Primaire : vers la fin de la semaine des 4 jours et des devoirs à la maison(source : Le Progrès, 31 mai 2011)
mardi 31 mai 2011
dimanche 29 mai 2011
vendredi 27 mai 2011
L'oral du CAP boycotté à Ambérieu
Hier, le boycott a été faiblement suivi au lycée professionnel Alexandre-Bérard d’Ambérieu. Une dizaine d’enseignants sur 30 a refusé de faire passer les épreuves orales d’histoire-géographie du CAP. Il a pourtant valeur de symbole tant il exprime un ras-le-bol chez les professeurs de lycées professionnels, déjà bien perceptible, en février, lors d’une manifestation à Bourg. Ils y dénonçaient entre autres, « la casse du service public d’éducation ». 500 candidats, principalement inscrits en CFA (Centre de formation d’apprentis) se présentaient, hier, toute la journée, pour un passage de 15 minutes devant des professeurs de lettres et histoire-géo, venus des établissements professionnels du département. « Ce boycott n’a pas été une décision facile à prendre », confiait l’un deux, en précisant agir au nom d’un collectif, même si la CGT-éducation, majoritaire, et Sud soutiennent le mouvement. « Ce n’est pas dans notre déontologie, mais il fallait une action choc pour marquer les esprits. » Estimant qu’elle ne pénaliserait pas les candidats en raison du nombre d’enseignants non-grévistes. Situation confirmée par le proviseur du lycée Bérard : « Le jury a été organisé avec des suppléants comme prévu dans le protocole». Les revendications restent les mêmes et s’attaquent au manque de profs, à l’arrêt de certaines filières et aux classes surchargées. «Tout est fait pour que les lycées pros disparaissent », estime le groupe, qui voit dans la réforme du gouvernement « une orchestration de l’échec ». D’autres boycotts sont envisagés, ils concerneraient les corrections des BEP et bac.
(source et photo : Le Progrès, 27 mai 2011)
jeudi 26 mai 2011
Engagez-vous, rengagez-vous
Le ministère de l'Education nationale prépare actuellement une campagne promotionnelle par voie de presse afin de revaloriser le métier d'enseignant auprès de l'opinion publique. Car si le ministère maintient la suppression de 16.000 postes pour la rentrée, il peine aussi à embaucher des enseignants. Il est désormais confronté à des difficultés de recrutement de professeurs de mathématiques, de sciences physiques et d'anglais. Le ministre Luc Chatel doit encore arbitrer sur le budget de l'opération de communication.
Bernadette Groison, présidente de la FSU, première organisation syndicale enseignant en France, ne décolère pas. "Luc Chatel prend le problème à l'envers". "Ce n'est pas une fois de plus en faisant de la com que nous rendrons le métier d'enseignant attractif", répond la syndicaliste. "Comment donner envie aux étudiants de devenir enseignants quand on leur supprime leur formation", peste la syndicaliste qui rappelle que des bataillons de professeurs stagiaires ne bénéficient plus depuis la rentrée 2010 et la suppression des IUFM de formation théorique.
L'attractivité du métier passe aussi, pour Bernadette Groison par une revalorisation des salaires, surtout en période de retour de l'inflation. Or, le gouvernement a annoncé pour la deuxième année consécutive un gel des salaires dans la Fonction publique. Les économies générées par les réductions de poste et reversées pour moitié aux enseignants n'ont "permis qu'une augmentation de 30 euros par mois du salaire des professeurs débutants, les enseignants en milieu de carrière sont totalement oubliés".
Bernadette Groison, présidente de la FSU, première organisation syndicale enseignant en France, ne décolère pas. "Luc Chatel prend le problème à l'envers". "Ce n'est pas une fois de plus en faisant de la com que nous rendrons le métier d'enseignant attractif", répond la syndicaliste. "Comment donner envie aux étudiants de devenir enseignants quand on leur supprime leur formation", peste la syndicaliste qui rappelle que des bataillons de professeurs stagiaires ne bénéficient plus depuis la rentrée 2010 et la suppression des IUFM de formation théorique.
