lundi 31 janvier 2011
La math...inale de Luc Chatel
Quand les stagiaires recrutent leurs remplaçants
Marie est une professeure stagiaire (elle exerce pour la première année) nouvelle mouture (...). Comme la plupart de ses jeunes collègues, sa rentrée a été éprouvante. Marie a connu son affectation six jours avant la rentrée. Pas facile pour trouver un logement, la ville où elle était nommée étant distante de 300 kilomètres de chez elle. Elle a appris les classes qu'elle aurait la veille de la rentrée. Dur pour préparer ses premiers cours. En plus, elle a deux secondes mais aussi deux premières technos, avec le bac français à la fin de l'année - or la consigne officielle était d'éviter de donner des "classes à examen" à des débutants (...). A part deux jours au siège de l'académie les 30 et 31 août - "mais c'était plutôt une réunion qu'une formation", dit-elle -, Marie a eu en tout et pour tout 4 journées de formation depuis septembre. C'est peu lorsqu'on se retrouve pour la première fois chargée de classes. Mais dans la semaine, Marie est déjà surchargée: elle a 18 heures de cours - le service normal d'un certifé - les semaines paires et 19 heures les semaines impaires, sans compter les préparations et les corrections de copies.
Aussi Marie attendait-elle avec impatience le stage de trois semaines en février, trouvé grâce à des collègues. Enfin, elle allait pouvoir analyser les problèmes qu'elle rencontre en classe, confronter son expérience avec celle d'autres stagiaires, etc.
Mais à la mi-janvier, la proviseure lui annonce qu'elle ne pourra pas la laisser partir car elle n'a pas de remplaçant - il faudra qu'elle attende la session suivante. A moins, bien sûr, que Marie s'en trouve un. Marie envoie alors un mail à un groupe d'amis : "Si vous ou l'un de vos amis, pouvez, en gros, prendre ma place pour trois semaines, je vous explique comment cela se passe. Il vous faut être titulaire d'une licence de sciences humaines (de préférence lettres). Vous faites un temps plein, dans une jolie petite ville non loin de la mer. Vous gagnez environ 1300 euros nets. Vous êtes logé gratuitement à 20 minutes du lycée". "J'étais en effet prête à laisser mon logement si la personne habitait loin et à aller vivre chez mon copain", explique-t-elle.
Coup de chance: un de ses collègues a une amie au chômage, inscrite au Pôle emploi, qui a une licence de philo - pas si loin des lettres... En plus, elle a déjà un petit peu enseigné. Le dénouement est donc heureux: Marie va pouvoir partir en stage. "Je fais mon possible pour que ce genre de situation soit connu et ne soit plus supporté par les jeunes stagiaires dans l'avenir", indique-t-elle à la fin de son témoignage.
Le blues des jeunes profs de l'Ain
Les professeurs des écoles stagiaires viennent de suivre deux semaines de formation, en janvier, à Bourg. Mais avant cela, ils ont déjà été lâchés sur le terrain. Depuis le retour de la Toussaint, ces "apprentis" sont seuls pour faire la classe. Ils inaugurent la réforme de la formation des professeurs des écoles. Jusque-là, les lauréats du concours suivaient une année de formation avant de prendre une classe : deux tiers de cours à l’IUFM et un tiers de stage pratique. Une formule qui a été abandonnée et remplacée par un système très discuté. « Pour nous, cette réforme est mauvaise parce qu’elle marque une rupture entre la préparation du concours et l’entrée dans la vie professionnelle, explique le responsable de l’IUFM de Bourg, Georges Combier. Mais l’inspecteur a fait au mieux avec le cadre qui lui était imposé ».
