Les profs seront-ils payés en décembre ? Il s'en est fallu de peu. La commission des finances du Sénat a dû en effet débloquer en urgence une enveloppe de près d'1,4 milliard d'euros, dont 930 millions pour que l'Etat, un modèle de gestion, puisse assurer jusqu'à la fin de l'année le paiement de ses fonctionnaires de l'Education Nationale, de l'Intérieur, de la Défense et... du Budget. C'est la première fois que la commission se voit ainsi soumettre un décret d'avance pour les salaires. Pour l'Education Nationale, le dépassement budgétaire serait dû aux reports de départs à la retraite et aux primes versées en contrepartie de réductions d'effectifs (aux recteurs par exemple, plus de 15000 € /an). Conséquence : des profs vacataires ont été invités à transmettre rapidement aux établissements les employant, dans des délais savamment calculés pour être les plus courts, les coordonnées bancaires et autres documents adminsitratifs nécessaires à leur rémunération, sous peine que celle ci ne soit repoussée aux calendes grecques, faute de sous. Alors que Jean Arthuis, président de la commission du Sénat, s'inquiète de cette situation inédite et des perspectives augurées pour l'avenir, Luc Chatel, fidèle à son habitude, et toujours aussi loin des préoccupations les plus terre-à-terre, s'est voulu rassurant : "chaque année, en fin d’exercice, il y a des réajustements budgétaires, a-t-il déclaré. Il y aura comme chaque année des petits réajustements budgétaires en fin d’exercice, qui nous permettront - je veux rassurer les enseignants de notre pays - de bien les rémunérer". Pourvu que le Père Noël n'oublie personne...
jeudi 25 novembre 2010
mercredi 24 novembre 2010
700 manifestants à Bourg-en-Bresse
700 manifestants à Bourg, le dernier carré fait la fête
(source : J-M Perrat, Le Progrès, 24 novembre 2010)
"La manifestation d'hier soir s'est faite de nuit et aux flambeaux jusqu'à la préfecture où des boissons chaudes ont été servies. Selon les organisations présentes, CGT, CFDT et FSU, « l'heure n'est toujours pas à la résignation »
Ils partirent 500 (du champ de foire)… et se virent 700 devant la préfecture ! Un chiffre qui n'a ni déçu ni surpris les organisateurs de la manifestation d'hier soir à Bourg-en-Bresse (...). Pour la première fois, les lampions, les lampes de poche, les torches ont donné au cortège un petit air de fête de fin d'année. Le dernier carré de manifestants contre la réforme des retraites était regroupé autour de trois banderoles, celles de la CGT, de la CFDT et de la FSU (Snes et Snuipp). Les autres organisations n'ont pas joué cette fois la carte de l'unité, même si l'Unsa faisait partie des syndicats mobilisateurs.
Les ultimes cartouches ont-elles été tirées ? Sous cette forme, sans doute. En revanche, les mots utilisés dans les discours des leaders ont été clairs : « Pas de résignation (...) injustice (...) inefficacité du texte voté (...) alternative (...)». Les syndicats ont l'intention de faire longtemps encore entendre leurs voix, au cours des mois qui précéderont les Présidentielles. Dans le cortège, les attitudes allaient du rire à la grimace : « Tant pis, en 40, il n'y avait pas grand monde à Londres… », déclarait une militante. Son ami à ses côtés surenchérissait : « Peut-être qu'un jour on finira Compagnon de la Libération… ». Le propos est certes excessif, mais il en dit long sur l'état d'esprit de beaucoup de ces femmes et de ces hommes, de toutes conditions, fonctionnaires ou employés du secteur privé, qui ont accumulé les jours de grève sur leurs bulletins de salaire.
Ils partirent 500 (du champ de foire)… et se virent 700 devant la préfecture ! Un chiffre qui n'a ni déçu ni surpris les organisateurs de la manifestation d'hier soir à Bourg-en-Bresse (...). Pour la première fois, les lampions, les lampes de poche, les torches ont donné au cortège un petit air de fête de fin d'année. Le dernier carré de manifestants contre la réforme des retraites était regroupé autour de trois banderoles, celles de la CGT, de la CFDT et de la FSU (Snes et Snuipp). Les autres organisations n'ont pas joué cette fois la carte de l'unité, même si l'Unsa faisait partie des syndicats mobilisateurs.
Les ultimes cartouches ont-elles été tirées ? Sous cette forme, sans doute. En revanche, les mots utilisés dans les discours des leaders ont été clairs : « Pas de résignation (...) injustice (...) inefficacité du texte voté (...) alternative (...)». Les syndicats ont l'intention de faire longtemps encore entendre leurs voix, au cours des mois qui précéderont les Présidentielles. Dans le cortège, les attitudes allaient du rire à la grimace : « Tant pis, en 40, il n'y avait pas grand monde à Londres… », déclarait une militante. Son ami à ses côtés surenchérissait : « Peut-être qu'un jour on finira Compagnon de la Libération… ». Le propos est certes excessif, mais il en dit long sur l'état d'esprit de beaucoup de ces femmes et de ces hommes, de toutes conditions, fonctionnaires ou employés du secteur privé, qui ont accumulé les jours de grève sur leurs bulletins de salaire.
En tête du défilé, la jeunesse s'est faufilée en cours de route. Slogans musclés, affichettes brandies à bout de bras, ces « futurs actifs », comme ils s'intitulent eux-mêmes pour justifier leur présence, n'ont pas été en reste. Leurs aînés ont quant à eux ressorti les standards de la chanson française, s'amusant à adapter le bon vieux « Darladirladada » (!) puis à emprunter à l'animateur et imitateur Patrick Sébastien quelques-unes de ses charges anti-Sarkozy. Devant la préfecture, chose promise, chose due. Les boissons chaudes ont coulé à flots, servies par une poignée de Cégétistes et de sympathisants, histoire de réchauffer les fantassins fidèles et méritants. Et pendant tout ce temps, les adhérents du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), seule formation politique vraiment visible sur la manifestation, ont diffusé leur journal, La Panouille Rouge, intitulée cette fois : « A celles et ceux qui luttent et qui ne lâchent rien… » Tout un programme !"
(source : J-M Perrat, Le Progrès, 24 novembre 2010)
mardi 23 novembre 2010
Allumez le feu
Sarko et Fillon ayant décidé de flamber le droit à la retraite à 60 ans, c'est une manifestation aux flambeaux qui se déroulera ce soir dans les rues de Bourg-en-Bresse. Ultime manifestation contre la réforme inique imposée sans discussions par le défunt gouvernement Fillon ? On verra. Mais le pseudo rema-mini-ement de la semaine dernière ne change rien à la politique décidée à l'Elysée et mise en oeuvre par Matignon. Services publics et acquis sociaux restent dans le collimateur du couple exécutif. La preuve : la marquise de Lagarde n'a-t-elle pas déclaré l'autre jour, au lendemain de sa reconduction à Bercy, que le remaniement marquait un changement de cap... à 360°. Nous la savions déjà nulle en algèbre. Elle confirme en géométrie. En attendant, tous à vos flambeaux, à vos lampions, lampes torches et autre lampes frontales. Départ de la manifestation à 17 h. au champ de foire.
lundi 22 novembre 2010
Les stagiaires s'adressent aux parents d'élèves
Le collectif Stagiaire Impossible entend faire connaître aux parents la situation difficile dans laquelle se trouve un nombre croissant de profs débutants. En cette période de conseils de classes, il propose de diffuser largement auprès des délégués des parents d'abord, mais aussi plus largement, une lettre dans laquelle il dénonce la réforme de la formation dont les stagiaires sont victimes et ses conséquences, tant pour eux que pour leurs élèves. Partout où des stagiaires sont en poste, n'hésitez pas à reproduire cet appel, à l'afficher dans les salles des profs et à le diffuser auprès des parents ! Il leur faut le soutien de toute la communauté scolaire pour faire aboutir leurs revendications auprès d'un ministre fermement résolu à ne pas les entendre
"Mesdames, Messieurs,
Nous sommes de nombreux enseignants stagiaires à avoir pris notre poste en cette rentrée 2010. Les conditions d’enseignement et de bonne tenue des cours nous paraissent gravement compromises par la réforme concernant notre formation. Nous œuvrons ensemble pour le présent et le futur de vos enfants, il nous semble donc essentiel de vous informer le plus honnêtement possible sur la détérioration de nos conditions de travail.
