Cette semaine Le Canard Enchaîné nous apprend que Luc Chatel a fait une drôle de tête quand, le 20 avril dernier, il a appris de la bouche de Notre Petit Timonier l'installation de policiers ou de gendarmes "dans 53 établissements scolaires particulièrement sensibles". Non seulement personne ne l'avait prévenu de ce qu'allait annoncer le roi Sécuritas, mais il ignorait également quels étaient les 53 bahuts choisis. Et pour cause. La liste des bénéficiaires de cette attention impériale avait été élaborée... par le ministère de l'Intérieur, sans aucune concertation avec la rue de Grenelle. Circulez, y a rien à voir ! Humiliation suprême pour le lèche-Luc, c'est Chouchou Ier lui même qui aurait demandé à Brice le nice "de s'occuper de ce problème". Comme dirait l'Auvergnat, un ministre de l'Education ça va ; c'est quand il y en a beaucoup que ça pose des problèmes.
jeudi 29 avril 2010
mercredi 28 avril 2010
Un prof poignardé
Encore deux belles journées pour l'Education nationale. Lundi matin, à Avignon, une surveillante a été rouée de coups de poings et de coups de pieds par un élève à qui elle avait demandé d'éteindre sa cigarette. A Aumetz en Moselle, c'est un prof de S.V.T. qui a été poignardé ce matin même par un élève de quatrième qu'il avait retenu à la fin de son cours pour une histoire de cahier mal tenu. Heureusement le ministre Chatel veille et, depuis la lointaine Chine où il accompagne Notre Petit Scarabée, il n'a pas manqué de condamner "fermement ce [dernier] geste inqualifiable" et d'apporter son "soutien dans l'épreuve à l'enseignant et à l'ensemble de la communauté éducative". Cette dernière bénéficiera d'ailleurs à la demande de notre prévenant ministre "de la mise en place d'une cellule d'écoute psychologique". Mais pas un mot de réconfort pour la surveillante avignonnaise. Quant à ceux qui s'inquiètent face à cette indicible poussée de violence qu'on ne manque pas de remarquer un peu partout et qui, aujourd'hui, n'épargne malheureusement plus aucun établissement, qu'ils se rassurent : Chatel a rappelé sa "volonté indéfectible de faire reculer la violence en milieu scolaire par la mise en œuvre de l'ensemble des orientations issues des Etats généraux de la sécurité à l'Ecole". Qui (sur)vivra verra.
jeudi 22 avril 2010
Démagogie, quand tu nous tiens...
Selon un sondage CSA publié par Le Parisien - Aujourd'hui en France, près de deux Français sur trois (63%) sont favorables à "la suppression systématique" des allocations familiales en cas d'absentéisme à l'école, annoncée par Sa Majesté Démago Ier.
Dans le détail, ce sondage nous apprend que 28% des personnes interrogées sont "tout à fait" favorables à la suppression et 35% "plutôt" favorables". 12% seulement des sondés sont "tout à fait" opposés. Parmi les parents d'élèves interrogés, 62% sont favorables à cette mesure alors que 36% y sont opposés.
Dans le détail, ce sondage nous apprend que 28% des personnes interrogées sont "tout à fait" favorables à la suppression et 35% "plutôt" favorables". 12% seulement des sondés sont "tout à fait" opposés. Parmi les parents d'élèves interrogés, 62% sont favorables à cette mesure alors que 36% y sont opposés.
mardi 20 avril 2010
Sarkocop is back
Sarkocop le ministre de l'Intérieur est reparti en campagne. Ce matin en Seine-Saint-Denis il a ressorti une fois de plus son grand discours sécuritaire et sa matraque pour annoncer une loi autorisant la suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire. "Désormais, la décision de suspendre les allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire injustifié et répétitif d'un élève devra avoir un caractère systématique" a-t-il déclaré. Actuellement en cours d'élaboration, le texte prévoirait selon son initiateur, le député Ciotti, qu'un élève absent plus de quatre demi-journées par mois sans justification, recevrait d'abord un avertissement, tandis que le principal ou le proviseur, converti en auxiliaire de police, en informerait l'inspecteur d'académie afin d'organiser une rencontre avec les parents défaillants. En cas de récidive, l'I.A. pourrait alors demander la suspension des allocations familiales auprès du Président du Conseil général. Il est inutile de rappeler qu'il n'y a pas de rapport systématique entre absentéisme scolaire et délinquance et que la majorité des acteurs du monde de l'Education s'accorde à reconnaître que ce genre de mesure s'avèrerera injuste et totalement inefficace pour lutter contre l'absentéisme scolaire. Car c'est l'effet d'annonce qui compte.