En septembre, chaque inspection académique, désormais responsable de la formation, a choisi sa formule. Dans l’Ain, l’inspecteur a laissé un peu plus de temps aux stagiaires que dans d’autres départements. « On leur a fait une formation de six semaines d’entrée de jeu. Ils étaient dans des écoles d’application avec des maîtres formateurs », précise Philippe Sauret, inspecteur d’académie. Mais les syndicats dénoncent ce qu’ils appellent une « pseudo-formation » : « En un mois et demi, on leur a demandé de faire l’équivalent de ce qui se faisait en un an, explique Morgan Vincent, co-secrétaire départemental du Snu-IPP, syndicat majoritaire chez les instituteurs. En plus, ils étaient jusqu’à quatre stagiaires pour un formateur. Difficile de passer du temps devant la classe et d’être bien débriefé. » À cela s’ajoutent des prises de poste parfois compliquées. Les stagiaires devaient être sur des remplacements assez longs et surtout éviter les niveaux difficiles comme le CP et le CM2. Une promesse non tenue, puisque certains changent de classe presque tous les jours. Du côté des stagiaires, pas de démission ou de catastrophisme, mais des doutes. Au Snu-IPP, on explique recevoir de plus en plus de mails d’inquiétude. Le problème récurrent est l’absence de recul. « Ces six semaines ne nous ont pas appris à faire la classe, confie un stagiaire. On a la tête dans le guidon. On travaille dans l’urgence pour assurer les cours. On aimerait prendre plus de recul, analyser ce qu’on a fait pour voir nos erreurs, réfléchir sur les méthodes et avoir un regard extérieur. » D’autres sont dans une certaine ambiguïté, parfois déstabilisés mais très heureux d’être sur le terrain, comme cette jeune femme qui enchaîne les remplacements courts : « Je me sentais prête d’autant plus que j’avais déjà fait des stages. Ca faisait longtemps que je voulais faire ce métier. J’avais envie de commencer vite. Ca sera peut-être plus difficile pour ceux qui l’an prochain auront un master et seront propulsés encore plus rapidement que nous qui avons souvent préparé le concours à l’IUFM ». De plus, si Philippe Sauret met en avant « un accompagnement attentif et bienveillant », certains ont un sentiment de solitude. Ils font régulièrement appel à leurs collègues dans les écoles, mais voient peu leurs maîtres formateurs. « On envoie quelques mails mais on ne peut pas appeler au secours en permanence. En plus, ce n’est pas une démarche simple », concède l’un d’eux. Pour cela, l’inspecteur explique mettre en place des pôles de formation sur six lieux dans le département. Ces pôles devraient prendre forme rapidement avec des écoles d’application dans différentes circonscriptions. Mais au-delà des conditions de travail, cette réforme pose la question de la qualité de l’enseignement. Si Philippe Sauret réfute cela, syndicats et parents expriment de forts doutes.
Guillaume est un des enseignants stagiaires à avoir pris une classe juste après les vacances de la Toussaint. « Comme tous mes collègues, j’ai été mis sur un poste de remplaçant. Et le plus long remplacement que j’ai réalisé, c’était deux semaines. Sinon, j’ai beaucoup tourné dans des écoles pour un ou deux jours. Je prends les choses de manière positive. Je me dis que tous ces remplacements me permettent de voir plein de choses. C’est formateur, même si ça n’est pas très confortable de ne pas savoir ce qu’on fait sous deux jours. Pour ce qui est de notre formation, je suis assez pragmatique et je fais tout pour que ça se passe bien. On est tous d’accord pour dire que notre formation n’est pas la meilleure, mais on fait du mieux qu’on peut avec les moyens du bord. En plus, dans les écoles, il y a une certaine entraide entre collègues. Les plus expérimentés nous donnent des tuyaux. D’ailleurs, je me tourne beaucoup plus vers mes collègues que vers mon maître formateur, avec qui je n’ai eu que quelques contacts par courriel. Concrètement, dans les classes, ça se passe plutôt bien. Mais il nous manque un peu de recul notamment sur ce qu’on peut attendre des enfants selon leur âge. C’est un métier que nous avons choisi par vocation, donc personne n’est vraiment démotivé. Même si le contexte n’est pas idéal, on s’adapte. »
Le sort réservé cette année aux enseignants stagiaires dans les collèges et les lycées de l’Ain n’a pas été meilleur que pour les professeurs des écoles. Dans le secondaire, c’est en septembre que les enseignants stagiaires se sont retrouvés seuls devant le tableau. Pour eux, quatre semaines de formation sont organisées de mi-février à fin mars, à cheval sur les vacances.
