jeudi 30 septembre 2010

Chatel averti, mais pas sanctionné

Le décret signé par Luc Chatel le mois dernier et qui prévoit que toute "violence verbale" commise dans un collège ou un lycée donne lieu à une procédure disciplinaire et toute violence physique à un conseil de discipline, a été rejeté aujourd'hui par le Conseil Supérieur de l'Education. Ce décret visait également à interdire définitivement toute exclusion temporaire de plus de huit jours. Toutefois, l'avis du C.S.E.n'est que consultatif.

mercredi 29 septembre 2010

Confirmation

Le gouvernement poursuit la baisse des effectifs de l'Etat, avec la suppression prévue de 31.638 postes de fonctionnaires en 2011, notamment dans l'Education nationale et la Défense, le ministère de la Justice et Matignon étant les seuls à voir leurs effectifs augmenter. Sans surprise, le ministère de l'Education nationale est, comme chaque année, le ministère le plus touché, avec 16.000 suppressions de postes, comme en 2010.
Expert en com' et en autosatisfaction, Chatel ne manquera certainement pas de se féliciter de l'augmentation de 1,6 % du budget de l'Education, fixé à 60,505 milliards d'euros pour 2011. Mais instruire les enfants n'est plus la priorité du gouverement, le premier poste étant désormais le remboursement d'une dette que la politique irresponsable de Sarkozy a contribué à creuser. Selon l'entourage du ministre, Chatel ne se serait pas beaucoup battu pour son administration, les négociations budgétaires avec Bercy n'ayant pas duré plus... de dix minutes. C'est pourquoi, qu'une fois rapportée au niveau de l'inflation - + 1,5 % pour 2011 - cette augmentation n'est plus, dans la réalité, que de + 0,1 point, soit un budget inchangé.

Là-bas chez les profs

Entendu sur France-Inter : un petit détour chez les profs de Picardie cet après-midi dans l'émission - "modeste et géniale" - Là-bas, si j'y suis, pour illustrer la politique fiscale et budgétaire de Sarkozy et ses répercussions sur la fonction publique.
A réécouter ou podcaster sur http://www.la-bas.org/
Dans le même état d'esprit, signalons également les deux excellentes émissions des 24 et 27 septembre sur la journée de manifestations du 23 et ses coulisses.

mardi 28 septembre 2010

Apprendre son métier à la télé

Incroyable ! Pour palier la disparition de la formation, 16000 jeunes profs ont reçu un DVD au titre alléchant - "Tenue de classe, la classe côté professeur"- qui leur dispense de judicieux conseils pour leur apprendre à faire face à leurs élèves et à bien "tenir" leur classe. Mais à quand la Wii-prof ?

lundi 27 septembre 2010

Le privé touché à son tour par les suppressions de postes

L'annonce de 2000 suppressions de postes dans l'enseignement privé a été mal reçue par les intéressés. "La diminution, année après année, des postes d'enseignants sera intolérable à la rentrée 2011… de nombreuses écoles vont devoir fermer faute d'enseignants affectés", déclare la présidente de l'Association des Parents de l'Ecole Libre (A.P.E.L.) avant d'agiter la menace d'une action collective pour dénoncer la politique du petit chanoine honoraire du Latran, d'abord via le site Intranet de l'association : " il nous permettra de mobiliser en un temps record l'ensemble des parents si les résistances politiques nous y conduisaient". Reverra-t-on de grandes manifestations pour la défense de l'école privée contre, comme en 1984 ? Préparez vos goupillons !

Le philosophe itinérant

Pierre est prof de philo, TZR dans l'académie de Reims. Cette année, son service est partagé entre trois lycées, le premier à Saint-Dizier, le second à 30 km de là et le troisième à 35 km du premier, mais dans la direction opposée. Chaque semaine il passe désormais huit heures sur les belles routes de la Haute-Marne. Trop heureux de cette situation, il a tenu à faire partager sa joie au recteur de son académie, pour le remercier de ce tournant dans une carrière qui se déroule dans une région où les routes sont plutôt droites et monotones.

