La situation est ubuesque. Alors que le ministère supprime des postes de profs à tour de bras dans le secondaire et n'entend pas changer de politique en 2012, de nombreux postes n'ont pas été pourvus au Capes 2011, faute de candidats : près d'un millier pour les capes de maths, d'anglais et lettres. 58 % des postes n'ont pas trouvé preneur en lettres modernes, les jurys n'ayant voulu abaisser le seuil d'admission. En maths, 574 candidats ont décroché le sésame pour 950 places et, en anglais, ils sont 659 lauréats pour 790 places. Mais pas de panique : "nous avions anticipé les choses et surcalibré le nombre de postes offerts : sur les 978, environ 300 ne correspondent pas à des besoins des académies" déclare-t-on au ministère, où on compte recourir largement aux contractuels pour boucher les trous qui se présenteront inévitablement à la rentrée. Mais on pense aussi profiter de la réforme des lycées et des suppressions de postes qu'elle continue à engendrer pour convertir en profs de maths des profs de STI ou de sciences physiques. On a les remèdes qu'on mérite !
samedi 16 juillet 2011
samedi 9 juillet 2011
Les concours de recrutement en sursis
Mercredi, la Commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée Nationale a rejeté la publication du raport de son président sur la formation des enseignants. Selon l'intéressé, Jacques Grosperrin, député du Doubs, ses collègues "étaient persuadés, y compris [ses] trois collègues de droite - Marc Bernier, un villepiniste, René Couanau, un député sans groupe parlementaire qui a quitté l’UMP, ainsi que Bernard Debré - qui ont voté non avec les socialistes, que la vingtième proposition portant sur la fin du recrutement par concours national, [lui] avait été soufflée par le chef de l’Etat ou par le ministre de l’Education nationale" qui l'auraient "instrumentalisé". Mais que propose exactement le député Grosperrin à la place du concours national de recrutement des profs ? Parole à la défense :
"Nous voulons supprimer ces concours au niveau national, mais pas au niveau régional. Il convient, en effet, selon la vingtième proposition, de « remplacer le concours par le master et confier aux autorités académiques ou aux établissements le soin de recruter, sur la base d’un entretien professionnel, les enseignants ». Nous voulons quelque chose de plus réaliste. En ce moment, il y a des masters, une formation en cinq ans. Et à la fin, l’enseignant doit être capable d’enseigner. Et de l’autre côté, il y a un concours qui évalue la même chose que le master, c’est-à-dire des conceptions académiques. On veut dans un premier temps revoir la formation des enseignants dans son ensemble : à savoir, à la fin des trois ans de licence, organiser un concours pour l’entrée en Master 1. Ce serait un concours académique que l’on appellerait "admissibilité pour le Capes". "L’admission pour le Capes", ce serait pour la fin du Master 2.
Durant ces deux années, l’étudiant sera de temps en temps dans un établissement scolaire : primaire, secondaire, etc. Ils seraient en situation pratique, de gestion d’une classe. Le jour où les masters seront bien organisés, le concours disparaîtra de fait. J’en suis certain, d’ici dix à quinze ans, quand l’opinion publique sera prête. La priorité sera de faire un recrutement au niveau local, voire régional, pour que nos professeurs arrêtent de partir dans des zones sensibles, difficiles, et afin qu’ils ne soient plus expatriés à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux où on les dégoûte du métier. Je ne veux plus de déracinement des enseignants avec, à la clé, parfois, un abandon de certains par manque de motivation… Les académies prendraient alors les meilleurs étudiants, qui sortent d’un master, avec un concours régional. Et je voudrais aussi que les chefs d’établissement fassent partie des jurys de concours."
Durant ces deux années, l’étudiant sera de temps en temps dans un établissement scolaire : primaire, secondaire, etc. Ils seraient en situation pratique, de gestion d’une classe. Le jour où les masters seront bien organisés, le concours disparaîtra de fait. J’en suis certain, d’ici dix à quinze ans, quand l’opinion publique sera prête. La priorité sera de faire un recrutement au niveau local, voire régional, pour que nos professeurs arrêtent de partir dans des zones sensibles, difficiles, et afin qu’ils ne soient plus expatriés à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux où on les dégoûte du métier. Je ne veux plus de déracinement des enseignants avec, à la clé, parfois, un abandon de certains par manque de motivation… Les académies prendraient alors les meilleurs étudiants, qui sortent d’un master, avec un concours régional. Et je voudrais aussi que les chefs d’établissement fassent partie des jurys de concours."