Notre Souverain Protecteur a également déclaré que le gouvernement proposera aux 53 chefs d'établissements scolaires "particulièrement sensibles" du 9.3 d'installer "un bureau destiné [à un ] policier ou gendarme référent" - "un jeune gars sympathique" aurait même précisé Sa Majesté lors du Conseil des ministres - le valeureux pandore étant chargé de "recevoir les jeunes tentés par les chemins de la délinquance" et d'"écouter les enseignants qui peuvent avoir peur de tel ou tel". "Ces policiers ou gendarmes référents ne seront engagés dans ces établissements que sur la base du volontariat des établissements. Si le chef d'établissement ne le veut pas, il voudra bien le signaler par écrit par écrit au ministre de l'Intérieur et au ministre de l'Education nationale. Comme ça, chacun prendra ses responsabilités. Ceux qui le voudront auront alors un jeune policier pour faire de la prévention", a-t-il ajouté... Et qu'ils s'estiment heureux de ne pas récupérer un vieux poulet acariâtre.
Notre Souverain Protecteur a également déclaré que le gouvernement proposera aux 53 chefs d'établissements scolaires "particulièrement sensibles" du 9.3 d'installer "un bureau destiné [à un ] policier ou gendarme référent" - "un jeune gars sympathique" aurait même précisé Sa Majesté lors du Conseil des ministres - le valeureux pandore étant chargé de "recevoir les jeunes tentés par les chemins de la délinquance" et d'"écouter les enseignants qui peuvent avoir peur de tel ou tel". "Ces policiers ou gendarmes référents ne seront engagés dans ces établissements que sur la base du volontariat des établissements. Si le chef d'établissement ne le veut pas, il voudra bien le signaler par écrit par écrit au ministre de l'Intérieur et au ministre de l'Education nationale. Comme ça, chacun prendra ses responsabilités. Ceux qui le voudront auront alors un jeune policier pour faire de la prévention", a-t-il ajouté... Et qu'ils s'estiment heureux de ne pas récupérer un vieux poulet acariâtre.
samedi 17 avril 2010
vendredi 16 avril 2010
Massacre à la Tron...çonneuse
GeorgesTron, le nouveau secrétaire d'Etat à la fonction publique, a confirmé hier le strict maintien du principe sarkozyste de non renouvellement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite en 2011, ce qui équivaudrait selon lui non au non remplacement de 34 000 fonctionnaires, "grosso modo". A force d'amputations successives le service public de demain ne sera plus qu'un homme... tronc.
Les décrocheurs à la fiche
Orwell marque encore un point. Après Base élèves et Sconet, un troisième fichier va bientôt voir le jour dans l'Education nationale. S.D.O. - c'est son nom, pour Suivi De l'Orientation - a pour objet de répertorier les "décrocheurs", c'est à dire les quelques 150 000 jeunes qui, chaque année, sortent du système scolaire sans aucun diplôme. C'est la réponse voulue par Notre Majesté à un phénomène qui prend de l'ampleur au point, rappelons-le, de toucher la famille royale elle même. En effet, faute de pouvoir recaser tous les "décrocheurs" au Conseil général des Hauts-de-Seine ou à l'Epad, Notre Bon Sire avait promis la mise en place d'un système où ils seraient tous "suivis, répertoriés et où on leur proposer(ait) un emploi". Ce sera bientôt chose faite et les chefs d'établissements seront invités, malgré les réserves formulées par la C.N.I.L. à propos de la communicabilité de certaines données individuelles, à établir des fiches dès qu'un élève montrera les premiers signes de désintérêt pour l'école.