"Monsieur le Recteur,
Ayant appris à la fin du mois d'août que mon service ne serait partagé qu'entre deux établissements à peine distants de 35 kms, c'est avec un immense soulagement que j'ai pris acte par téléphone d'un complément de service à effectuer dans un troisième établissement situé hors de ma zone. (...)
Depuis l'aire de repos de la RN4 d'où je vous écris, je ne me suis jamais senti autant indispensable qu'éparpillé ainsi entre tous ces lycées (...). Ravi grâce aux taxes sur le prix du Super, de participer à l'effort collectif pour résorber le déficit des caisses de l'Etat, je dilapide en carburant une partie de mon salaire, par ailleurs si élevé, et me réjouis que ces déplacements si mal remboursés soient de loin la solution la plus rentable.
Passant à peu près 8 heures par semaine sur les routes de Champagne, j'apprends aussi à rentabiliser mon temps: corriger les copies en conduisant est un peu délicat, mais il suffit d'attendre une grande ligne droite et de coincer le volant entre ses genoux - un jeu d'enfant ! Quant à la préparation des cours, j'ai pu, pendant une heure de trajet, méditer l'ébauche d'une leçon sur les rapports de l'Etat à l'individu, et sur l'aspect contradictoire de la formule "gestion des ressources humaines" (...).
Trois établissements, c'est le même métier en trois fois mieux : 3 codes pour la photocopieuse, 3 codes d'accès aux ordinateurs, un trousseau de clefs à faire palir les matons, 3 CPE que je ne verrai sans doute jamais, 36 collègues et 3 proviseurs-adjoints qui ont réussi à peaufiner à la dernière minute un magnifique emploi du temps, en casant très ingénieusement mes heures aux limites improbables de l'après-midi, dans les créneaux dont personne ne veut, de 16 h à 18 h.
Me voici donc "pion" à ma façon, pièce détachable, réajustable, interchangeable (...). Je ne boude pas ma chance, j'aurais pu travailler dans une entreprise plus sévère avec ses employés, comme France Télécom ; j'aurais été enfermé dans un bureau, condamné pour seule distraction à regarder par la fenêtre, d'où j'auras fini par me jeter. Au moins chez nous, on respecte les employés et leur travail.
Veuillez recevoir, sous le masque de cette ironie, l'expression de mon profond désarroi
".

Des profs d'Ambérieu tentent la grève reconductible

Le collectif Ambérieu pour la défense de l'école publique, qui se dit insatisfait par la réunion intersyndicale du 24 septembre, a initié vendredi un mouvement de grève générale reconductible. Amorcé dans des établissements ambarois, ce mouvement est suspendu aujourd'hui, en raison de l'arrêt Aumont qui autorise à compter le samedi et le dimanche comme jours de grève en cas d'arrêt de travail le vendredi et le lundi. Mais il devrait reprendre demain, mardi 28 septembre, avec une A.G. prévue à midi au lycée Solaire. "Ce ne sont pour l'instant que des balbutiements, mais d'autres grèves que celle de l'Éducation nationale vont débuter, chez Total ou chez France Télécom, déclare un porte-parole des grévistes. [La grève générale] est la seule solution pour se faire entendre puisque, visiblement, le gouvernement n'a cure du nombre de manifestants qui augmente à chaque mobilisation. Pour ne pas laisser passer la réforme des retraites, la grève générale est possible et c'est la seule solution pour se faire entendre ! "

dimanche 26 septembre 2010

La saignée continue

Nous connaissions l'intention de Luc Chatel de supprimer encore 16 000 postes dans l'Education nationale en 2011. Selon les premières informations qui commencent à filtrer, le ministère envisagerait de faire disparaître au moins 5000 postes dans le secondaire - où on attend près de 62 000 élèves de plus -, 8000 en primaire et 2000 postes dans l'enseignement privé. En outre, 3000 équivalents temps plein devraient être confiés à des stagiaires de master 2.

jeudi 23 septembre 2010

Manif contre la réforme des retraites à Bourg-en-Bresse

Trois millions de manifestants auraient défilé aujourd'hui contre la réforme des retraites clament les grandes centrales syndicales. Pendant ce temps Sarko et sa bande se réjouissent de l'adhésion croissante des Français à cette réforme inique et injuste. Pour cause : les sbires de Brice n'ont compté que 997 000 manifestants, Roms compris. A Bourg-en-Bresse, la manifestation était aussi imposante que le 7 septembre dernier, mais cette fois le beau temps était au rendez-vous. D'ailleurs la vache avait troqué son imperméable contre un chapeau de paille.