« Beaucoup sont en grande difficulté. Ils ne savent pas comment construire un cours, une évaluation, comment gérer les élèves… explique Nicolas Jambon, secrétaire départemental du Snes-FSU. En plus, sur 47 stagiaires dans le secondaire, 16 sont dans des situations compliquées. Ils sont par exemple dans des établissements en ZEP ou partagés entre deux établissements ». Auparavant, ces jeunes profs passaient un tiers de l’année devant les élèves et le reste en formation. Aujourd’hui sur cette cinquantaine de stagiaires plusieurs ressentent un certain mal-être. « Une grande partie n’y arrive pas et ne sait pas pourquoi. Il y a un véritable sentiment de culpabilité. Ils ont du mal à gérer la difficulté. Ils font parfois des contrôles trop longs, d’autres trop faciles par rapport au niveau… Du coup, ça peut se passer très mal avec les élèves qui ressentent ce genre de choses », ajoute Nicolas Jambon. Le responsable syndical dénonce même les quatre semaines de formation proposée. « C’est anecdotique. En plus, ça ne pourra qu’aggraver les choses puisque pendant ce temps ce sont deux étudiants en master 2 qui vont prendre chacune des classes ». Enfin, pour obtenir la titularisation, « l’évaluation » a aussi changé. La validation passera par deux rapports rédigés par le tuteur du stagiaire et le directeur de l’établissement.
dimanche 30 janvier 2011
Chatel, boss des maths, veut étaler la science
Signalons en outre que l'application de la réforme des lycées aux classes de première à la prochaine rentrée devrait se traduire par une diminution du temps d'enseignement consacré aux sciences, ramené à un tiers du temps scolaire seulement, en section S... comme scientifique. Ne cherchez pas la logique entre les mesures annoncées pour promouvoir les sciences en primaire, au collège et au lycée, car il n'y en a aucune.
vendredi 28 janvier 2011
jeudi 27 janvier 2011
Le Premier cercle se rit du dernier carré
mercredi 26 janvier 2011
Pas de remplaçants... pas de stages !
"Ils sont pris entre le marteau et l'enclume. D'un côté, le rectorat qui leur demande d'assister à 15 jours de formation, obligatoire pour être titularisés. De l'autre, leurs chefs d'établissement qui ne veulent pas les voir partir et laisser leur classe sans enseignant pendant deux semaines. Des professeurs stagiaires dénoncent la situation inextricable dans laquelle les place la réforme de la formation des enseignants.
Exemple dans l'académie de Clermont-Ferrand. Pauline enseigne à plein temps auprès de quatre classes. Depuis la rentrée de septembre, elle a assisté à huit jours de formation seulement. Elle devait retourner à l'IUFM cette semaine mais, faute de remplaçant, son proviseur refuse de la libérer. La jeune professeur risque de perdre 60 heures de formation qu'elle estime pourtant indispensables. Ce qui agace le plus la jeune femme, c'est que cette formation était prévue depuis longtemps et que son établissement aurait pu anticiper son absence. "Nous, on a envie de travailler dans l'intérêt des élèves et je sais que l'intérêt des élèves, c'est que je bénéficie de cette formation", explique Pauline, interrogée par Europe 1.
Le constat est le même à Strasbourg, où les enseignants stagiaires devaient partir quinze jours en janvier et quinze jours en mars. Mais le SNES a affirmé mercredi que, faute de remplaçants, le recteur a préféré annuler ces formations. Dans le sud, la situation est la même. A Béziers, des professeurs ont fait front en octobre dernier pour permettre à une de leur collègue stagiaire de pouvoir assister à sa formation, raconte Le Midi Libre. Mais ce mois-ci, la jeune femme pourrait bien être obligée de "s'auto-remplacer", dénoncent les autres professeurs. Depuis la rentrée, nombreux sont les enseignants stagiaires à dénoncer les conditions dans lesquelles ils travaillent. Sans formation pratique et à temps plein, ils peinent à s’en sortir. Certains d’entre eux ont d’ailleurs déjà rendu leur tablier.
Les chefs d'établissements refusent donc de laisser partir les stagiaires en formation, pour ne pas laisser les élèves sans professeur. C'est la consigne qu'a donné le principal syndicat des proviseurs, le SNPDEN. “L’essentiel est que les élèves aient leurs heures de cours. Si le stage a lieu alors que le professeur a cours et qu’il n’est pas remplacé, la consigne est très simple, c’est celle de la continuité du service public, le professeur ne doit pas être autorisé à partir“, a déclaré son secrétaire général, Philippe Tournier.
Selon les professeurs, titulaires et stagiaires, la réforme de la formation des enseignants est responsable de cette situation. Lors de ces vœux à la culture, Nicolas Sarkozy est revenu sur le problème. "Je pense qu’il faut que nous remettions sur le chantier les éléments de formation, passer des IUFM à l’université, passer d’un niveau licence à un niveau master ne suffit pas", a-t-il déclaré.
