez moi. »
Guy Billoudet prévoit de continuer ses activités d’élus « tant que je le peux physiquement », et de rester dans son bureau de la mairie toutes les nuits, sans plus se nourrir. « Chacun prendra ses responsabilités. Je n’ai pas fait de check-up physique et je ne sais donc pas comment mon corps réagira, mais je suis prêt à aller jusqu’au bout, arrivera ce qui arrivera. Si je meurs, on aura qu’à dire que c’est pour la France », lance-t-il, exaspéré. « J’essaie de remplir la mission politique que l’on m’a confiée le plus honorablement possible. J’en viens à me demander si on a toujours besoin des élus dans ce département. Je ne voulais pas en arriver là, mais il faudra bien. Quant à ma femme, elle est un peu inquiète mais me soutient dans ma démarche. »
(Source : Le Progrès, 30 juin 2012)