"Avec près de 6 500 personnes dans les rues du centre-ville de Bourg (11 000 selon les syndicats et 5 500 selon la police), contre 6 000 il y a deux semaines, les organisations syndicales ont rempli leur mission : montrer que la mobilisation n'avait pas fléchi, que l'heure n'était pas à la résignation. D'une manifestation à l'autre, que de changements ! Hier après-midi, les chapeaux de paille ont remplacé les capuches et les cornets de glace les parapluies du 7 septembre. Car cette fois, la météo a soutenu la cause des opposants à la réforme des retraites imposée par le gouvernement. Pour nombre d'observateurs, la légère baisse du taux de grévistes dans les entreprises a surtout eu pour origine la difficulté de supporter deux journées non payées sur le bulletin de paie du même mois. Parti comme d'habitude du champ de foire, le cortège, cette fois très féminisée, a retrouvé le centre-ville. Un élément favorable, car au fur et à mesure que le défilé avançait, ses effectifs se renforçaient. Pétards, crécelles, tambours et cloches de pâturage ont accompagné les revendications et les chants de révolte hurlés au micro par les speakers. FO et Solidaires (Sud), venus en force, exigeaient le retrait pur et simple du texte. La CFDT, comme la CGT, misait sur le nombre très important de ses militants et sympathisants dont beaucoup de jeunes bourrés d'énergie. Une centaine d'agriculteurs de la Confédération paysanne et de l'APLI (producteurs de lait indépendants) étaient cette fois encore en bonne place dans le cortège autour de la vache Voka devenue une habituée des rassemblements bruyants ! "

(source : J.-M. Perrat; Le Progrès, 24 septembre 2010)

mercredi 22 septembre 2010

Pour ceux qui ne veulent pas bosser jusqu'à 67 ans

CONTRE LA REFORME DES RETRAITES

Jeudi 23 septembre

MANIFESTATION A BOURG-EN-BRESSE

14 h. 30

Champ de foire

mardi 21 septembre 2010

Un flic à l'école

Hier les ministres de l'instruction publique et de la sécurité nationale ont inauguré à Moissy-Cramayel (77) l'expérimentation d'un nouveau dispositif de sécurisation des établissements scolaires qui consiste à affecter à terme dans 53 collèges et lycées "sensibles" un gendarme ou un policier référent - et armé. Le pandore devrait assurer une permanence d'une demi-journée par semaine et disposera d'un bureau pour recevoir tous ceux, enseignants et élèves, qui auront eu afffaire à une situation de violence avérée. Lors de la viste ministérielle un groupe de profs et d'élèves - des gauchistes certainement ! - ont manifesté leur désapprobation à l'extérieur du lycée, dénonçant entre autres choses, le fait que le policier soit armé dans l'établissement, qu'il ne soit pas prévu de lui dispenser une quelconque formation préalable à sa mission, le risque d'escalade qu'une telle présence peut provoquer dans les établissements les plus difficiles et, bien entendu, l'opération de communication politique orchestrée par la venue des deux ministres.

samedi 18 septembre 2010

Le fiasco de la masterisation

Il y a peu, Sarko Ier se vantait d'avoir "tué" le métier de ministre de l'intérieur pour dix ans. Désormais Chatel et Pécresse peuvent avec lui se vanter d'en avoir fait autant du métier d'enseignant. En effet, conséquence de la réforme de la masterisation, de la disparition, dans les faits, de l'année de stage pour les jeunes profs, mais aussi de la diminution importante du nombre de postes mis au concours, le nombre de candidats inscrits au Capes diminue fortement pour la session 2011 : "le nombre d’inscriptions effectives est en moyenne inférieur de 20 à 25 % à celui des pré-inscriptions", constate Gilles Baillat, le président de la Conférence des directeurs d’I.U.F.M. Dans certaines académies la chute avoisinerait même 50 %. Le ministère confirme la tendance : "le nombre de candidats aux concours externes est, pour 2011, de 55 202 dans le premier degré, contre 96 714 en 2010, et de 65 000 dans le second degré, contre 86 500 en 2010", avec une baisse de 25 % pour le Capes et d'un tiers pour les concours de l’enseignement professionnel. Désormais les candidats doivent s'inscrire à l'université dans un master disciplinaire et choisir la spécialité "enseignement". Mais on ne se boucule pas pour l'instant : ainsi à Aix-Marseille, où la capacité d’accueil, en première année de master, est de près d'un millier d'étudiants, seuls 485 se sont inscrits. La fac de Poitiers, elle, envisage même de ne pas ouvrir de spécialité enseignement dans plusieurs disciplines, faute d'inscriptions. A peine inaugurée, la masterisation semble bien être un fiasco, faute de perspective d'avenir pour les étudiants.