L'attractivité du métier passe aussi, pour Bernadette Groison par une revalorisation des salaires, surtout en période de retour de l'inflation. Or, le gouvernement a annoncé pour la deuxième année consécutive un gel des salaires dans la Fonction publique. Les économies générées par les réductions de poste et reversées pour moitié aux enseignants n'ont "permis qu'une augmentation de 30 euros par mois du salaire des professeurs débutants, les enseignants en milieu de carrière sont totalement oubliés".
(source : Challenge, 26 mai 2011)
mardi 24 mai 2011
Baroud d'honneur ?
Les enseignants des collèges et lycées ont prévu de manifester demain, à 15 heures, devant les portes du rectorat de Lyon, administration chargée de gérer l’Éducation nationale pour l’Ain, le Rhône et la Loire. C’est le Snes-FSU qui appelle à ce rassemblement. Le syndicat, majoritaire dans les établissements du secondaire, dénonce un « mépris intolérable » dans la façon dont l’administration traite les enseignants. Il se plaint en particulier du fait que des enseignants soient nommés en dehors de leur discipline de recrutement. Il dénonce aussi l’affectation dans des classes sans avoir reçu de formation. Le Snes de Lyon a par ailleurs édité un « Manuel de survie du prof en milieu hostile » consultable sur http://www.lyon.snes.edu/spip/IMG/pdf/Manuel_survie.pdf
(source : Le Progrès, 24 mai 2011)
mercredi 18 mai 2011
Le téléphone sonne... dans le vide
Hier soir, Le téléphone sonne, sur France Inter, était consacrée à la question des suppressions de postes dans l'Education nationale et des milliers de fermetures de classes annoncées pour septembre. A réécouter sur : http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/letelephonesonne/index.php?id=104953
dimanche 15 mai 2011
Obsèques de l'Education à Bourg
Le cortège n’est pas passé inaperçu dans les rues de Bourg hier matin, à l’heure du marché. Loin des musiques et slogans bruyants habituels, une manifestation de professeurs et de parents d’élèves était organisée aux sons des trompettes jouant... la marche funèbre. Les 150 manifestants habillés de noir, portant des fleurs et des ballons noirs, ont suivi le cortège derrière un cercueil, symbole de l’enterrement de l’Éducation nationale. Lors d’un premier arrêt devant l’hôtel de ville, l’adjoint aux affaires scolaires de Bourg, Alain Bontemps, entouré de plusieurs autres élus, a rappelé, théâtral, tous les symptômes, annonciateurs d’une « école très malade ». Situation des Rased « en grande difficulté », « classes surchargées », « un IUFM qui n’existe plus », « une formation qui est en train de mourir »... Pointant du doigt « l’État et le gouvernement » comme responsables « du drame qui nous arrive », il a regretté « ces 16 000 postes supprimés qui nous manquent, qui vous manquent à chaque instant. C’est très triste d’en arriver là. »
Le cortège est arrivé square Joubert, distribuant au passage un tract au préfet, Philippe Galli, qui sortait, à ce moment-là, de la préfecture. Chacun est venu déposer une fleur sur le cercueil de l’Éducation nationale, recouvert d’un drapeau noir. « Nous proches et amis, pleurons ta longue agonie. Avec colère, mais sans fatalité ». Théâtralement efficace.
Le cortège est arrivé square Joubert, distribuant au passage un tract au préfet, Philippe Galli, qui sortait, à ce moment-là, de la préfecture. Chacun est venu déposer une fleur sur le cercueil de l’Éducation nationale, recouvert d’un drapeau noir. « Nous proches et amis, pleurons ta longue agonie. Avec colère, mais sans fatalité ». Théâtralement efficace.
(Source : Gaëlle Arrieus, Le Progrès, 15 mai 2011)
Pôle emploi, seul recours pour les remplacements ?
L’embauche d’enseignants contractuels peut se révéler difficile dans le département, notamment dans la Plastics Vallée ou le pays de Gex. Les chefs d’établissements sont alors encouragés à faire appel à Pôle emploi.
Luc Chatel, ministre de l’Éducation, l’assume haut et fort. Dans un entretien accordé à nos confrères du Figaro le 4 avril, il légitime le recours à Pôle emploi pour le recrutement de certains professeurs. « Il faut faire appel à des contractuels lorsque nos titulaires remplaçants ne sont pas disponibles. Naturellement, ce n’est pas le rôle de parents de passer des annonces de recrutement. En revanche, j’ai demandé aux proviseurs qu’ils le fassent et qu’ils se mettent en contact avec Pôle emploi ». Cette prise de position résonne de manière particulière dans le département de l’Ain. Au mois de janvier, nous avions relayé les inquiétudes des parents d’élèves du collège Jean-Rostand d’Arbent.