Malgré ce demi désaveu - le contenu de ce rapport sur la formation et le recrutement des enseignants avait néanmoins été adopté par la Commission le 29 juin - le Président Grosperrin ne renonce pas à son idée : "Je vais réunir les membres de la mission d’information : renégocier, rediscuter sur les propositions de la mission. Il y aura un nouveau vote, avant que le rapport ne repasse devant la commission fin septembre, début octobre prochain."
(source : atlantico.fr, 9 juillet 2011)
mercredi 6 juillet 2011
Les Français très inquiets pour leur école
Selon un sondage BVA effectué pour Les Echos et France Info, l'éducation est la priorité n° 1 pour 60 % des Français, contre 43 % l'an dernier. Elle devient donc la première des préoccupations devant l'emploi qui, jusqu'àlors, était en tête des inquiétudes. Le directeur de la rédaction de L'Etudiant, Emmanuel Davidenkoff, avance une première expolication : "la singularité de la présidence de Nicolas Sarkozy est qu'il est beaucoup plus présent sur la question de l'école. Cela fait bien longtemps qu'on a pas vu un président s'impliquer autant dans les affaires scolaires. Résultat : cela a créé une vraie attente de l'opinion publique sur ce point". Mais c'est surtout la très impopulaire politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux et ses conséquences sur l'encadrement scolaire qui suscitent le plus d'inquiétudes dans l'opinion, au point que moins d'un quart des Français (24%) se disent aujourd'hui satisfaits de leur système éducatif. "Avec les politiques éducatives des dix dernières années, l'Etat central s'est désengagé, la part du PIB consacrée à l'éducation a diminué. Les Français perçoivent un retrait de l'Etat, se sentent moins protégés, poursuit Davidenkoff. Et pourtant l'image des enseignants reste bonne auprès du public. C'est vis-à-vis de l'éducation nationale dans son ensemble que la défiance des Français est croissante".
mardi 5 juillet 2011
La retraite à 65 ans
En décidant ce matin, entre les murs dorés de son ministère, de porter la durée de cotisation à 41,5 ans pour pouvoir prétendre à une retraite à taux plein, le ministre du travail Xavier Bertrand entérine la retraite à 65 ans pour la plupart des profs nés après 1955 et désormais condamnés à sucrer les fraises dans leurs salles de classe. Et que dire de nos jeunes collègues qui, parce qu'ils doivent être désormais titulaires d'un master, ne débutent pas leur carrière avant 24-25 ans. Peut-être devront-ils travailler jusqu' à 70 ans ?
Le patelin Xavier nous offre ici l'occasion d'adresser un amical salut à la bienheureuse MC², dernière bénéficiaire de la retraite à 60 balais, pour qui l'heure de la quille a sonné opportunément quelques jours avant le fatidique 1er juillet 2011. Ses tartes au chocolat nous manqueront...
lundi 4 juillet 2011
Changements de rythmes ?
En remettant aujourd'hui au ministre Chatel son rapport sur les rythmes scolaires, le comité de pilotage qui avait été chargé de réfléchir sur la question fait une dizaine de propositions dont les les plus marquantes consisteraient à :
1. revenir sur la semaine de 4 jours et demi supprimée en 2008 par Darcos qui souhaitait ainsi favoriser les départs en week end ;
2. raccourcir les vacances d'été à six semaines, avec zonage, et instaurer quatre périodes de petites vacances de deux semaines chacune "avec une alternance régulière, la plus proche possible du rythme 7-2" ; il ne faudra pas oublier en retour d'augmenter d'autant la rémunération des enseignants qui ne sont actuellement payés que sur la base de 10 mois par an ;
3. limiter la journée de classe à cinq heures de cours jusqu'à la 5e comprise (contre six aujourd'hui en primaire), et à six heures pour la 4e et la 3e. Les heures ainsi dégagées serviraient à «l'accompagnement éducatif pour tous»: deux heures par jour jusqu'à la 5e comprise, une heure ensuite ; cette proposition permettrait aussi de prévoir de nouvelles suppressions de postes en diminuant les horaires hebdomadaires affectés à certaines disciplines ;
3. limiter la journée de classe à cinq heures de cours jusqu'à la 5e comprise (contre six aujourd'hui en primaire), et à six heures pour la 4e et la 3e. Les heures ainsi dégagées serviraient à «l'accompagnement éducatif pour tous»: deux heures par jour jusqu'à la 5e comprise, une heure ensuite ; cette proposition permettrait aussi de prévoir de nouvelles suppressions de postes en diminuant les horaires hebdomadaires affectés à certaines disciplines ;
4. mieux répartir le contrôle continu sur l'année, dans une «organisation concertée et régulière», ou fixer un minimum d'une heure et demi pour la pause de la mi-journée.