jeudi 16 septembre 2010

La loi Ciotti a été votée

Le Sénat a adopté in-extenso hier le projet de loi du député sécuritaire U.M.P. Eric Ciotti, prévoyant la suspension des allocations familiales pour absentéisme scolaire, un texte cher à Sarko Ier qui, avec son outrance langagière habituelle, avait fait de la lutte contre ce "cancer" une"priorité absolue". Intervenant lors du débat, Luc Chatel a expliqué que cette décision serait "un ultime recours" dans la mesure où "pour certaines familles, l'aide et le dialogue ne suffisent pas. Certaines familles refusent d'assumer leur autorité sur leur enfant, laissent libre cours à son absentéisme". Si les sénateurs de la majorité ont adopté le texte comme un seul homme - mais sans réel enthousiasme, paraît-il -, la gauche a voté contre. Alors que la sénatrice écologiste Marie-Christine Blandin dénonçait une "mesure simpliste, inefficace, populiste et agressive" et "une nouvelle forme de double peine pour les plus pauvres", son collègue socialiste Yannick Bodin insistait sur la "visée répressive insupportable" du gouvernement, qui "s'inscrit dans le contexte malsain de ces derniers mois", où il s'est "réapproprié des discours autoritaristes et démagogiques proches de l'extrême droite".

mercredi 15 septembre 2010

(source : Le Canard Enchaîné, 15 septembre 2010)

La journée du Luc

(source : Le Canard Enchaîné, 15 septembre 2010)

La "petite fiche innocente" de l'I.A. de l'Ain

L'Inspecteur d'Académie de l'Ain tente de désamorcer la polémique née de la malencontreuse directive adressée aux directeurs d'écoles du département pour les inviter à recenser au moyen de "fiches de liaison" les enfants "itinérants". Compte tenu des tensions apparues autour du fichier base élèves et de la politique de stigmatisation des Roms et des gens du voyage entretenue par la bande à Sarko, on ne pouvait faire plus maladroit. Pour l'I.A. il s'agit seulement de consigner sur cette "petite fiche innocente" les nom, prénom, adresse, nature de l'habitat et école fréquentée par ces élèves, afin de "créer un lien entre les écoles pour assurer un suivi pédagogique de qualité. C'est tout bête…". Ballot même... Autre bourde fâcheuse, la constitution de ce fichier n'a pas été déclarée à la CNIL et, dans l'attente de son avis, tout a été suspendu en catastrophe. On agit d'abord, on réfléchit après. L'Inspection qui, dans ce dossier, n'est pas à une "maladresse" près, a quand même pris la précaution d'inviter les directeurs d'écoles à ne pas éditer les tableaux demandés... pour ne pas inquiéter les familles. L'argumentation avancée est curieuse : "les personnes de la mission connaissent bien les gens du voyage. Elles doivent agir avec délicatesse pour les convaincre de scolariser leurs enfants. C'est pour cela qu'elles ne jugeaient pas utile d'alerter les familles". Mais la meilleure façon d'instaurer la confiance, ce ne serait pas plutôt de jouer la transparence ? Très mal à l'aise face aux associations qui s'inquiètent de l'initiative prise par ses services, l'Inspecteur d'Académie ne cache pas son agacement, surtout depuis qu'elle a été rendue publique par l'hebdomadaire Marianne. Il est vrai que pour durer dans l'administration sarkozienne, il faut mieux éviter d'attirer à soi les projecteurs des médias "fascistes" et "trotskystes" que villipendent régulièrement les pitt-bulls du Conducatore.