Dans cet établissement, la direction avait eu recours à Pôle emploi afin d’assurer la relève d’un enseignant parti à la retraite. « Cette démarche m’avait été demandée par ma hiérarchie et je constate qu’un réel changement idéologique est en train de s’opérer au sein de l’Éducation nationale, explique Hervé Opagiste, proviseur du collège. Mon souci, en tant que responsable d’établissement, est d’assurer les cours pour les élèves dans de bonnes conditions. Pour cela, j’utilise tous les moyens mis à ma disposition. Quel est le système de recrutement le plus performant ? Difficile à dire, mais quel que soit le canal utilisé, il est nécessaire de s’assurer des compétences et de la motivation des personnes recrutées». La démarche se veut donc pragmatique, tous les moyens étant bons pour assurer la continuité pédagogique.
Pour l’heure, cette pratique reste confinée à certaines zones du département comme le pays de Gex, Bellegarde ou la Plastics Vallée. Et si aucun chiffre précis ne nous a été communiqué, il suffit d’aller sur le site internet de Pôle emploi pour se rendre compte que les annonces de recrutement d’enseignant sont monnaie courante. « Des offres d’emploi de ce type sont régulièrement déposées chez nous, confirme Christine Doucement, directrice de l’agence d’Oyonnax. D’ailleurs, le recrutement de professeurs fait partie de nos compétences, comme pour tout autre secteur d’activité ». Reste à savoir si, comme le craignent les syndicats d’enseignants, un recrutement via Pôle emploi peut déboucher, « sous pression », à l’embauche de candidats sans réelle vocation. « Notre rôle est de mettre en relation les employeurs et les demandeurs d’emploi. Nous sommes une force de proposition. Ce sont ensuite les chefs d’établissements qui jugent la motivation des différents candidats. Et si ces derniers ne se sentent pas aptes à enseigner, ils ne doivent craindre aucune sanction de notre part. Nous ne forçons la main à personne », précise Christine Doucement.
Mais la pilule passe toujours aussi mal auprès des parents d’élèves. « On a l’impression qu’ils essayent de boucher des trous, que toutes les solutions ont été épuisées. C’est lamentable et nos enfants risquent de se retrouver devant des professeurs qui disposent de connaissances, mais pas de la pédagogie nécessaire pour la transmettre », lance Sylvie Curtet, de la fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep). « Cette situation n’est pas réductible à une problématique de territoire, ajoute Nicolas Jambon, secrétaire départemental du Syndicat national des enseignements de second degré (Snes). Il manque des professeurs titulaires sur l’académie, notamment pour certaines matières comme les mathématiques. Cette année, nous avons constaté une vingtaine de cas où des enseignants de physique étaient obligés de remplacer des heures de maths. C’est un signe qui ne trompe pas… ».
Luc Chatel, ministre de l’Éducation, l’assume haut et fort. Dans un entretien accordé à nos confrères du Figaro le 4 avril, il légitime le recours à Pôle emploi pour le recrutement de certains professeurs. « Il faut faire appel à des contractuels lorsque nos titulaires remplaçants ne sont pas disponibles. Naturellement, ce n’est pas le rôle de parents de passer des annonces de recrutement. En revanche, j’ai demandé aux proviseurs qu’ils le fassent et qu’ils se mettent en contact avec Pôle emploi ». Cette prise de position résonne de manière particulière dans le département de l’Ain. Au mois de janvier, nous avions relayé les inquiétudes des parents d’élèves du collège Jean-Rostand d’Arbent.