Au ministère, on explique néanmoins qu'il s'agit de problèmes ponctuels, très locaux. La plupart des académies ont en effet pris le parti d'organiser des formations filées, une demi-journée par semaine, tout au long de l'année."
Chatel primé
http://www.leprogres.fr/fr/france-monde/article/4519114/Prime-au-merite-pour-les-patrons-des-lycees-et-colleges.html
mardi 25 janvier 2011
Prime à la casse
Le Snes-FSU s'est empressé de dénoncer un dispositif mettant en place une "prime à la servilité" : "l'image que le chef d'établissement va donner, c'est quelqu'un qui est désormais dans le camp de ceux qui défendent des politiques contestées, comme les suppressions de postes ou la réforme du lycée", a estimé son co-secrétaire général Daniel Robin. Selon lui, ce n'est pas "un bon signe pour les relations" entre chefs d'établissement et professeurs. Ce pauvre Chatel n'a pas dû bien écouter son Maître. Lorsqu'il déclarait, la semaine dernière, que le "niveau de rémunération" était " la question centrale", ce n'était pas de la rémunération des bons exécutants de la politique gouvernementale que parlait Sarko Ier qui, à cette ocasion, affirmait même, sans rire, que "la rémunération de nos professeurs, c'est le chantier de l'avenir". Voilà des années que l'avenir attend, en vain, et que les profs ne cessent de voir diminuer leur pouvoir d'achat. Alors à quand une petite prime pour nous aussi, à titre de dommages et intérêts pour avoir déjà enduré trois ans et demi de sarkozysme... Nous le valons bien.
Ampère et Clair
Tous ont à l’esprit la récente polémique au collège Jean-Rostand d’Arbent. « Il faut que le recrutement des personnels de l’Éducation nationale reste équitable et soit basé sur le concours national », ajoute Jean-Charles Perrot, autre enseignant gréviste. Un collectif « Contre Clair » s’est d’ailleurs monté au collège. Il réunit la moitié des enseignants de l’établissement.
Depuis la rentrée, le dispositif « Clair » est expérimenté dans 105 établissements en France. Il sera vraisemblablement étendu à 2 000 écoles, collèges et lycées en septembre 2011.
dimanche 23 janvier 2011
Premières infos sur la DHG 2011
Faible mobilisation le 22 janvier
« Élève Luc Chatel, zéro pointé ! » Le ministre de l’Éducation nationale en a pris pour son grade, hier matin, lors de la manifestation à l’appel des principaux syndicats enseignants. Au marché couvert de Bourg-en-Bresse tout d’abord, puis devant l’Inspection académique, ils étaient environ deux cent cinquante à dénoncer « la casse du service public d’éducation ».
Sujet de grogne récurrent du monde enseignant, les nouvelles suppressions de postes prévues au budget 2011, estimées à 16 000 personnes dans les établissements scolaires. Avec pour conséquences, selon les syndicats, « des classes toujours plus chargées, la fermeture possible des petits établissements de proximité, une prise en charge des élèves en difficulté par les familles qui en ont les moyens, par le biais des officines privées, la fin de la scolarisation des moins de 3 ans, la réduction du nombre de surveillants, la mise à mal de la formation continue des enseignants, la dégradation continue du remplacement des enseignants absents, et les suppressions de sections dans les lycées généraux et professionnels ». Et de dénoncer dans l’Ain : 573 élèves en plus dans les écoles, mais trois postes en moins, 332 collégiens supplémentaires et 14 postes en moins, 337 lycéens en plus, mais deux classes supprimées.
Pendant la manifestation, un faux Luc Chatel, parodié en « Cuc Lhatel, sinistre de l’éducation » a été soumis à un amusant questionnaire sur le fichage des élèves, le management des enseignants au mérite ou encore la flexibilité. Un autre enseignant a exposé sa « machine à RGPP ». Enfin les manifestants pouvaient soumettre le ministre à la fameuse « évaluation » du moment. Ils lui ont unanimement demandé de revoir sa copie !