mardi 14 septembre 2010

Ouverture de la chasse

Vingt-quatre heures après l'ouverture officielle de la chasse dans l'Ain, une directive de l'Inspection académique demande aux directeurs d'établissements scolaires du département de recenser les "enfants du voyage peu ou mal scolarisés". Une nouvelle initiative de l'Etat sarkoziste qui n'a pas fini de faire du bruit au moment où Vivian Reding, la commissaire européenne à la justice, condamne avec des mots très durs les expulsions de Roms et menace la France d'une procédure d'infraction en justice pour violation du droit européen.

lundi 13 septembre 2010

Un tourbillon d'inaugurations

"Inaugurations d'internats ou de conteneurs, petit saut à l'étranger, annonces en tous genres : les ministres de l'Education et de l'Enseignement supérieur se sont beaucoup agités en cette rentrée 2010. Ils ont à leur actif cinq inaugurations - dont une commune - et bien plus d'annonces, certaines importantes, d'autres pas. Ou comment occuper les journaux télévisés sans jamais dire ce qui ne va pas et en se montrant de zélés réformateurs (...). Pour être ministre, il faut inaugurer plus, et plus grand." (V. Soulé, Libération, 12 septembre 2010).
La liste complète des pérégrinations de Chatel, Pécresse et Daubresse, avec ou sans leur maître, peut être consultée sur :

Chatel en réinsertion

Ce matin, solidement encadré par les deux pizzaïolos Estrosi et Ciotti, Luc Chatel inaugure à Saint-Dalmas de Tende, dans les Alpes-Maritimes, le premier internat de réinsertion scolaire voulu par le grand pédagogue Sarkozy, qui avait annoncé la création de ces structures en mai dernier, dans la foulée des états généraux de l'école, alors qu'il visitait un collège de Beauvais. Alors que l'Education nationale connaît une crise sans précédent, on n'a pas lésiné sur les moyens pour satisfaire aux attentes du Conducatore. Six profs, quatre assistants d'éducation, deux éducateurs pour... quinze élèves de 4e et de 3e identifiés comme "gravement perturbateurs (...) selon le critère qu'avait fixé le président de la République", explique Eric Ciotti, président du Conseil Général, député et bras droit d'Estrosi : "il s'agit d'élèves qui troublaient le fonctionnement de leur classe ou de leur collège et qui se trouvent proches du décrochage, soit qu'ils soient passés plusieurs fois en conseil de discipline ou aient été plusieurs fois exclus". Mais attention : "ce n'est pas une maison de correction !". Les pensionnaires y séjournent un an "sur la base du volontariat de leur famille" et, à l'issue de cette année scolaire, réintégreront un établissement classique. Le département des Alpes-Maritimes a investi 100 000 € dans l'affaire et on a pu calculer que le coût moyen d'un élève y est de 15 000 €, plus du double que ce que coûte un lycéen "classique". A terme, le gouvernement prévoit la création d'un E.R.S. par académie, Sarko Ier en ayant promis dix au cours des trois prochains mois.

dimanche 12 septembre 2010

Sarko ne veut pas voir les jeunes dans la rue

(source : Le Canard Enchaîné, 8 septembre 2010)

vendredi 10 septembre 2010

Confidence pour confidence

Un rapport "confidentiel" rédigé par les services de l'Education nationale vient contredire le joli tableau que le ministre Luc Chatel s'est appliqué à peindre lors de sa récente tournée des médias au moment de la rentrée des classes. Plusieurs difficultés sont mises en exergue : les problèmes de remplacement des professeurs qui s'aggrave et suscite de réelles inquiétudes, les "tensions" accrues dans les collèges et les lycées qui "doivent accueillir 25.000 élèves en plus avec l'équivalent de trois ou quatre mille emplois en moins" et, plus généralement des choix budgétaires qui préparent "assez peu l'avenir". Trop souvent, "le recrutement de professeurs titulaires est à peine suffisant pour couvrir les postes à pourvoir" et partout le nombre de postes partagés entre plusieurs établissements a considérablement augmenté, tandis que le recours à de plus en plus de vacataires est confirmé. Et devinez quoi ? Le ministère n'a souhaité faire "aucun commentaire". Etonnant, non ?