Nous sommes de nombreux enseignants stagiaires à avoir pris notre poste en cette rentrée 2010. Les conditions d’enseignement et de bonne tenue des cours nous paraissent gravement compromises par la réforme concernant notre formation. Nous œuvrons ensemble pour le présent et le futur de vos enfants, il nous semble donc essentiel de vous informer le plus honnêtement possible sur la détérioration de nos conditions de travail.
Nous commençons désormais notre année de stage à temps plein : 18 heures de cours pour la majorité d’entre nous, contre 6 à 8 heures les années précédentes.
La préparation d’une heure de cours est un exercice totalement nouveau, et demande un temps considérable de préparation (en moyenne 4 heures de préparation pour 1h de cours, soit, en théorie, pour ceux qui n’ont que des classes de niveaux différents, 90 heures par semaine). A cela s’ajoute une journée de formation, nécessaire car les concours que nous avons passés sont des concours d’érudition, sans pédagogie ni sciences de l’éducation. La formation est indispensable, et nous regrettons qu’elle soit cette année aussi réduite : enseigner, comme tout métier, s’apprend !
Préparation des cours + présence devant les élèves + correction de copies + formation : plus de 60h de travail par semaine !
L’augmentation de la charge horaire entre dans le cadre d’économies budgétaires : les stagiaires auparavant à temps partiel occupent désormais des postes à temps plein. Elle rend l’exercice de notre métier impossible. Nous arrivons tous à un état d’épuisement physique et moral qui limite gravement notre capacité à construire et dispenser des cours épanouissants, variés et dynamiques, ou à être suffisamment disponibles pour les élèves. L’urgence dans laquelle nous travaillons est source d’erreurs, d’improvisations, de tensions et d’énervement, autant de situations préjudiciables à l’ensemble de nos classes et à chacun de nos élèves. Nous sommes privés du temps que nous devrions leur accorder. On relève de nombreux arrêts maladie, voire des démissions, ce qui ne peut que nuire à la bonne progression des élèves, d’autant plus que certaines des classes que nous avons en charge sont des classes à examen.
Jeunes enseignants, nous sommes motivés par un métier que nous avons choisi, que nous aimons, et pour lequel nous souhaitons nous investir, ce que nous ne pouvons pas faire actuellement : nous travaillons dans l’urgence. Voilà pourquoi nous demandons des conditions décentes d’apprentissage du métier d’enseignant (avec un allègement des heures de cours et un renforcement de notre formation), et entreprenons de nous organiser pour porter cette demande."
La préparation d’une heure de cours est un exercice totalement nouveau, et demande un temps considérable de préparation (en moyenne 4 heures de préparation pour 1h de cours, soit, en théorie, pour ceux qui n’ont que des classes de niveaux différents, 90 heures par semaine). A cela s’ajoute une journée de formation, nécessaire car les concours que nous avons passés sont des concours d’érudition, sans pédagogie ni sciences de l’éducation. La formation est indispensable, et nous regrettons qu’elle soit cette année aussi réduite : enseigner, comme tout métier, s’apprend !
Préparation des cours + présence devant les élèves + correction de copies + formation : plus de 60h de travail par semaine !
L’augmentation de la charge horaire entre dans le cadre d’économies budgétaires : les stagiaires auparavant à temps partiel occupent désormais des postes à temps plein. Elle rend l’exercice de notre métier impossible. Nous arrivons tous à un état d’épuisement physique et moral qui limite gravement notre capacité à construire et dispenser des cours épanouissants, variés et dynamiques, ou à être suffisamment disponibles pour les élèves. L’urgence dans laquelle nous travaillons est source d’erreurs, d’improvisations, de tensions et d’énervement, autant de situations préjudiciables à l’ensemble de nos classes et à chacun de nos élèves. Nous sommes privés du temps que nous devrions leur accorder. On relève de nombreux arrêts maladie, voire des démissions, ce qui ne peut que nuire à la bonne progression des élèves, d’autant plus que certaines des classes que nous avons en charge sont des classes à examen.
Jeunes enseignants, nous sommes motivés par un métier que nous avons choisi, que nous aimons, et pour lequel nous souhaitons nous investir, ce que nous ne pouvons pas faire actuellement : nous travaillons dans l’urgence. Voilà pourquoi nous demandons des conditions décentes d’apprentissage du métier d’enseignant (avec un allègement des heures de cours et un renforcement de notre formation), et entreprenons de nous organiser pour porter cette demande."
vendredi 19 novembre 2010
Stagiaire impossible
Mercredi, à l'appel du collectif "Stagiaire Impossible" plusieurs centaines de profs débutants ont manifesté devant le rectorat de Créteil. Avec raison, le collectif réclame un allègement du service des "stagiaires" (pas plus d'un tiers de service devant les élèves), la mise en place d'un "accompagnement pédagogique concret et plus complet pour tous" et "un dispositif particulier pour soutenir ceux qui ont des difficultés", ainsi qu'une "clarification et [une] unification des procédures de titularisation dans toutes les académies". Deux mois et demi après la rentrée, toutes les académies sont concernées par les arrêts maladie, les dépressions et les démissions de profs stagiaires. Face à une situation devenue intolérable et à la surdité du ministère, le collectif appelle à une manifestation nationale à Paris le 1er décembre.
http://blog.stagiaireimpossible.org/
http://blog.stagiaireimpossible.org/
Lire également : "Tableau très noir pour les jeunes profs" sur http://humanite.fr/17_11_2010-tableau-tr%C3%A8s-noir-pour-les-jeunes-profs-458014
jeudi 18 novembre 2010
Un peu de sagesse en classe de seconde
Ne croyez pas que les élèves de seconde feront bientôt connaissance avec Platon, Socrate, Kant ou Nietzsche. Chatel, qui assistait aujourd'hui, à Paris, à la journée mondiale de la philosophie organisée par l'Unesco, a pourtant annoncé qu' "avec le président de la République, [ils ont] décidé de renforcer l'enseignement de la philosophie", en expérimentant, dans des établissements volontaires - et comme d'habitude il n'en manquera pas - l'enseignement de cette discipline "plus tôt, en seconde et en première". Mais, plutôt que de faire plancher leurs élèves sur les écrits de Descartes ou Spinoza, les futur ex-profs de philo devront assurer les heures d'éducation civique, juridique et sociale (ECJS), un cours dispensé en seconde, dans le cadre duquel il leur sera demandé, en guise d'alibi, d'aborder sous un "angle philosophique" des thématiques telles que la citoyenneté, les droits et devoirs, la solidarité, etc... Ils pourront également "intervenir de manière ciblée au sein des cours d'autres disciplines pour en éclairer la portée philosophique". C'est qu'avec la diminution du nombre d'heures de philo en terminale, conséquence de la réforme des lycées, il fallait bien trouver matière à redéployer ces collègues sur d'autres niveaux. Peu importe le vin, pourvu qu'on ait l'ivresse.
mercredi 17 novembre 2010
Les suppressions de postes coûtent cher à l'Etat
En s'appuyant sur un rapport de la Cour des Comptes, le site Médiapart révèle que la suppression de 40700 postes d'enseignants depuis la rentrée 2008 n'aurait permis à l'Etat de n'économiser que 138 millions d'euros, une goutte d'eau par rapport aux 100 milliards d'économies promis à Bruxelles d'ici 1013... même pas de quoi payer le Ronavion de Sa Majesté qui, rappelons-le, nous a coûté la bagatelle de 180 millions. Quant au coût des heures suplémentaires induites par les suppressions de postes, il a explosé et s'élèverait à 1,286 milliard en 2010 contre 960 millions en 2007. Les suppressions de postes, fil rouge de la politique de Darcos et de Chatel, sont donc un non-sens budgétaire. Pourtant, le gouvernement va continuer sur sa lancée, puisque Chatel a annoncé la disparition de 16000 postes supplémentaires en 2011, malgré une augmentation des effectifs d'élèves de 63400 têtes. De nouvelles fournées d'heures sup' sont donc prévues et elles devraient peser cette fois pour 1,45 milliard dans le budget 2011. Et on ne compte pas encore dans ce joyeux gaspillage la prime de 15200 € que devraient désormais toucher en fin d'année les recteurs méritants qui atteignent les objectifs de suppressions de postes qui leur sont assignés (décret publié au J.O. le 16/11/2010).