Dans cet établissement, la direction avait eu recours à Pôle emploi afin d’assurer la relève d’un enseignant parti à la retraite. « Cette démarche m’avait été demandée par ma hiérarchie et je constate qu’un réel changement idéologique est en train de s’opérer au sein de l’Éducation nationale, explique Hervé Opagiste, proviseur du collège. Mon souci, en tant que responsable d’établissement, est d’assurer les cours pour les élèves dans de bonnes conditions. Pour cela, j’utilise tous les moyens mis à ma disposition. Quel est le système de recrutement le plus performant ? Difficile à dire, mais quel que soit le canal utilisé, il est nécessaire de s’assurer des compétences et de la motivation des personnes recrutées». La démarche se veut donc pragmatique, tous les moyens étant bons pour assurer la continuité pédagogique.
Pour l’heure, cette pratique reste confinée à certaines zones du département comme le pays de Gex, Bellegarde ou la Plastics Vallée. Et si aucun chiffre précis ne nous a été communiqué, il suffit d’aller sur le site internet de Pôle emploi pour se rendre compte que les annonces de recrutement d’enseignant sont monnaie courante. « Des offres d’emploi de ce type sont régulièrement déposées chez nous, confirme Christine Doucement, directrice de l’agence d’Oyonnax. D’ailleurs, le recrutement de professeurs fait partie de nos compétences, comme pour tout autre secteur d’activité ». Reste à savoir si, comme le craignent les syndicats d’enseignants, un recrutement via Pôle emploi peut déboucher, « sous pression », à l’embauche de candidats sans réelle vocation. « Notre rôle est de mettre en relation les employeurs et les demandeurs d’emploi. Nous sommes une force de proposition. Ce sont ensuite les chefs d’établissements qui jugent la motivation des différents candidats. Et si ces derniers ne se sentent pas aptes à enseigner, ils ne doivent craindre aucune sanction de notre part. Nous ne forçons la main à personne », précise Christine Doucement.
Mais la pilule passe toujours aussi mal auprès des parents d’élèves. « On a l’impression qu’ils essayent de boucher des trous, que toutes les solutions ont été épuisées. C’est lamentable et nos enfants risquent de se retrouver devant des professeurs qui disposent de connaissances, mais pas de la pédagogie nécessaire pour la transmettre », lance Sylvie Curtet, de la fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep). « Cette situation n’est pas réductible à une problématique de territoire, ajoute Nicolas Jambon, secrétaire départemental du Syndicat national des enseignements de second degré (Snes). Il manque des professeurs titulaires sur l’académie, notamment pour certaines matières comme les mathématiques. Cette année, nous avons constaté une vingtaine de cas où des enseignants de physique étaient obligés de remplacer des heures de maths. C’est un signe qui ne trompe pas… ».
(Source : Vincent Patrin, Le Progrès, 15 mai 2011)
lundi 9 mai 2011
"La manip des chiffres"
Luc Chatel aime brandir les statistiques pour justifier ses mesures. Il semble en réalité faire diversion, afin que personne ne s’attarde trop sur ses échecs.
Dans le monde merveilleux de Luc Chatel, plus on supprime des postes d’enseignants, mieux le système se porte, avec des classes moins chargées, un système de remplacement plus efficace, une aide plus ciblée aux élèves en difficultés… A l’inverse, lorsque l’on crée des postes comme la gauche l’a fait, les résultats des élèves s’effondrent et c’est un beau gâchis. Chaque jour, le ministre de l’Education se fait fort d’en apporter la «preuve», avec des statistiques venant toutes conforter la justesse de la politique suivie et des réductions de postes.
Ratages. Rarement un ministre aura autant utilisé les chiffres dans sa communication. Xavier Darcos, son prédécesseur, en était déjà friand, pour montrer les dérives d’une école primaire trop permissive ou les avantages d’enseignants accrochés à leurs prétendus privilèges et à ce titre hostiles aux changements. Luc Chatel en fait un élément clé de sa politique. A un an de la présidentielle, il doit convaincre que son action n’est pas dictée par la révision générale des politiques publiques (RGPP) et par le «dogme» du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux, mais bien par l’intérêt d’un système scolaire dépassé qui attendait la droite pour être enfin modernisé. Or, si tout n’est pas à jeter en bloc, le bilan de l’ère Sarkozy s’annonce négatif, avec plusieurs grands ratages, comme la semaine des quatre jours en primaire, dénoncée de toute part comme nuisible au rythme des enfants, la réforme de la formation des enseignants (la «mastérisation»), qui a parachuté des jeunes profs devant les élèves sans formation pédagogique. Ou le creusement des inégalités et l’échec de la libéralisation de la carte promise par Nicolas Sarkozy, qui devait garantir davantage de mixité sociale.