(source : Le Parisien - Aujourd'hui en France, 11 septembre 2010)

Une situation dégradée dans les collèges de l'Ain

"On commence à voir circuler des courriers électroniques de chefs d'établissements qui recherchent des enseignants… ", s'inquiète Nicolas Jambon, responsable du Snes de l'Ain, intreviewé dans Le Progrès d'aujourd'hui. C'est ainsi que 3 heures d'anglais, 6 heures d'allemand et 6 heures de S.V.T. ne sont toujours pas pourvues au collège d'Hauteville-Lompnes : "ce sont des heures budgétisées, mais pas pourvues faute de remplaçants". Par ailleurs, il faut souhaiter que les profs de maths du département soient dotés d'une santé de fer car pour le moment il n'y a dans le département aucun remplaçant de prévu dans cette matière.
Côté effectifs, la situation s'est dégradée dans les classes de nos collèges par rapport à l'année dernière. Bien que le nombre de collégiens ait augmenté de 280 élèves, le nombre de classes, lui, est resté inchangé - 1 061 - tandis que huit postes de prof ont été supprimés. Le nombre moyen d'élèves par classe dans les collèges est cette année de 25,06, contre 24,70 en 2009. Il était de 23,89 en 2005. Tout en reconnaissant du bout des lèvres qu'il existe des disparités, "l'I.A. parle de très légère augmentation, mais nous n'avons pas la même interprétation. Car il s'agit d'une moyenne. 25 % des classes accueillent en réalité 27, 28 voire 30 élèves" assure Nicolas Jambon. Parole de prof de maths !

Mais que devient l'I.U.F.M. de Bourg ?

Prérentrée à l'IUFM à Bourg : la masterisation en marche « forcée »
Il en a gardé le nom, mais a singulièrement changé de contenu. L'I.U.F.M. de l'Ain a accueilli, hier, ses 30 premiers étudiants inscrits en master 1 des "métiers de l'enseignement scolaire, de la formation et de la culture". Et les 80 autres qui doivent accéder cette année au master 2, entrant dans la nouvelle formation universitaire (les inscriptions ne seront closes qu'au 30 septembre). Il ne s'agissait donc, pour les futurs stagiaires de l'Éducation nationale, qui seront les professeurs des écoles de demain, que de prérentrée. Les cours, à l'I.U.F.M. de l'Ain, ne débuteront en effet que le 13 septembre.
Et les étudiants seront les premiers à tester les effets d'une réforme que le responsable de l'établissement burgien, Georges Combier, n'hésite pas à ranger sur l'étagère des "mauvais projets". Pour autant, l'I.U.F.M. de Bourg, qui n'accueille qu'un master, déclinant trois spécialités : éducation et sciences, éducation et santé, et éducation et T.I.C. (Techniques de l'information et de la communication) fera en sorte d'assurer sa mission. "Cette année, le master 2 sera essentiellement présenté par les étudiants qui ont raté le concours l'an dernier, précise Georges Combier. Ce sera une année de transition entre l'ancien et le nouveau système". Un système qui prévoit une entrée en master 1 à bac + 3 (licence). Suivi d'un master 2 et d'un concours, en septembre. Pour obtenir le droit à devenir stagiaire enseignant, il faudra que les étudiants aient validé leur année de master 2 et réussi le concours.
(source : Le Progrès, 10 septembre 2010)

jeudi 9 septembre 2010

Paroles d'excellence

"C'est pas une machine où on prend les meilleurs pour en faire les super meilleurs !". Avec une telle syntaxe Sarko Ier n'aurait donc pas pu intégrer l'un des onze internats d'excellence qui ont ouvert leurs portes en ce mois de septembre. Il a pu néanmoins franchir aujourd'hui les portes de celui de Marly-le-Roi pour vanter à sa façon le "mérite républicain" : "la République, c'est celle qui doit promouvoir celui qui le mérite, et qui doit sanctionner celui qui le mérite" a-t-il déclaré fièrement devant un parterre d'élèves, de professeurs et de parents, avant d'ajouter, dans son style si particulier, que "c'est un lieu où tous les jeunes qui veulent s'en sortir, qui veulent réussir et qui font des efforts, on va leur donner une chance supplémentaire".
Mais Sarko ne serait pas Sarko s'il n'en avait pas profité pour désigner les mauvais sujets à la vindicte populaire, en l'occurrence ceux "qui rendent la vie impossible aux autres". Gare à "celui qui a été exclu de quatre établissements", à "celui qui a manqué plusieurs trimestres parce qu'il ne va pas au collège ou au lycée", ou encore à "celui qui ne comprend pas ce que signifient les mots autorité, respect, discipline, enseignant, enseignement". Notre bon Souverain destine ces mauvais sujets et leurs semblables aux établissements de réinsertion scolaire, version sarkozienne de la maison de redressement. Qu'on se le dise, "personne ne peut s'en sortir s'il n'est pas décidé à faire un effort pour lui-même, pour ses enfants et pour sa famille". C'est vrai que cette règle là, chez les Sarkozy, on la connaît bien, surtout quand il s'agit de faire des efforts pour ses enfants et pour sa famille, y compris sa famille politique.