mardi 16 novembre 2010
Xavier Breton veut réformer le collège
Xavier Breton, le député UMP de Bourg-en-Bresse, va prendre part au débat sur la question des rythmes scolaires, une réforme que le nouveau ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, hérite de son prédécesseur, Chatel Luc. Partisan d'une "organisation plus locale de la journée d'école pour un bon apprentissage des fondamentaux", le député bressan espère ainsi combattre l'échec scolaire à l'école primaire où, selon lui, la réussite des élèves dans le cycle grande section de matrenelle - CP - CE1 est fondamental. Par ailleurs il annonce, dans Le Progrès d'aujourd'hui, militer "pour une continuité entre école et collège à partir d'un socle commun de connaissances, avec la possibilité d'une année de remise à niveau à l'issue de la 3e". Il aimerait aussi "que le sommeil des enfants, trop irrégulier surtout le week-end, bénéficie d'une campagne de santé publique". Pourquoi pas avec le retour de Nounours, Pimprenelle et... Nicolas bien sûr. "Bonne nuit les petits".
dimanche 14 novembre 2010
Remaniement : on ne change pas une équipe qui perd
"Much ado about nothing". Beaucoup de bruit pour rien. Au jeu des chaises musicales, on garde à peu près les mêmes et on continue. Le seul resserrement observable dans ce "nouveau" (?) gouvernement presqu'aussi nombreux que le précédent - 30 membres contre 37 pour Fillon 2 - se fait autour de la personne du Conducatore avec une équipe plus sarkozienne et plus sectaire que jamais. Pas de changement de politique en vue donc, et certainement un durcissement à prévoir, avec de nouvelles suppressions de postes en perspective dans tous les secteurs de la fonction publique.Pas de changement pour nous. Luc Chatel garde l'Education nationale, enrichie des portefeuilles de la jeunesse et de la vie associative, mais perd sa casquette de porte-parole, qui passe sur la tête de François Baroin. Pas de changement non plus à l'enseignement supérieur et à la recherche où Valérie Pécresse est finalement reconduite dans ses fonctions. Seule nouveauté : l'arrivée du pittbull Morano qui devient ministre en charge de l'apprentissage et de la formation professionnelle.
Remaniement : l'arnaque
Aux dernières nouvelles, à en croire les commentateurs politiques, il semblerait que Chatel, le fidèle lèche-Luc, soit reconduit dans ses fonctions de ministre de l'Education nationale... parce qu'il le vaut bien. Valérie Pécresse serait donnée partante pour la Justice et remplacée par Laurent Wauquiez au ministère de la recherche et de l'enseignement supérieur. A suivre...
samedi 13 novembre 2010
Dans l'Ain aussi les stagiaires souffrent
Les étudiants qui ont réussi le concours d'enseignement sont depuis cette rentrée nommés à temps plein. Ce qui ne va pas sans difficultés. Même quand ça se passe bien…
« L'an dernier j'ai eu la chance de faire des remplacements dans un lycée et de faire mes erreurs à ce moment-là… Du coup, ça ne se passe pas trop mal. J'ai des 6e et des 4e, j'ai été accueilli par deux tuteurs, je travaille sur un seul établissement et il avait préparé mon arrivée… Je ne suis peut-être pas le cas le plus désespéré de l'Ain, mais ceux qui sont les plus en difficultés, et j'en connais, refusent souvent d'en parler car ils vivent ça comme un échec… »
Romain* débute sa carrière de prof de français dans un collège de l'Ain. « Comme on est contraint de faire 18 heures, direct, je n'ai pas le recul nécessaire. Le travail est énorme. C'est soir et week-end. Un gros investissement. On le savait, mais à ce point… Il faut compter une heure de préparation pour une heure de cours, plus les corrections, trois heures de concertation avec les tuteurs. Impossible d'être perfectionniste. Comme j'enseigne le français, j'ai aussi la chance de ne pas être seul sur la matière et je suis entouré par un milieu de profs. Ma copine et mes beaux-parents sont également professeurs. Ça fait un environnement qui fait que je m'en sors. J'ai aussi une approche de ce métier assez pragmatique. Je sais que j'ai affaire à un public qui serait mieux devant sa console vidéo. Après, c'est un vrai challenge, qu'on ne nous laisse malheureusement pas le temps de relever… »
Le temps. C'est aussi ce qui manque à Alice*. Professeur de langue stagiaire, la jeune femme officie depuis la rentrée dans les lycées Quinet et Lalande à Bourg, séparés de quelques centaines de mètres. Une aubaine. Alice serait une stagiaire heureuse, s'il n'y avait pas ces 17 heures de cours à assurer par semaine devant des classes de seconde, première et terminale, les journées qui s'achève à minuit et les week-ends passés à préparer les cours et corriger les copies. « Pour moi, ça se passe bien. Mais parce que j'ai une tutrice qui tient son rôle à merveille. C'est sans doute ce qui fait la différence. Mais je suis bien consciente qu'on ne peut pas en conclure que la réforme est bonne. Il nous aurait fallu moins d'heures, plus de stages en amont, nous mettre en situation progressivement et pas de cette manière brutale… Nos nuits ? Il n'y en a presque plus, et notre vie sociale est bien restreinte. On doit survoler. C'est frustrant quand on veut faire son métier correctement. Une chose aussi qu'on comprend mal : ce sont les disparités entre les académies. Un « capessien » (détenteur du Capes) de Paris est à 15 heures, quand nous, on est à 18. »
Lorianne Callon est la seule CPE (conseillère pédagogique d'éducation) stagiaire du département. Et elle assume ce titre, au lycée Quinet à Bourg. 35 heures par semaine. « Ici, c'est le bon lycée pour démarrer. J'ai une tutrice formidable et je suis bien entourée par mes trois collègues. On est formé sur le tas, mais quand on fait des erreurs on trouve toujours quelqu'un pour nous épauler. Cela dit, ça aurait été bien d'avoir des soupapes de décompression, en l'occurrence de la formation universitaire. Car on se trouve très isolé dans notre parcours d'apprentissage ».
« L'an dernier j'ai eu la chance de faire des remplacements dans un lycée et de faire mes erreurs à ce moment-là… Du coup, ça ne se passe pas trop mal. J'ai des 6e et des 4e, j'ai été accueilli par deux tuteurs, je travaille sur un seul établissement et il avait préparé mon arrivée… Je ne suis peut-être pas le cas le plus désespéré de l'Ain, mais ceux qui sont les plus en difficultés, et j'en connais, refusent souvent d'en parler car ils vivent ça comme un échec… »
Romain* débute sa carrière de prof de français dans un collège de l'Ain. « Comme on est contraint de faire 18 heures, direct, je n'ai pas le recul nécessaire. Le travail est énorme. C'est soir et week-end. Un gros investissement. On le savait, mais à ce point… Il faut compter une heure de préparation pour une heure de cours, plus les corrections, trois heures de concertation avec les tuteurs. Impossible d'être perfectionniste. Comme j'enseigne le français, j'ai aussi la chance de ne pas être seul sur la matière et je suis entouré par un milieu de profs. Ma copine et mes beaux-parents sont également professeurs. Ça fait un environnement qui fait que je m'en sors. J'ai aussi une approche de ce métier assez pragmatique. Je sais que j'ai affaire à un public qui serait mieux devant sa console vidéo. Après, c'est un vrai challenge, qu'on ne nous laisse malheureusement pas le temps de relever… »
Le temps. C'est aussi ce qui manque à Alice*. Professeur de langue stagiaire, la jeune femme officie depuis la rentrée dans les lycées Quinet et Lalande à Bourg, séparés de quelques centaines de mètres. Une aubaine. Alice serait une stagiaire heureuse, s'il n'y avait pas ces 17 heures de cours à assurer par semaine devant des classes de seconde, première et terminale, les journées qui s'achève à minuit et les week-ends passés à préparer les cours et corriger les copies. « Pour moi, ça se passe bien. Mais parce que j'ai une tutrice qui tient son rôle à merveille. C'est sans doute ce qui fait la différence. Mais je suis bien consciente qu'on ne peut pas en conclure que la réforme est bonne. Il nous aurait fallu moins d'heures, plus de stages en amont, nous mettre en situation progressivement et pas de cette manière brutale… Nos nuits ? Il n'y en a presque plus, et notre vie sociale est bien restreinte. On doit survoler. C'est frustrant quand on veut faire son métier correctement. Une chose aussi qu'on comprend mal : ce sont les disparités entre les académies. Un « capessien » (détenteur du Capes) de Paris est à 15 heures, quand nous, on est à 18. »
Lorianne Callon est la seule CPE (conseillère pédagogique d'éducation) stagiaire du département. Et elle assume ce titre, au lycée Quinet à Bourg. 35 heures par semaine. « Ici, c'est le bon lycée pour démarrer. J'ai une tutrice formidable et je suis bien entourée par mes trois collègues. On est formé sur le tas, mais quand on fait des erreurs on trouve toujours quelqu'un pour nous épauler. Cela dit, ça aurait été bien d'avoir des soupapes de décompression, en l'occurrence de la formation universitaire. Car on se trouve très isolé dans notre parcours d'apprentissage ».