Et si, au lieu d'un fichage imbécile et systématique des individus l'Education nationale cherchait plutôt à identifier les raisons de ces décrochages et à y apporter des réponses constructives, notamment en donnant aux établissements les moyens (humains) de les limiter. Ce serait certainement plus productif que de remplir des fichiers de police dont on peut s'interroger sur l'usage qui pourrait en être fait à terme, même si le ministère assure que les fiches ne seront conservées que deux ans et "ne pourront être transmises à d'autres administrations".
jeudi 15 avril 2010
Les hics du hit
Le Progrès publie aujourd'hui le très controversé palmarès des lycées édité par le ministère de l'Education nationale. Sans surprise, dans l'Ain aussi les lycées privés trustent les premières places avec des taux de réussite au bac qui approchent les... 100 % ; alléluia : Jeanne d'Arc de Cessy (97 %) et Saint-Pierre de Bourg-en-Bresse (95 %) sont bénis des dieux. Du côté du public, c'est le lycée international de Ferney-Voltaire qui décroche le pompon avec 93 % de réussite pour 435 candidats présentés, contre seulement 73 candidats pour Jeanne d'Arc et 147 pour Saint-Pierre. Puis viennent les lycées Saint-Exupéry de Bellegarde et Bichat de Nantua avec 92 % de réussite mais un nombre de candidats limité (144 et 79). Quant aux établissements burgiens, Quinet et Lalande occupent les 9e et 10e places (sur douze) avec des taux de réussite respectifs de 88 et 86 % pour 378 et 265 candidats présentés. Carriat, lui, affiche 85 % de réussite et se classe au 11e rang des lycées professionnels (sur 12), un classement qui a encore moins de sens que le précédent compte tenu de la grande diversité des bacs préparés d'un lycée à l'autre. Notons en passant que les trois quarts des élèves qui entrent en seconde dans un lycée public de Bourg-en-Bresse passent le bac, contre à peine plus de la moitié (56 %) à Saint-Pierre ; voilà qui contribue aussi à expliquer l'écart de sept à dix points qui existe à l'arrivée entre le public et le privé plus sélectif.
o.g.
lundi 12 avril 2010
Chatel veut réorganiser l'année scolaire
Invité sur RMC info ce matin, Luc Chatel, qui s'est davantage posé en porte-parole du gouvernement qu'en ministre de l'Education nationale, n'est pas revenu sur les résultats des États Généraux de la violence. Néanmoins, la formule semble lui plaire puisqu'il a annoncé la tenue avant la fin de l'année d'une conférence nationale sur les rythmes scolaires. En attendant, il a confirmé la fin de la semaine de quatre jours pour tous dans le primaire et a laissé entendre pour le futur une possible réorganisation de l'année scolaire, avec peut-être une remise en question des "grandes vacances" telles qu'elles existent aujourd'hui, constatant que les petits Français n'étaient plus nombreux à devoir, au mois d'août, aider leurs parents à rentrer les moissons. Le ministre a également annoncé qu'à partir de septembre le système de remplacement des absences de courte durée devrait être amélioré et que, dans les collèges et les lycées, tout devrait être fait pour remplacer au plus vite les profs défaillants, avec la disparition du délai de carence de 15 jours au profit d'une obligation de résultat sous 24 h. Voilà qui devrait beaucoup amuser les chefs d'établissements et favoriser le développement de la précarité dans l'Education nationale.
jeudi 8 avril 2010
Des Etats généraux pour rien... ou presque
A l'issue des Etats généraux de la sécurité à l'école, Chatel a fait deux constats : 1°) il faut renforcer la formation des profs ; 2°) il faut plus d'adultes dans les établissements. Mais ne croyez pas qu'il renonce pour autant à la politique conduite depuis trois ans et qui consiste à faire tout le contraire, puisque notre cher ministre a accéléré le rythme des suppressions de postes et supprimé toute formation digne de ce nom pour les enseignants débutants. Dans sa déclaration finale il a néanmoins annoncé que chaque étudiant en master préparant les concours d'enseignants bénéficiera "d'une formation spécifique à la gestion des conflits et à la prévention de la violence", et que chaque professeur nouvellement recruté suivra "lors de son année de stage un module de formation sur la tenue de classe", mais aussi qu'il entend "doubler les effectifs"... des équipes mobiles de sécurité dans les "académies les plus exposées à la violence". Comme de coutume dans l'Education nationale, rien n'est résolu et on n'a donc pas fini d'entendre parler de violence scolaire.