Déçu. Même les réformes a priori les plus consensuelles, comme celle du lycée, et les expérimentations, qui resteront une des marques de ce quinquennat, ont déçu, soupçonnées de n’être que des prétextes à de nouvelles suppressions de postes. Faute d’avoir convaincu, le ministre brandit donc des chiffres mirobolants, censés masquer une série d’échecs.
Dans le monde merveilleux de Luc Chatel, plus on supprime des postes d’enseignants, mieux le système se porte, avec des classes moins chargées, un système de remplacement plus efficace, une aide plus ciblée aux élèves en difficultés… A l’inverse, lorsque l’on crée des postes comme la gauche l’a fait, les résultats des élèves s’effondrent et c’est un beau gâchis. Chaque jour, le ministre de l’Education se fait fort d’en apporter la «preuve», avec des statistiques venant toutes conforter la justesse de la politique suivie et des réductions de postes.
Ratages. Rarement un ministre aura autant utilisé les chiffres dans sa communication. Xavier Darcos, son prédécesseur, en était déjà friand, pour montrer les dérives d’une école primaire trop permissive ou les avantages d’enseignants accrochés à leurs prétendus privilèges et à ce titre hostiles aux changements. Luc Chatel en fait un élément clé de sa politique. A un an de la présidentielle, il doit convaincre que son action n’est pas dictée par la révision générale des politiques publiques (RGPP) et par le «dogme» du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux, mais bien par l’intérêt d’un système scolaire dépassé qui attendait la droite pour être enfin modernisé. Or, si tout n’est pas à jeter en bloc, le bilan de l’ère Sarkozy s’annonce négatif, avec plusieurs grands ratages, comme la semaine des quatre jours en primaire, dénoncée de toute part comme nuisible au rythme des enfants, la réforme de la formation des enseignants (la «mastérisation»), qui a parachuté des jeunes profs devant les élèves sans formation pédagogique. Ou le creusement des inégalités et l’échec de la libéralisation de la carte promise par Nicolas Sarkozy, qui devait garantir davantage de mixité sociale.
Déçu. Même les réformes a priori les plus consensuelles, comme celle du lycée, et les expérimentations, qui resteront une des marques de ce quinquennat, ont déçu, soupçonnées de n’être que des prétextes à de nouvelles suppressions de postes. Faute d’avoir convaincu, le ministre brandit donc des chiffres mirobolants, censés masquer une série d’échecs.
(source : V. Soulé, Libération, 9 mai 2011)
mercredi 4 mai 2011
Chatel s'arrange avec les chiffres
"Au total, à la rentrée prochaine, il y aura plus de professeurs et moins d'élèves qu'il n'y en avait il y a quinze ans dans le système éducatif " déclarait Luc Chatel la semaine dernière pour justifier la fermeture de 1500 classes en primaire à la prochaine rentrée. Mais notre ministre choisit les chiffres qui l'arrangent car s'il s'était référé à l'an 2000 et non à 1996, sa démonstration n'aurait pas marché. En effet, il y avait alors 12 166 400 élèves pour 852 907 enseignants, des effectifs supérieurs de 1,5 % aux effectifs actuels pour les premiers (11 978 800 actuellement) et supérieurs de 2,5 % pour les seconds (874 627). Et la situation devrait encore s'aggraver puisqu'on prévoit à la rentrée prochaine 63 000 élèves en plus, mais 16 000 profs en moins. Les effectifs de profs sont-ils pléthoriques comme le laisse entendre le gouvernement ? Pas sûr. En effet, selon l'OCDE, le taux d'encadrement dans le pimaire était en France de 19,9 élèves par instit en 2008, contre 18 en Allemagne, 14,4 en Finlande (un modèle pour Chatel), 12,6 en Belgique et 10,6 en Italie. Quant à l'effort de l'Etat en matière d'éducation il laisse lui aussi à désirer, contrairement à ce que dit le ministre. En 1996, année de référence en matière d'effectifs de profs et d'élèves pour Luc Chatel, 7,6 % du PIB de la nation était consacré à 'éducation ; aujourd'hui, 6,6 % tout au plus.
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