Une situation dénoncée avec vigueur par le Snes
Les enseignants débutants ne sont pas forcément tous en difficultés, comme en témoignent ceux que nous avons pu interroger dans l'Ain. Mais ils sont de toute évidence beaucoup plus nombreux à l'être, compte tenu des modalités d'entrée dans le métier, cette année. Titulaires du concours, ils passent en effet directement du statut d'étudiant au statut de professeur à temps plein. Précédemment, ils avaient cours 6 heures par semaine et passaient le reste du temps en formation. La plupart des académies, dont celle de Lyon, ont adopté un système dans lequel les nouveaux sont nommés à plein-temps. Il concerne 371 enseignants débutants. Quand d'autres ont choisi une entrée plus progressive (Rennes, Bordeaux, etc.). « Les stagiaires sont débordés, constate Nicolas Jambon, responsable du Snes-FSU de l'Ain. Ils ont été proprement « lâchés » dans les classes. Et des charges supplémentaires leur sont parfois encore imposées : professeur principal, heures sup' , encadrement de classes à examen… Quatorze stagiaires sur les quarante-sept du département rencontrent ainsi une affectation compliquée : neuf sont à cheval sur deux établissements, cinq exercent loin du centre de formation de Lyon : à Oyonnax, Bellegarde, Belley ou Ferney-Voltaire, quatre se retrouvent dans des établissements classés (ZEP, REP ou RRS). Certains cumulant même plusieurs de ces handicaps. Ce sont en réalité seize (1 sur 3) stagiaires qui ont été d'emblée mis en difficulté par leur affectation ». Beaucoup s'inquiètent aussi des critères selon lesquels ils seront titularisés. De l'inspecteur, du tuteur ou du chef d'établissement, quel sera l'avis prépondérant ? En février, les débutants de l'académie de Lyon partiront quatre semaines en formation. Ils seront à leur tour remplacés par des étudiants en master 2, se préparant au concours d'enseignement. « Ils ont reçu récemment un courrier administratif leur expliquant qu'ils assureraient cette année le tutorat de ces étudiants effectuant leur stage en responsabilité ! Un défi au bon sens » pour Nicolas Jambon.
Mais la proviseure du lycée Quinet ne plaint pas les stagiaires
« Cette mise en situation et en responsabilité me paraît intéressante. Quand j'ai commencé le métier d'enseignante, on était balancé devant des classes de 40 élèves, sans tuteur… Je suis d'accord, cependant, pour dire que l'importance du tuteur est fondamentale. Quand ils s'investissent, on a de la chance que tout se passe bien. Mais c'est extrêmement chronophage. La formule idéale aurait sans doute été que les enseignants débutants assurent un maximum de 12 heures de cours par semaine.
Le plus problématique à gérer pour nous, ce sera l'absence des stagiaires, qui seront remplacés durant leurs quatre semaines de formation par des étudiants de master 2. En tant que chef d'établissement ça me pose des problèmes. Et ça va en poser aussi aux élèves et aux parents d'élèves, qui ne manqueront pas de nous dire que leurs enfants ont eu trois professeurs dans l'année ! Cette année est une année d'observation. Nous verrons… »
Le plus problématique à gérer pour nous, ce sera l'absence des stagiaires, qui seront remplacés durant leurs quatre semaines de formation par des étudiants de master 2. En tant que chef d'établissement ça me pose des problèmes. Et ça va en poser aussi aux élèves et aux parents d'élèves, qui ne manqueront pas de nous dire que leurs enfants ont eu trois professeurs dans l'année ! Cette année est une année d'observation. Nous verrons… »
(source : Le Progrès, 13 novembre 2010)
Blocage des lycées : les sanctions tombent
Dans plusieurs lycées de France, des leaders du mouvement d'octobre contre la réforme des retraites sont aujourd'hui sanctionnés.
En guise de punition pour avoir bloqué leur établissement pendant le mouvement contre la réforme des retraites, des élèves du lycée Galilée de Combs-la-ville (Seine et Marne) ont eu de drôles de devoirs à faire :
- « faire un historique d'une cinquantaine de lignes sur le système des retraites par répartition français depuis 1946 » ;
- « décrire les systèmes actuels des pays européens suivants : Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Suède. Même question pour la Chine et Etats-Unis » ;
- « représenter, sous forme graphique, l'évolution, de 1946 à 2010, des espérances de vie » ;
- « présenter précisément en une trentaine de lignes la réforme prévue en 2010 » ;
- enfin, une dissertation : « le départ à la retraite des salariés facilite-t-il nécessairement l'accès à l'emploi des jeunes ? »
Après les blocages et les manifestations, parfois tendues, de la fin du mois d'octobre, les lycées français ont retrouvé leur calme. Dans beaucoup d'établissements, les sanctions des proviseurs n'y sont pas pour rien. Motif d'exclusion : « organisation du blocus du lycée »
Au lycée Galilée donc, le devoir n'a pas été la seule punition : sur la base de photos, dix lycéens ont été exclus 48 heures. Un élève de première raconte à Rue89 : « je ne faisais pas partie des leaders du blocage. Je n'ai fait que m'asseoir sur une poubelle. Nous avons été pris en photo et identifiés après coup, mais nous n'avons pas été agressifs ». Les parents ont reçu un courrier d'explication pour le moins explicite : « j'ai le regret de vous faire savoir que votre fils sera exclu du lycée du lundi 8 novembre au mardi 9 novembre inclus pour les motifs suivants : organisation du blocus du lycée ». Pendant leurs 48 heures d'exclusion, les élèves sont restés chez eux avec des devoirs de gestion, de français, d'économie, de droit, d'anglais… Le tout représentant une bonne quinzaine d'heures de travail. Les devoirs d'histoire, eux, portaient sur le système de financement des retraites. La direction est injoignable ce vendredi matin et veut minimiser les effets de cette punition : « les sanctions ont été très modérées, et elles disparaîtront du livret scolaire dès la fin de l'année ». De son côté, l'inspecteur de l'académie de Créteil, Jacques Marchal, joint par Rue89, dit soutenir cette sanction : « cela ne me paraît pas excessif étant donné que ces lycéens ont compromis la sécurité de leurs camarades aux abords du lycée, notamment du fait de la présence de jeunes venus avec de mauvaises intentions. Le fait qu'il y ait une référence politique dans les blocages d'établissements ne change pas la responsabilité du proviseur d'assurer la sécurité de ses élèves ». Selon un membre de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), la direction n'a pas du tout pris l'affaire à la légère : « il y a une grosse pression sur les parents des élèves expulsés. Ils ont été contactés individuellement par la direction qui brandissait la menace de conseil de discipline. »
- « faire un historique d'une cinquantaine de lignes sur le système des retraites par répartition français depuis 1946 » ;
- « décrire les systèmes actuels des pays européens suivants : Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Suède. Même question pour la Chine et Etats-Unis » ;
- « représenter, sous forme graphique, l'évolution, de 1946 à 2010, des espérances de vie » ;
- « présenter précisément en une trentaine de lignes la réforme prévue en 2010 » ;
- enfin, une dissertation : « le départ à la retraite des salariés facilite-t-il nécessairement l'accès à l'emploi des jeunes ? »