mercredi 7 avril 2010
lundi 5 avril 2010
Une caravane pour l'éducation
Un groupe de profs et de parents du collège de l'Estaque près de Marseille a entamé cet après midi un périple d'une semaine pour "dénoncer les conséquences dramatiques des réductions de moyens pour l'Education nationale qui se trouve en situation de détresse". Sur la route qui les mène à Paris, leur caravane s'arrêtera à Lyon mercredi. Souhaitons leur bon voyage. (source : http://estaque-engreve.blogspot.com)
vendredi 2 avril 2010
Un nom sans renom
Pour le vingtième anniversaire du collège de Vonnas, proposition avait été faite de baptiser enfin notre établissement. Dès septembre une consultation "démocratique" avait été lancée auprès des élèves, des parents d'élèves et du personnel, tandis que le conseil municipal, désireux d'honorer quelques célébrités locales, faisait de son côté trois propositions de noms, dont celui de M. Paul Chapeland, ancien maire. A l'issue de plusieurs semaines de consultations, trois propositions sont sorties du chapeau : collège du Renon - petit cours d'eau passant à proximité, option consensuelle - collège de la colombe - proposition d'élèves pacifistes - et collège de Vonnas -option conservatrice. Appelé à se prononcer, le conseil d'administration accordait en novembre dernier ses faveurs au collège du Renon, avec une majorité de dix voix, devant collège de la colombe (7 voix) et collège de Vonnas (3 voix). Et voilà que, interrogé par la direction de l'éducation du Conseil général sur le résultat de cette consultation interne, le conseil municipal, dans sa délibération du 1er mars dernier, dans un bel élan de déni de démocratie, "PROPOSE de retenir la proposition N°3 collège de Vonnas mais DÉSIRE maintenir la proposition faite avec le nom de Paul Chapeland pour la dénomination du collège de Vonnas". Où comment tenter d'imposer coûte que coûte une proposition qui n'avait suscité aucun enthousiasme dans une communauté scolaire dont la majorité des membres ignore tout ou presque de l'oeuvre du glorieux édile. Allez donc dans de telles conditions expliquer désormais aux élèves ce qu'est une consultation démocratique... nom de nom. On pourra toujours retenter le coup pour le trentième anniversaire.
jeudi 1 avril 2010
Vers une suppression du brevet ?
Faut-il supprimer le brevet des collèges ? La question est posée par le député du Doubs Jacques Grosperrin (U.M.P.), qui estime le coût de cet examen à 6,5 millions d'euros par an pour une utilité qui resterait à démontrer. Il préconise donc sa disparition au profit d'un contrôle continu tout au long de l'année avec une évaluation par compétences, sous la forme d'exercices pratiques comme, par exemple, en langues, "une conversation téléphonique avec un professeur" ou "l'envoi d'un courriel à un chef d'entreprise". Cet ex-prof en sciences de l'éducation qualifie le B.N.C. d' "épreuve hétéroclite, voire bizarre", trop compliquée à mettre en oeuvre, trop stressante pour les élèves, mêlant trop des formes d'évaluation, très différentes les unes des autres : épreuves "classiques" en français, maths et histoire-géo, contrôle continu ailleurs, oral en histoire de l'art, niveaux de compétences en informatique et en langues, note de vie scolaire. Il a d'ailleurs trouvé le soutien de la Peep et des chefs d'établissements. Quant à Chatel, il s'est dit "attaché à cet examen" et a indiqué qu'il souhaitait "maintenir le diplôme du brevet" en rappelant qu'il a su, avec le temps, évoluer, s'adapter aux nouvelles exigences de la société, avec notamment l'introduction d'une épreuve en informaique (B2i) ou en langues pour permettre aux élèves de "valider leurs connaissances" et de "se situer par rapport au système éducatif". "Je n'ai pas prévu de supprimer le brevet" a-t-il déclaré au micro de R.T.L.
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