Le Grand Rendez-Vous de Chatel
samedi 22 janvier 2011
Manifestation pour la défense de l'école à Bourg-en-Bresse
Les grandes vacances rabotées ?
vendredi 21 janvier 2011
Livret de compétences
(source : Le Mammouth déchaîné)
jeudi 20 janvier 2011
Mobilisez-vous pour l'école !
mercredi 19 janvier 2011
"Passer d'un niveau licence à un niveau master ne suffit pas"
Les suppressions de postes continuent dans l'Ain
Plus de 300 élèves supplémentaires sont attendus dans les collèges de l’Ain à la rentrée et 573 dans les écoles. Mais face à cette augmentation, les créations de postes ne suivent pas. La tendance est toujours à la suppression, même si l’Ain n’est pas le département le plus touché dans l’académie. Dans le premier degré, la situation est exceptionnelle cette année alors que les écoles étaient plutôt épargnées jusque-là. « On perd trois postes pour une hausse de 573 élèves. Habituellement, l’augmentation du nombre de postes suivait à peu près l’évolution démographique. C’est la première fois qu’on a un chiffre négatif », explique Morgan Vincent, secrétaire départemental du Snuipp-FSU. Une décision qui aura des conséquences sur le plan qualitatif et quantitatif. « Dans la majorité des primaires, il va falloir 28 élèves contre 25 actuellement pour ouvrir une classe. Ils risquent aussi de s’attaquer aux postes d’enseignants spécialisés qui aidaient les élèves les plus en difficulté », ajoute-t-il. Des propos que nuance l’inspecteur d’académie de l’Ain, Philippe Sauret : « Le département est bien traité et très préservé dans un contexte général de réduction des moyens budgétaires. Dans le premier degré, on rend 3 postes pour 62 sur l’académie. Il faut noter que le ratio entre le nombre d’élèves et de professeurs est plus favorable aujourd’hui que dans les années 90 ».
mardi 18 janvier 2011
On ne voeux plus de Sarkozy !
La réalité des recrutements de profs auprès de Pôle Emploi
Ouf de soulagement pour les parents d’élèves du collège d’Arbent. Un nouveau professeur de mathématiques vient d’intégrer l’établissement du haut Bugey. Cerise sur le gâteau, il n’a pas été recruté via Pôle emploi. Ce remplacement avait suscité la polémique, le principal ayant été contraint de faire appel à l’agence publique pour l’emploi afin d’assurer la relève d’un enseignant parti en retraite. « Finalement, un professeur remplaçant contractuel est en poste depuis lundi matin. Il dispose déjà d’une expérience et a été nommé par le rectorat pour un CDD jusqu’à la fin de l’année », explique le principal, Hervé Opagiste.
Les parents, plutôt rassurés, ne se font pas d’illusions. « Bizarrement, juste après le battage médiatique autour de cette histoire, les choses se sont brusquement accélérées », lance Stéphane Leportier, membre de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). En effet, suite à la révélation de cette affaire dans notre quotidien, plusieurs radios et chaînes de télévision avaient relayé l’information. « Cet enseignant vient de Chambéry, ajoute Stéphane Leportier. On se demande si le rectorat n’a pas déshabillé un collège pour solutionner en urgence le problème d’Arbent ». Les services du rectorat, interrogés à ce sujet, démentent tout rapport de cause à effet. « Il n’y a aucune corrélation entrela pression médiatique et ce recrutement, assure Bruno Brevet, chef de division des personnels enseignant au rectorat de Lyon. Plusieurs professeurs, titulaires comme contractuels, nous ont fait faux bond sur ce poste et nous avons exploré toutes les pistes à notre disposition. Les recrutements sur certaines zones, comme le nord du département ou le pays de Gex, sont souvent plus difficiles ».
D’ailleurs, à y regarder de plus près, le collège d’Arbent n’est pas le seul établissement du secteur à recourir à Pôle emploi. Au collège Lumière d’Oyonnax, un professeur d’anglais vient d’être remplacé. Le candidat a été dégoté au sein du « vivier » de contractuels du rectorat. Mais une annonce avait pourtant été émise sur le site de Pôle emploi. Idem au lycée Arbez-Carme d’Oyonnax, qui recherche un prof de maths. Une situation qui commence à sérieusement inquiéter les parents d’élèves. « Ce professeur, qui assurait notamment les cours à une classe de première scientifique et à deux terminales en génie électrotechnique, est absent depuis près de deux semaines maintenant, explique Sylvie Curtet, de la fédération des Parents d’élèves de l’enseignement public (Peep). Mais il s’agit d’une absence de plus de deux mois, qui était programmée longtemps à l’avance ». En réaction, la Peep et la FCPE ont envoyé des courriers au rectorat. « Il nous a été répondu qu’Oyonnax n’était pas une ville attractive, ajoute Sylvie Curtet. Nous sommes très inquiets, comme les élèves d’ailleurs. C’est une matière très importante pour eux, notamment ceux qui ont le bac à la fin de l’année ».