(Infographie : Libération.fr, 4 juillet 2011)
Pour le moment, prenons ces propositions pour ce qu'elles sont, sans nous emballer car il y a fort à parier qu'en année électorale le politicien Luc Chatel va prendre tout le temps nécessaire pour ne rien décider avant les échéances de mai et juin 2012.
dimanche 3 juillet 2011
La fin des concours ?
"Il faut réformer la réforme". Cette déclaration est tirée du rapport parlementaire remis par la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale. Saisie à la fin du mois de mars, après que Sarkozy ait demandé à Chatel de revoir sa réforme de la formation des enseignants (masterisation), cette commission n'a pu que constater que la dite réforme n'avait été "ni pensée ni réfléchie". Mais les propositions avancées par son président, un ancien professeur d’EPS, Jacques Grosperrin, député UMP du Doubs, sont loin d'être satisfaisantes. En effet, il propose "à terme, [de] remplacer le concours par le master et [de] confier aux autorités académiques ou aux établissements le soin de recruter sur la base d’un entretien professionnel les enseignants". Exit donc les concours de l'agrégation et du Capes tels qu'ils existent depuis les années 1950 et le principe du concours national de recrutement institué par la loi Guizot de 1833 qui généralisait les écoles normales. Résolu à mettre un terme à cette procédure ô combien républicaine et égalitaire, le député Grosperrin propose donc de dispenser de concours les étudiants de master 2, qui seraient désormais recrutés "par les autorités académiques ou les [chefs d'] établissements, sur la base d’un entretien professionnel", comme cela se pratique déjà dans plusieurs pays anglo-saxons. Une affaire à suivre puisque ce rapport devrait être examiné mercredi 6 juillet.
(sources : RTL, Le Monde, 30 juin 2011)
vendredi 1 juillet 2011
Brevet des collèges : corrections laborieuses
Devant le collège Victoire-Daubié à Bourg, l’un des six centres de correction à l’examen du brevet des collèges, une poignée de militants du Snes (Syndicat national des enseignements de second degré) étaient présents hier matin , pour dénoncer le manque d'effectif et « l'inorganisation des services administratifs du rectorat ». Pour le Snes : « Les convocations des correcteurs sont arrivées en retard, le travail de rectorat s’est fait dans la précipitation, des collègues sont appelés à Prevessin alors qu’un centre de correction est à deux pas de chez eux, c’est du grand n'importe quoi. » Toutes les corrections doivent être terminées ce soir. Nicolas Jambon, secrétaire du Snes, prévient : « Il est à craindre que le travail ne soit pas terminé, nous avons alerté plusieurs fois le rectorat. »
Le fonctionnement aurait été plutôt normal au collège Victoire- Daubié de Bourg avec environ 40 copies par correcteur. D’autres centres de correction ont connu des difficultés. Selon le syndicat, au collège de Prévessin-Moëns, il y avait, hier matin, en histoire-géo, 11 correcteurs pour 920 copies. Plusieurs centaines de copies auraient été transférées dans la journée vers Montréal-la-Cluse où, dans la matinée, on comptait 30 correcteurs pour 840 copies. Même type de complications au collège de Thoissey en histoire-géo. Les correcteurs, qui avaient 60 copies chacun, ont accepté d’en corriger 45. Du coup, en fin d’après-midi, le rectorat aurait fait porter 216 copies sur Lyon. Une journée « éprouvante » selon le syndicat. Mais pour l’heure, ces informations n’ont pas pu être confirmées par le rectorat.
Le fonctionnement aurait été plutôt normal au collège Victoire- Daubié de Bourg avec environ 40 copies par correcteur. D’autres centres de correction ont connu des difficultés. Selon le syndicat, au collège de Prévessin-Moëns, il y avait, hier matin, en histoire-géo, 11 correcteurs pour 920 copies. Plusieurs centaines de copies auraient été transférées dans la journée vers Montréal-la-Cluse où, dans la matinée, on comptait 30 correcteurs pour 840 copies. Même type de complications au collège de Thoissey en histoire-géo. Les correcteurs, qui avaient 60 copies chacun, ont accepté d’en corriger 45. Du coup, en fin d’après-midi, le rectorat aurait fait porter 216 copies sur Lyon. Une journée « éprouvante » selon le syndicat. Mais pour l’heure, ces informations n’ont pas pu être confirmées par le rectorat.
(source : Le Progrès, 1er juillet 2011)
Inscription à :
Articles (Atom)