mercredi 8 septembre 2010

Les lauriers de Chatel

Notre ami le Lèche-Luc a certainement senti ses chevilles gonfler ce matin lorsque Sa Majesté, qui recevait en son palais ses godillots du Palais Bourbon, s'est lâché et a dressé un portrait dithyrambique de son ministre de l'Education nationale : "on a un ministre de l'Education nationale fantastique: Luc Chatel. C'est sa deuxième rentrée. Il est courageux, solide. La masterisation, c'est fait. Il a géré la réforme des lycées de manière remarquable. J'ai apprécié ses déclarations sur la discipline en classe". Continue comme ça Luccio et les portes de Matignon pourrait s'ouvrir devant toi....

Grosse manif' à Bourg-en-Bresse

"Le défilé d'hier après-midi à Bourg-en-Bresse, contre la réforme des retraites et plus globalement contre la politique du gouvernement, a pris cette fois une dimension supplémentaire. On sait en effet que chaque été, le glorieux Tour de France jauge sa popularité à partir du nombre de spectateurs amassés au bord des routes. Hier, un phénomène semblable s'est produit. Nombre d'opposants aux textes du gouvernement et de l'UMP ont regardé passer le peloton. « Nous voulons prendre vraiment la mesure de la mobilisation et de l'événement car dans le cortège, on ne sait jamais où on en est et la cause le mérite », expliquait un instituteur à la retraite. Entre le champ de foire et la préfecture, en passant par les avenues de Lattre et Alsace-Lorraine, les rues Foch et du 4-Septembre, ils étaient ainsi plusieurs centaines sur les trottoirs. Beaucoup applaudissaient les banderoles déployées dans des conditions météorologiques exécrables. Ce soutien statique, mais actif, ajouté aux fantassins du défilé syndical, fait raisonnablement grimper le nombre de manifestants à un chiffre allant de 5 500 à 6 000. Un succès de toute façon incontestable pour les syndicats."Lire la suite sur http://www.leprogres.fr/fr/region/l-ain/ain/article/3741784/Entre-5-500-et-6-000-manifestants-sous-les-parapluies-a-Bourg.html
Selon le Snes de l'Ain les taux de grévistes ont été importants dans les lycées et collèges du département avec une moyenne de 56 %, les records étant atteints à Saint-Rambert-en-Bugey (88 % à 9 h.) et à... Vonnas (84 %).

mardi 7 septembre 2010

Dans les rues de Bourg

Une marée de manifestants sous les parapluies multicolores dans les rues de Bourg-en-Bresse, malgré le déluge. Une manif' record sans aucun doute... Les premières estimations nationales évoquent 2,5 millions de manifestants.

Forte mobilisation à Vonnas

"Un enseignant sur quatre n'a pas assuré ses cours en cette journée de lundi, dans les collèges et lycées de l'Ain, selon le SNES-FSU qui appelait à la grève. Le syndicat faisait ainsi état, en fin d'après-midi, d'un taux de grévistes de 26 % dans la cinquantaine de collèges publics du département. Relevant au passage quelques beaux résultats : 10 enseignants grévistes sur 23 attendus au collège de Vonnas (43 %), 12 sur 22 (55 %) à Prevessin, 9 sur 23 (39 %) à Nantua ou 9 sur 36 à Meximieux…"

(source : Le Progrès, 7 septembre 2010)

Aujourd'hui près de 90 % du personnel du collège de Vonnas est en grève.

lundi 6 septembre 2010

Dans les rues de Lyon

Près de 30 % des profs du secondaire ont fait grève aujourd'hui dans l'académie de Lyon. Ils étaient un millier cet après-midi à battre le pavé dans la capitale des Gaules pour fustiger Chatel et sa politique de casse de l'école..