Autre motif d’angoisse, le possible recrutement d’un enseignant sans expérience via Pôle Emploi. « Ils vont peut-être trouver des gens disposant des connaissances nécessaires, mais rien n’assure qu’ils auront la pédagogie pour permettre aux élèves de bien assimiler les cours… »
lundi 17 janvier 2011
Semaine d'évaluations en CM2
dimanche 16 janvier 2011
Des facs à deux vitesses : le prix de "l'excellence"
La ministre, Valérie Pécresse, qui présentait vendredi les budgets des universités, a tenu à rappeler que le secteur était le seul à échapper à la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux et donc aux réductions de postes. Elle s’est aussi félicitée de la "poursuite de la dynamique" lancée par Nicolas Sarkozy, vantant les 56% d’augmentation des moyens, entre 2007 et 2011, de Lille-II - dont les effectifs étudiants ont bondi - les 50% d’Angers ou les 31% de Paris-XIII.
Mais on assiste bien à un ralentissement en 2011. De nombreuses universités vont connaître une stagnation en termes réels de leurs moyens de fonctionnement, en hausse de 1,5%, équivalent à l’inflation. En fait, seules celles devenues autonomes au 1er janvier 2011 bénéficient de hausses importantes - jusqu’à 11 % pour Grenoble-II - afin de leur permettre d’assumer les charges nouvelles qui leur incombent. Le vrai enjeu financier pour les universités est désormais le grand emprunt, rebaptisé "Investissements d’avenir". En 2011, elles vont se partager à ce titre 1,5 milliard d’euros, sur les 3,6 milliards destinés au supérieur et à la recherche, a indiqué la ministre, la différence devant aller au nucléaire, à l’espace et à l’aéronautique. Mais seules les universités dont les projets d’«excellence» auront été retenus, recevront la manne. Et les autres n’auront rien. C’est la principale critique des syndicats : le grand emprunt va creuser encore l’écart entre les grandes universités, notamment les scientifiques dotées d’une puissante recherche, et les petites. Valérie Pécresse a aussi dû reconnaître que l’autonomie avait quelques ratés. Certaines universités autonomes "n’ont pas su prévoir l’évolution de leurs masses salariales", a-t-elle regretté, et se retrouvent en déficit. Le ministère va examiner chaque cas afin de voir celles qu’il faudrait renflouer. Il compte aussi sur la "solidarité" des universités plus florissantes pour donner aux autres.
vendredi 14 janvier 2011
La FCPE appelle au boycott des évaluations de CM2
Divisés en deux matières – français et mathématiques –, les tests doivent évaluer les connaissances des élèves sur le contenu des trois dernières années de programme. "Il y a, par exemple, certains temps en conjugaison, les décimaux ou la géométrie en mathématiques, explique un enseignant savoyard. Le problème, c'est qu'il faut du temps aux enfants pour acquérir ces savoirs. Avec un test en janvier, il est fort probable qu'on les interroge sur des notions qu'ils n'ont pas encore intégrées". Il y a quelques mois, le ministère de l'Education avait lancé une concertation. "Mais il n'a pas tenu compte de nos remarques, déplore Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa. Il faudrait faire ce test en septembre pour diagnostiquer les lacunes ou en juin pour réellement évaluer. Le ministre s'entête". La FCPE, elle, contre-attaque. Elle invite les parents à ne pas autoriser la transmission des résultats de leurs enfants hors de la classe.
Un prof de maths "express" pour le collège d'Arbent
jeudi 13 janvier 2011
Arbent : 75 élèves privés de prof de maths
« Il est intolérable de s’adresser au Pôle emploi pour assurer ce remplacement, ajoute un parent d’élèves. Le futur prof de nos enfants ne sera pas formé à la pédagogie et à l’enseignement ». Des démarches ont pourtant été entreprises pour assurer la continuité des cours. Sans succès. « Au mois d’octobre, nous avons signalé au rectorat qu’un remplacement devait être effectué, explique Hervé Opagiste, principal du collège. Mais aucun titulaire remplaçant n’a été trouvé. Le rectorat s’est ensuite tourné vers les professeurs contractuels ou vacataires. Des contacts ont été pris, mais ils ont tous décliné l’offre. On m’a alors demandé de passer par le Pôle emploi d’Oyonnax ». En attendant un éventuel recrutement, les cours de maths ne sont pas assurés à près de 75 élèves.