Après les blocages et les manifestations, parfois tendues, de la fin du mois d'octobre, les lycées français ont retrouvé leur calme. Dans beaucoup d'établissements, les sanctions des proviseurs n'y sont pas pour rien. Motif d'exclusion : « organisation du blocus du lycée »
Au lycée Galilée donc, le devoir n'a pas été la seule punition : sur la base de photos, dix lycéens ont été exclus 48 heures. Un élève de première raconte à Rue89 : « je ne faisais pas partie des leaders du blocage. Je n'ai fait que m'asseoir sur une poubelle. Nous avons été pris en photo et identifiés après coup, mais nous n'avons pas été agressifs ». Les parents ont reçu un courrier d'explication pour le moins explicite : « j'ai le regret de vous faire savoir que votre fils sera exclu du lycée du lundi 8 novembre au mardi 9 novembre inclus pour les motifs suivants : organisation du blocus du lycée ». Pendant leurs 48 heures d'exclusion, les élèves sont restés chez eux avec des devoirs de gestion, de français, d'économie, de droit, d'anglais… Le tout représentant une bonne quinzaine d'heures de travail. Les devoirs d'histoire, eux, portaient sur le système de financement des retraites. La direction est injoignable ce vendredi matin et veut minimiser les effets de cette punition : « les sanctions ont été très modérées, et elles disparaîtront du livret scolaire dès la fin de l'année ». De son côté, l'inspecteur de l'académie de Créteil, Jacques Marchal, joint par Rue89, dit soutenir cette sanction : « cela ne me paraît pas excessif étant donné que ces lycéens ont compromis la sécurité de leurs camarades aux abords du lycée, notamment du fait de la présence de jeunes venus avec de mauvaises intentions. Le fait qu'il y ait une référence politique dans les blocages d'établissements ne change pas la responsabilité du proviseur d'assurer la sécurité de ses élèves ». Selon un membre de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), la direction n'a pas du tout pris l'affaire à la légère : « il y a une grosse pression sur les parents des élèves expulsés. Ils ont été contactés individuellement par la direction qui brandissait la menace de conseil de discipline. »
A la suite de cette affaire, les syndicats lycéens ont activé leurs réseaux pour faire remonter d'éventuels cas similaires. Des mesures disciplinaires ont bien été prises dans plusieurs lycées de France à l'encontre des leaders du mouvement contre la réforme. Les syndicats de professeurs, de parents d'élèves ou de lycéens ont commencé à faire les comptes. La FIDL a déjà comptabilisé, ce jeudi, une centaine de cas de renvois temporaires -des lycéens-meneurs ou organisateurs de blocages. Dans les jours à venir, le syndicat lycéen devrait avoir une idée plus précise du bien-fondé de ces sanctions. Les membres de l'Union nationale lycéenne recensent de leur côté plusieurs types de sanctions. Quentin Delorme, secrétaire national de l'UNL : « beaucoup de chefs d'établissement refusent la manifestation comme un motif d'absence et des lycéens sont parfois collés pour des absences injustifiées alors que leurs parents les avaient excusés. Il y a aussi des expulsions pour plusieurs jours pour des motifs parfois assez farfelus comme des “ incivilités ”. Nous avons en particulier beaucoup d'appels venant de lycées privés ou d'internats, où des lycéens se sont vus interdire l'accès à la cantine par exemple. »
Parmi les sanctions rapportées, celle d'un élève de seconde du lycée Edouard-Branly de Lyon, Julien, renvoyé deux jours pour sa participation au blocage à la fin du mois d'octobre. Il raconte sa version : « tout se passait bien en début de semaine, mais mercredi matin [27 octobre], la direction du lycée et les surveillants étaient beaucoup plus agressifs, je n'ai rien compris. Ils nous bloquaient le passage, donc nous nous sommes assis. Et ils ont commencé à nous accuser d'être violents. A ce moment-là, peu après 8 heures, le proviseur m'a regardé et m'a dit très distinctement que j'étais viré. Il m'accusait d'insolence alors que je continuais à le vouvoyer malgré la tension. C'est très clair que nous étions visés, moi et quatre ou cinq autres lycéens, parce que nous étions des meneurs ». Rapidement, la mère de Julien, Pascale Roussillon, reçoit la lettre qui officialise le renvoi de deux jours, juste avant les vacances de la Toussaint : « j'ai reçu un courrier qui m'annonçait le renvoi temporaire de mon fils pour motifs “d'incivisme”, parce qu'il “mettait des barrières et des poubelles devant la porte de l'établissement pour empêcher l'entrée” ».
L'Union nationale lycéenne (UNL) signale également une sanction collective, à Firminy (Loire) : tous les élèves qui étaient allés manifester se seraient retrouvés collés, avant les vacances de la Toussaint, sans que les parents ne soient avertis - alors que certains d'entre eux avaient signé des mots d'absence.
Parmi les sanctions rapportées, celle d'un élève de seconde du lycée Edouard-Branly de Lyon, Julien, renvoyé deux jours pour sa participation au blocage à la fin du mois d'octobre. Il raconte sa version : « tout se passait bien en début de semaine, mais mercredi matin [27 octobre], la direction du lycée et les surveillants étaient beaucoup plus agressifs, je n'ai rien compris. Ils nous bloquaient le passage, donc nous nous sommes assis. Et ils ont commencé à nous accuser d'être violents. A ce moment-là, peu après 8 heures, le proviseur m'a regardé et m'a dit très distinctement que j'étais viré. Il m'accusait d'insolence alors que je continuais à le vouvoyer malgré la tension. C'est très clair que nous étions visés, moi et quatre ou cinq autres lycéens, parce que nous étions des meneurs ». Rapidement, la mère de Julien, Pascale Roussillon, reçoit la lettre qui officialise le renvoi de deux jours, juste avant les vacances de la Toussaint : « j'ai reçu un courrier qui m'annonçait le renvoi temporaire de mon fils pour motifs “d'incivisme”, parce qu'il “mettait des barrières et des poubelles devant la porte de l'établissement pour empêcher l'entrée” ».
L'Union nationale lycéenne (UNL) signale également une sanction collective, à Firminy (Loire) : tous les élèves qui étaient allés manifester se seraient retrouvés collés, avant les vacances de la Toussaint, sans que les parents ne soient avertis - alors que certains d'entre eux avaient signé des mots d'absence.
(source : www.rue89.com)
jeudi 11 novembre 2010
E pur si muove !
Un Sarkozy d'honneur pourrait être attribué à la proviseure du lycée Galilée de Combs-la-ville, en Seine-et-Marne. En effet, en s'appuyant sur une photo prise par un agent d'entretien devant les grilles du lycée un jour de blocage, sur des vidéos et sur des messages postés sur des blogs et sur facebook, elle a identifié dix élèves faisant à ses yeux figure de meneurs et a prononcé à leur encontre deux jours d'exclusion, sans passage par un conseil de discipline. Des méthodes que n'aurait pas reniées le Saint-Office. En outre, pour remettre les dangereux hérétiques dans le droit chemin, elle les a également condamnés à rédiger "un devoir tendancieux sur la réforme des retraites", s'asseyant au passage sur son propre devoir de réserve. Mais il va sans dire qu'elle est soutenue dans sa démarche par l'I.A. de Seine-et-Marne, pour qui "le proviseur doit utiliser tous les moyens en sa possession pour assurer la sécurité des élèves dans l'enceinte et aux abords de l'établissement". Même Galilée dirait de cette zélée proviseure qu'elle ne tourne pas rond.