Grève dans l'Education nationale : c'est parti

Suppressions de postes, disparition de la formation des jeunes débutant dans le métier, réforme des lycées hasardeuse, affectation des remplaçants sur des postes à l'année et recours généralisé à Pôle emploi, précarité accrue, dégradation générale des conditions de travail, manque de reconnaissance, perte de pouvoir d'achat, etc... Les motifs de la colère des profs sont multiples alors que commencent deux journées de grève et de manifestations contre la politique éducative du gouvernement. On annonce déjà 70 % de grévistes dans les écoles primaires de l'Ain (une école sur trois restera portes closes demain matin) et une importante mobilisation dans le secondaire. A l'appel du Snes, de Sud-éducation et de l'Apses la grève débute dès aujourd'hui dans les collèges et les lycées et s'annonce bien suivie dans plusieurs établissements de la région comme au collège de Vonnas où, dès vendredi, un prof sur trois se déclarait gréviste pour les deux jours à venir. Près des trois quarts du personnel devraient cesser le travail demain.
Lundi 6 septembre, 14 h.
manifestation académique
Bourse du travail, LYON
Mardi 7 septembre, 14 h. 30
manifestation départementale
Champ de foire, BOURG-EN-BRESSE

dimanche 5 septembre 2010

Les Français favorables aux manifs

Selon le quotidien Ouest-France, 70 % des Français approuveraient la journée de mobilisation contre la réforme des retraites, mardi. Toutefois, 53¨% des interrogés trouveraient encore "acceptable" le recul à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite. Etrange paradoxe. Mais ils étaient 58 % en juin. Quant à la part de ceux qui trouvent que la perspective du recul de l'âge de la retraite est "tout à fait inacceptable", elle progresse de sept points et atteint 30%. Les Français seraient donc en train de se réveiller et de se rendre compte du caractère fondamentalement injuste de ce que veut leur imposer Sarkozy.
Dans son édition d'aujourd'hui, Le Progrès-édition de l'Ain, qui revient sur la manifestation pour les Droits de l'Homme, envisage "une forte mobilisation mardi 7 septembre" dans les rues de Bourg-en-Bresse

vendredi 3 septembre 2010

Manifestons notre ras-le-bol !

Venez participer avec nous aux manifestations qui auront lieu à Lyon et à Bourg-en-Bresse les 6 et 7 septembre.


Lundi 6 septembre
14 h

Lyon, Bourse du travail



Mardi 7 septembre
14 h. 30
Bourg-en-Bresse, champ de foire

Témoignages

« Aujourd'hui, être prof, c'est affronter aberrations sur aberrations. C'est être précaire au dernier degré. C'est se faire trimballer, humilier, balader de réformes débiles en élèves paumés. ». Un témoignage parmi d'autres sur les joies du métier que l'on peut trouver sur le site Rue89 dans un article consacré aux jeunes profs et à la réforme de la formation.http://www.rue89.com/2010/09/02/aujourdhui-etre-prof-cest-se-faire-trimballer-humilier-164868

jeudi 2 septembre 2010

Internats d'excellence : le coûteux gadget de Sarko

Le site Rue89 dénonce les internats d'excellence dont Chatel se plait tant à faire la publicité. Ils sont une douzaine à ouvrir leur porte cette année. "Fruits d'un oukase présidentiel hautement politique, ils sont censés regrouper des élèves d'origine modeste, qualifiés de « méritants », qu'il s'agit, plus précisément, d'éloigner de leur milieu d'origine", les heureux élus étant sélectionnés comme des bêtes de concours sur un profil "digne d'une classe prépa". Pour financer ce nouveau hochet présidentiel la loi de finances de 2010 a débloqué la bagatelle de 500 millions d'euros, "sans compter l'emprunt national dont [ils] seront, dans le domaine scolaire, les seuls bénéficiaires". En résumé, "des structures coûteuses, réservées à un nombre infime d'élèves, fondées sur un projet dont la pertinence n'est pas démontrée, la nouveauté encore moins, pour une efficacité peu ou pas évaluée".

http://www.rue89.com/2010/09/02/les-internats-d-excellence-un-couteux-gadget-presidentiel-165043