
On ne manque pas d'imagination chez Chatel pour saigner à blanc l'Education nationale. Et le manque de réaction des profs incite à aller plus loin encore...
Revue de presse et chronique sur le monde de l'Education dans le département de l'Ain... et au delà.
On ne manque pas d'imagination chez Chatel pour saigner à blanc l'Education nationale. Et le manque de réaction des profs incite à aller plus loin encore...
(photo : Le Progrès, 21 mai 2010)
Comment devenir professeur d'espagnol en 24 heures chrono, sans aucune expérience d'enseignement et sans aucun diplôme d'espagnol, mais avec... le BAFA équitation. Idéal pour jouer les picadores. Avec l'Education nationale et Pôle Emploi tout devient possible, même le pire. Olé !
(source : M6, 66 Minutes, 6 mai 2010)
(photo : Mâcon Infos, 12 mai 2010)
S'adapter aux besoins de l'élève
Dans ce domaine, tout est à revoir car l'élève, qui est prétendument au centre du système, est en fait "le dernier servi", dénonce la Cour. A commencer par le temps et les rythmes scolaires qui ne lui sont absolument pas adaptés. Surtout pour ceux déjà en difficulté, qui peuvent dépasser la journée de six heures de cours quand ils ont aussi à suivre ceux de soutien scolaire, en sus des heures de cours ordinaires.
Les redoublements, qui sont le plus souvent inefficaces et coûteux, devraient être revus à la baisse et les économies ainsi faites allouées "au financement d'actions d'accompagnement personnalisé". Il faut "arrêter de dire que tous les élèves doivent avoir le même nombre d'heures de mathématiques et que le soutien est le même pour tout le monde", martèle Jean Picq. Pour le président de la troisième chambre de la Cour des comptes, rédactrice du rapport, "l'égalitarisme de notre système maintient l'inégalité". La composition des classes est aussi visée par le rapport, qui note que leur "hétérogénéité est plus vécue comme une contrainte que comme un objectif louable".
La Cour pointe encore du doigt une orientation qui se fait par défaut et sur la base de l'échec. La troisième chambre, confirme ce qu'elle avait été la première à pointer, dans un précédent rapport : le risque de ghettoïsation des établissements les plus difficiles qui voient fuir leurs meilleurs élèves du fait de l'assouplissement de la carte scolaire.
Des enseignants plus efficaces
Dans son rapport, la Cour relève que l'affectation des enseignants n'est pas faite en fonction de leurs compétences et des élèves qu'ils auront en face d'eux. Il faut, dit-elle, "définir un cadre réglementaire conforme à la diversité de leurs missions" : enseignement disciplinaire, mais aussi coordination des équipes pédagogiques, accompagnement personnalisé (suivi, aide méthodologique, dispositids spécifiques, conseil en orientation…). "Un accord annuel arrêté entre les enseignants et les responsables des établissements [devrait] définir les modalités pratiques de répartition de ces missions", estime le rapport.
Des établissements responsabilisés
La Cour demande "que ce soient les équipes pédagogiques qui déterminent les modalités de répartition des moyens d'enseignement et d'accompagnement personnalisé". Une mesure révolutionnaire que le ministère ne peut accepter, car elle reviendrait à le destituer.
Enfin, elle propose de systématiser les affectations "sur profil" des responsables et des enseignants des établissements les plus difficiles, et de les évaluer à partir des "bonnes pratiques relevées en France et à l'étranger".
Le rapport de la Cour sort une semaine après celui de l'Institut Montaigne sur l'école primaire. Beaucoup plus complet, il enfonce le même clou : la réforme de fond en comble de notre système scolaire est urgente. Surtout quand on est supposé élaborer une société de la connaissance.
Reste à savoir si le ministère aura le courage de s'y atteler, tant le changement de cap implique de changements en matière de politique éducative.
(source : Marc Dupuis, Le Monde, 12 mai 2010)
Retrouvez des exemples de sujets et entraînez-vous à bien "agir en fonctionnaire de l'Etat" sur http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article3741 ; édifiant !
Non aux suppressions de postes !