Marche aux flambeaux contre la réforme des retraites
Hier, la CFDT, la FSU et la CGT ont décidé ensemble d'une nouvelle mobilisation contre les retraites, à Bourg-en-Bresse, le mardi 23 novembre. Ces trois centrales pourraient être rejointes par l'Unsa, tandis que la CFE-CGC et FO donneront leur réponse dans quelque jours. A cette occasion, les syndicats proposent une manifestation différente, originale et festive, qui prendra la forme d'une marche aux flambeaux, en début de soirée, à partir de 17 h. "Le défilé aura un air festif au centre-ville, note Marie-Thérèse Bugaud, secétaire de l'union départementale CGT. Nous remonterons jusqu'à la préfecture où des boissons chaudes seront servies."
Sarkozy célèbre la jeunesse résistante
Le 11 novembre 1940, à Paris, répondant à des appels lancés par le biais d'inscriptions sur les murs et par des tracts diffusés notamment par les communistes, qui entendaient protester contre l'arrestation du physicien Paul Langevin, au moins 3000 jeunes gens, lycéens et étudiants venus des lycées Voltaire, Janson de Sailly, Buffon, Henri IV ou de la Sorbonne, convergeaient vers l'Arc de Triomphe pour rendre hommage au soldat inconnu et commémorer la victoire de 1918. L'administration militaire allemande et les autorités françaises ayant interdit tout rassemblement, la manifestation fut brutalement réprimée, une quinzaine de manifestants étant blessés, un millier interpellés et une centaine d'entre eux arrêtés et emprisonnés. Cet événement est considéré à juste raison comme le premier acte d'opposition publique à l'occupation allemande. Voilà pourquoi, ce matin, Sarko Ier entend rendre un hommage officiel à ces courageux lycéens qui bravèrent les interdictions et les forces d'occupation pour affirmer ouvertement leur attachement à la liberté et à la démocratie. Or cela ne manque pas d'ironie dans la mesure où, il y a un peu plus de trois semaines, les lycéens bloquaient leurs établissements et descendaient dans la rue pour protester contre l'autoritarisme, le déni de démocratie et la brutalité de la politique sociale dont fait preuve le pouvoir sarkoziste, suscitant l'ire de celui qui, aujourd'hui même, entend célébrer le courage et l'esprit de résistance de la jeunesse de France. De ces jeunes, Sarkozy disait en septembre dernier qu'il fallait absolument les "surveiller comme le lait sur le feu". Et quand un mois plus tard ils entraient dans la lutte contre la réforme des retraites, ses plus fidèles courtisans firent corps pour rappeler en choeur à quel point leur place n'était pas dans la rue mais dans les salles de cours. Raymond Soubie, le conseiller antisocial, ouvrait le feu en critiquant ouvertement la participation des jeunes au mouvement. Puis Luc Chatel, redevenu ministre de l'Instruction publique et de la morale, les rappela à l'ordre en leur rappelant à quel point "manifester sur la voie publique est dangereux" et qu'ils prenaient des risques réels à participer à "des actions qui peuvent dégénérer". Mais la francisque d'or revient sans nul doute à Nadine Morano qui, non seulement dénonça violemment dans les médias "les manipulateurs" qui incitaient la jeunesse à descendre dans la rue, mais demanda aux parents d' "empêcher les enfants d'aller manifester" afin qu'ils ne soient pas "mis en danger", et de s'assurer qu'ils "soient au lycée lorsqu'ils doivent être au lycée et ne sortent pas, comme ça, sans autorisation", insistant lourdement sur leur "obligation d'assiduité scolaire". Si Pétain avait disposé de ministres de cette trempe, il n'y aurait certainement pas eu de manifestation le 11 novembre 1940.
mercredi 10 novembre 2010
Les profs victimes de cyberbullying
Pour lire le dossier de la CNIL sur le cyberbullying : http://www.cnil.fr/la-cnil/actu-cnil/article/article/le-harcelement-sur-internet-en-questions/
Chatel ne remet pas en question les ERS
Hier, au collège Volney de Craon près de Laval, de violents incidents ont opposé des élèves de l'établissement à ceux de l'ERS, l'établissement de réinsertion scolaire voisin, une structure ouverte récemment dans l'ancien internat du collège, et qui accueille une quinzaine de jeunes en situation de décrochage scolaire et social, venus du 9.3. La bagarre fut d'une telle violence qu'elle nécessita l'intervention de la gendarmerie et que cinq élèves de l'ERS, âgés de 13 à 15 ans, furent arrêtés et placés en garde à vue. Ils ont été depuis exclus de l'ERS et renvoyés dans leurs familles sur décision de l'I.A. de Seine-Saint-Denis, qui a également annoncé l'envoi sur place de trois adultes supplémentaires - des volontaires du service civique - pour renforcer l'encadrement, porté à onze adultes pour neuf jeunes. Mais, en réaction à cet incident, provoqué par une erreur d'organisation - les élèves se sont croisés en allant à la cantine - les profs ont fait jouer leur droit de retrait, tandis que les associations de parents appelaient à garder les enfants à la maison en attendant la fermeture de l'ERS. Déjà, à la rentrée, les profs de Volnay s'étaient mis en grève pour dénoncer l'insuffisance des moyens humains affectés à cette ERS et pour réclamer la création d'un poste de principal-adjoint. Lors du point de presse qu'il a tenu à la sortie du conseil des ministres, Chatel a commenté l'événement : «manifestement, ces élèves [de l'ERS] ont croisé des collégiens qu'ils n'auraient pas dû croiser et c'est de là qu'ont démarré des problèmes de cohabitation, de violence (...). Concernant les cinq élèves les plus perturbateurs à l'origine de ces faits de violence, mais nous allons persévérer parce que je pense que ces établissements constituent la bonne réponse même si c'est difficile (...). Je pense que le concept reste bon (...). C'est utile à la fois pour ces élèves, pour leurs familles, pour l'ensemble des autres élèves et pour l'ensemble des équipes éducatives de (les) placer dans un établissement adapté de petite taille». La communauté scolaire du collège de Craon, choquée par les violences d'hier, saura apprécier à leur juste valeur les propos du ministre. Circulez, y a rien à voir.
L'express de 2 h. 22
Les choses sont allées bon train puisque c'est en pleine nuit, à 2 h. 22 ce mercredi, que l'Elysée a annoncé que Sarko Ier venait de parapher le décret d'application de la loi réformant les retraites et repoussant de 60 à 62 ans l'âge légal de départ. Satisfait de la manière dont il a su imposer, sans aucun dialogue et de manière totalement anti démocratique, cette régression sociale, il s'est félicité quelques heures plus tard en conseil des ministres, devant une assemblée de courtisans qui se demandent désormais à quelle sauce ils vont être mangés dans les jours qui viennent, que "avec cette loi, notre régime de retraite par répartition est sauvé" et que, grâce à lui, "les Français sont désormais assurés qu'ils pourront compter sur leur retraite et que le niveau des pensions sera maintenu". Allelluia !
mardi 9 novembre 2010
Supprimons le 9 novembre
Oui, supprimons le 9 novembre de tous les calendriers ! Une date maudite pour notre Guide Suprême qui, aujourd'hui encore, s'est pris les pieds dans le tapis avec cette satanée journée coincée entre le 8e et le 10e our du 11e mois de l'année. "Qui ne se souvient, parmi les gens de ma génération, de cette soirée du 9 novembre 1970 où la France a appris que le général De Gaulle venait de mourir" déclarait-il ce matin, devant une gigantesque croix de Lorraine, avec une émotion feinte que le rictus qui l'accompagnait n'arrivait pas à rendre crédible. Et pour cause. Le jeune Nicolas, qui n'avait alors que 15 ans, ne put apprendre ce soir là cette triste nouvelle, qui ne fut rendue publique que le lendemain du tragique bal de Colombey. Ce n'est pas la première fois que le petit Caporal s'embrouille dans le calendrier et dans ses vrais-faux souvenirs d'opportuniste. Souvenez-vous l'année dernière quand il annonçait sur facebook avoir été présent à Berlin le 9 novembre 1989, avoir assisté sur place à la chute du mur et senti au plus près la ferveur populaire, toujours au coeur de l'histoire... alors que dans la réalité il n'y était allé qu'une semaine plus tard, le 16 novembre. Qu'il est dur d'être ainsi toujours en avance sur son temps, surtout quand à la fin on finit par se faire rattraper.
lundi 8 novembre 2010
Le petit Nicolas veut pouvoir entrer en 6e
Sarko Ier a rejeté l'idée avancée par Copé d’instaurer un "examen de passage" en sixième. "Un examen d’entrée en 6e c’est une mauvaise idée, tout comme un examen d’entrée à l’université est une mauvaise idée" a tranché le petit manitou, une déclaration que se sont empressés de répéter quelques proches de Xavier Bertrand qui, pour répondre son rival, avait cependant renchéri la semaine dernière en proposant une évaluation à l'entrée de CE1. De son côté, Chatel s'était lui-même démarqué de Copé en se déclarant plutôt favorable à une évaluation des élèves "tout au long de la scolarité", une formule qui ne mange pas de pain et qui confirme que l'unique préoccupation du ministre est pour l'heure de ne pas trop se faire remarquer afin de franchir sans dommages le cap du remaniement.
Chatel fait exploser la science
Plusieurs mois après les historiens et les économistes, c'est au tour des profs des matières dites "scientifiques" de s'inquiéter des conséquences que l'application de la réforme du lycée à la classe de première aura sur l'enseignement de leurs disciplines. Ils semblent en effet réaliser un peu tardivement qu'ils n'échapperont pas eux non plus aux diminutions des horaires et par conséquence à de nouvelles charrettes de suppressions de postes. C'est là une des conséquences insidieuses de la mise ne place d'un tronc commun à toutes les sections de première. L'application de la réforme Chatel à la classe de première entraînera en effet une diminution des horaires de maths, de physique-chimie et de SVT en première scientifique, où ces disciplines ne représenteront plus désormais qu'un tiers (35 %) des horaires. Voilà qui augure mal du développement de notre pays qui aura dans l'avenir beaucoup de mal à remplir ses blouses blanches de matière grise. D'où la pétition "La France a besoin de scientifiques" que lancent de nombreux chercheurs, parmi lesquels Cédric Villani, le récent récipiendaire de la médaille Fields, l'équivalent d'un prix nobel de maths, mais aussi Jean-Marie Lehn, prix nobel de chimie 1987, Yves Chauvin, nobel de chimie en 2005, ou Albert Fert, prix nobel de physique 2007. Conformément à son habitude, Chatel dément - et ment - en déclarant que "l'emploi du temps des élèves est formé de 39 % à 46 % d'enseignements scientifiques en classe de première, de 66 % en terminale, soit de 53 % à 56 % sur le cycle première-terminale", avant de réaffirmer qu'il "n'est pas pertinent d'évaluer l'ambition scientifique du nouveau lycée à l'aune des seules heures d'enseignements disciplinaires. Ce serait méconnaître les innovations pédagogiques majeures de la réforme". Pas besoin d'être prix nobel pour savoir que la réforme du lycée mise en oeuvre par Chatel n'a qu'une seule logique : permettre de supprimer toujours plus de postes de profs en réduisant l'offre et la qualité de l'enseignement, sans se soucier des conséquences que cela aura à moyen et à long termes.
http://irem.univ-lille1.fr/PetitionLycee/index.php?petition=4&signe=oui
dimanche 7 novembre 2010
Les élèves de seconde attendent toujours leurs manuels
Deux mois après la rentrée des classes, des milliers d'élèves de seconde n'ont toujours pas reçu les manuels qui leur manquaient en septembre, des livres dont le ministère leur avait promis la livraison pour la Toussaint, sans fautes. Reconnaissons avec les enseignants concernés que ce n'est pas réellement une surprise, compte tenu des délais trop cours imposés aux éditeurs, la validation des nouveaux programmes n'étant en effet intervenue qu'à la fin du mois d'avril. D'ailleurs, beaucoup de profs avaient laissé entendre à leurs élèves qu'il ne fallait pas croire les belles paroles du ministre et compter davantage sur le Père Noël que sur le père Chatel pour avoir leurs livres. En attendant, les profs ont recours au système D. Les photocopieuses tournent à plein régime et distribuent à leurs élèves des chapitres entiers téléchargés sur les sites des éditeurs. Pour les points des programmes les moins touchés par la réforme, on peut aussi avoir recours aux anciens manuels. A côté des adeptes du bricolage pédagogique, d'autres, plus radicaux, ont résolu définitivement le problème en décidant de se passer de manuel pour l'année. Au ministère de l'Education nationale il n'est pas question de reconnaître officiellement le bug. Tout au plus admet-on sur le bout des lèvres que "tous les livres ne sont pas arrivés partout" et que "tout ne peut pas être parfait", avant de préciser ne pas avoir reçu de "remontée alarmante sur le sujet", preuve que "pour l'essentiel, les élèves les ont reçus". Mais surtout que tout le monde se rassure affirme-t-on rue de Grenelle : "le système n'est absolument pas déstabilisé par cette affaire. Cela n'empêche pas les classes de fonctionner". Certes, mais dans quelles conditions, et surtout grâce à qui peuvent-elles fonctionner ?
A Bourg, "la garde ne se rend pas"
" Moins de monde, mais une détermination encore forte. L'euphorie laisse place à la résignation et au sentiment de ne pas avoir été écouté. Rien de bon finalement. Car si la réforme est votée, le « ras-le-bol » est toujours bien là.
Imaginez sur le parvis du théâtre de Bourg-en-Bresse, au cœur de l'esplanade de la Comédie, les maires et adjoints de gauche, enveloppés dans leurs écharpes tricolores et accompagnés de leurs collègues de droite et du centre, indécis ou même opposés à la réforme des retraites. Ils viendraient de déserter avec fracas l'assemblée générale de l'association des maires de l'Ain pour voir passer le défilé, au grand dam de leur président, le député-maire UMP de Replonges Michel Voisin. Imaginez seulement, car rien ne s'est déroulé ainsi. L'ensemble des maires et adjoints a débattu des questions à l'ordre du jour.
À quelques mètres de là, ce qui sera sans doute l'ultime manifestation contre la réforme des retraites et le mode de société proposé par le pouvoir, n'a pas fait le flop redouté, même par le camp des opposants. En effet, ils étaient encore plus de 3 000 entre le marché couvert de Bourg et la préfecture de l'Ain. Les drapeaux déployés, le cortège n'a pas faibli malgré l'absence de quelques troupes de choc. « On n'a pas le droit de céder pour nos gamins », expliquait une mère de famille bien sous tous rapports. Une autre s'en prenait à l'incohérence des électeurs : « combien, ici, ont voté Sarkozy en 2007, et se retrouvent là trois ans plus tard ? »
Imaginez sur le parvis du théâtre de Bourg-en-Bresse, au cœur de l'esplanade de la Comédie, les maires et adjoints de gauche, enveloppés dans leurs écharpes tricolores et accompagnés de leurs collègues de droite et du centre, indécis ou même opposés à la réforme des retraites. Ils viendraient de déserter avec fracas l'assemblée générale de l'association des maires de l'Ain pour voir passer le défilé, au grand dam de leur président, le député-maire UMP de Replonges Michel Voisin. Imaginez seulement, car rien ne s'est déroulé ainsi. L'ensemble des maires et adjoints a débattu des questions à l'ordre du jour.
À quelques mètres de là, ce qui sera sans doute l'ultime manifestation contre la réforme des retraites et le mode de société proposé par le pouvoir, n'a pas fait le flop redouté, même par le camp des opposants. En effet, ils étaient encore plus de 3 000 entre le marché couvert de Bourg et la préfecture de l'Ain. Les drapeaux déployés, le cortège n'a pas faibli malgré l'absence de quelques troupes de choc. « On n'a pas le droit de céder pour nos gamins », expliquait une mère de famille bien sous tous rapports. Une autre s'en prenait à l'incohérence des électeurs : « combien, ici, ont voté Sarkozy en 2007, et se retrouvent là trois ans plus tard ? »
Pour l'occasion, les francs-maçons du Grand Orient sont descendus dans la rue pour montrer le bout de quelques-uns de leurs nez. Le Cercle républicain Edgar-Quinet et son président Roland Monnet n'avaient pas sorti la banderole plastifiée depuis des lustres. « La cause le mérite ! C'est la République qui est en danger » se justifiaient-ils.
À l'issue de la descente de l'avenue Alsace-Lorraine, les leaders syndicaux CGT, CFDT, CGC, FSU, et CFTC ont tenu une conférence de presse : « lundi se réunira l'intersyndicale nationale. Nous suivrons mardi à l'échelon du département ». Les intervenants ont tous insisté sur la qualité et la force de leur union. Tous aussi sont à la recherche de nouveaux modes d'action. Les thèmes malheureusement ne manqueront pas, à les en croire : « la fiscalité, les retraites complémentaires, la Santé, la dépendance, l'Éducation nationale, le pouvoir d'achat… Nous devons nous attendre à une succession de dossiers insidieusement glissés dans le débat général, mais, à terme, terribles de conséquences dans le quotidien des Français. »
À l'issue de la descente de l'avenue Alsace-Lorraine, les leaders syndicaux CGT, CFDT, CGC, FSU, et CFTC ont tenu une conférence de presse : « lundi se réunira l'intersyndicale nationale. Nous suivrons mardi à l'échelon du département ». Les intervenants ont tous insisté sur la qualité et la force de leur union. Tous aussi sont à la recherche de nouveaux modes d'action. Les thèmes malheureusement ne manqueront pas, à les en croire : « la fiscalité, les retraites complémentaires, la Santé, la dépendance, l'Éducation nationale, le pouvoir d'achat… Nous devons nous attendre à une succession de dossiers insidieusement glissés dans le débat général, mais, à terme, terribles de conséquences dans le quotidien des Français. »
(source : J.M. Peyrat, Le Progrès, 7 novembre 2010)
samedi 6 novembre 2010
Chatel se prépare au remaniement
"Mais où est donc passé Luc Chatel ? Dans ses grands moments, le ministre de l'Education arrive à faire une "annonce" par jour. Et là plus rien, ou presque. A l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse s'agite un peu plus. Mais rien de mémorable. Manifestement, l'approche du remaniement paralyse. Avec leurs plans de com' cousus de grosses ficelles, les ministres ont tendance, d'habitude, à en faire trop. Mais ces jours-ci, ça devient franchement ennuyeux. Plus personne n'ose annoncer quoi que ce soit d'un peu nouveau. Et si cela se retournait contre lui (ou elle) au moment où "Il" (le président) choisira (ses ministres resserrés) ?
Du côté de la rue de Grenelle, en cherchant bien, on a noté deux annonces depuis le début du mois. Et encore, c'est du réchauffé et ça n'engage à rien. Le 2 novembre à l'Assemblée nationale, Luc Chatel a annoncé un plan santé pour le 15 novembre, mis au point avec sa collègue de la Santé Roselyne Bachelot - mais le sera-t-elle encore ? Selon ce plan, les visites médicales des enfants de 6 ans devraient, notamment, être plus systématiques... Il a parlé aussi d'un plan numérique imminent - une annonce récurrente - qui sera dévoilé "dans quelques semaines". Mais Luc Chatel sait-il où il sera demain ?"
Du côté de la rue de Grenelle, en cherchant bien, on a noté deux annonces depuis le début du mois. Et encore, c'est du réchauffé et ça n'engage à rien. Le 2 novembre à l'Assemblée nationale, Luc Chatel a annoncé un plan santé pour le 15 novembre, mis au point avec sa collègue de la Santé Roselyne Bachelot - mais le sera-t-elle encore ? Selon ce plan, les visites médicales des enfants de 6 ans devraient, notamment, être plus systématiques... Il a parlé aussi d'un plan numérique imminent - une annonce récurrente - qui sera dévoilé "dans quelques semaines". Mais Luc Chatel sait-il où il sera demain ?"
Manifestation du 6 novembre à Bourg-en-Bresse
1,2 millions de Français auraient participé aujourd'hui à la huitième journée de manifestations contre la réforme des retraites. Même si la mobilisation marque le pas, tous ceux qui sont descendus dans la rue ont montré leur résolution à se battre jusqu'au bout pour que la retraite à 60 ans ne soit pas sacrifiée sur l'autel de la Sarkozye. Car, contrairement à ce que croit Sarko Ier, c'est un profond sentiment d'injustice qui fait descendre le peuple dans la rue, mais pas pour la raison qu'il croit. En effet, ne doutant plus de rien, il aurait très récemment confié à quelques députés de sa majorité, que son abyssale impopularité ne serait pas due à la politique qu'il conduit, mais uniquement au fait qu'il ait "un super job, une superbe femme [ce que] évidemment les Français [lui] font payer !".
A Bourg-en-Bresse, 3000 à 4000 personnes ont défilé. Une manifestation d'envergure, alors que beaucoup croyaient entendre ce matin le chant du cygne. A la place, des slogans et des chants particulièrement revendicatifs et directement dirigés contre Sarkozy ont résonné à leurs oreilles, notamment au passage de l'avant-garde des enseignants. Au son des percussions, marchant derrière deux porte-étendards baillonnés pour dénoncer le "déni de démocratie" dont le peuple a été victime dans cette affaire des retraites, les speakers de la F.S.U., très en forme, ont sans interruption crié leur rejet de la réforme, mais aussi de toute la politique du gouvernement, tandis que leurs troupes reprenaient les slogans en coeur et piétinaient des portraits de Sarkozy, Woerth, Besson, Hortefeux et consors, généreusement éparpillés sur la chaussée. Sur le parcours, ils s'en sont pris dans la bonne humeur aux agences bancaires, dont ils ont recouvert les devantures d'affichettes dénonçant les dérives boursières et spéculatives d'établissements comme le Crédit Agricole ou la Société Générale, ainsi qu'à la permanence du député sarkoziste Xavier Breton, qui fut copieusement hué par des centaines de personnes. Les mêmes quolibets ont rejailli devant la préfecture, où le satrape de l'Elysée fut la cible d'invectives diverses et variées, souvent colorées, tandis qu'en arrière-son des militants de Sud et de la CNT appelaient à la grève générale. Après deux heures de défilé, la manifestation s'est terminée au son de la Carmagnole, alors que certains commençaient à réclamer la tête de Sarko en haut d'une pique, tout en se donnant rendez-vous pour la prochaine fois.
A Bourg-en-Bresse, 3000 à 4000 personnes ont défilé. Une manifestation d'envergure, alors que beaucoup croyaient entendre ce matin le chant du cygne. A la place, des slogans et des chants particulièrement revendicatifs et directement dirigés contre Sarkozy ont résonné à leurs oreilles, notamment au passage de l'avant-garde des enseignants. Au son des percussions, marchant derrière deux porte-étendards baillonnés pour dénoncer le "déni de démocratie" dont le peuple a été victime dans cette affaire des retraites, les speakers de la F.S.U., très en forme, ont sans interruption crié leur rejet de la réforme, mais aussi de toute la politique du gouvernement, tandis que leurs troupes reprenaient les slogans en coeur et piétinaient des portraits de Sarkozy, Woerth, Besson, Hortefeux et consors, généreusement éparpillés sur la chaussée. Sur le parcours, ils s'en sont pris dans la bonne humeur aux agences bancaires, dont ils ont recouvert les devantures d'affichettes dénonçant les dérives boursières et spéculatives d'établissements comme le Crédit Agricole ou la Société Générale, ainsi qu'à la permanence du député sarkoziste Xavier Breton, qui fut copieusement hué par des centaines de personnes. Les mêmes quolibets ont rejailli devant la préfecture, où le satrape de l'Elysée fut la cible d'invectives diverses et variées, souvent colorées, tandis qu'en arrière-son des militants de Sud et de la CNT appelaient à la grève générale. Après deux heures de défilé, la manifestation s'est terminée au son de la Carmagnole, alors que certains commençaient à réclamer la tête de Sarko en haut d'une pique, tout en se donnant rendez-vous pour la prochaine fois.
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