jeudi 30 avril 2009

Vers un boycott de examens dans les facs

Réunie pour la neuvième fois hier mercredi à l'université Paris IV, la Coordination nationale des universités, qui regroupe des représentants de 73 universités et instituts, a appelé les enseignants-chercheurs et les personnels administratifs "à ne pas organiser la tenue des examens jusqu'à la satisfaction de ses revendications". Elle a renouvelé ses revendications qui portent sur "le retrait du projet de réforme de la formation des enseignants des premier et second degrés", "le retrait du décret sur le staut des enseignants-chercheurs" publié au Journal officiel samedi dernier, "le rétablissement des postes supprimés en 2009" dans l'enseignement supérieur et la recherche et "l'arrêt du démantèlement des organismes publics de recherche" tels que le CNRS.
En réponse, Valérie Pécresse juge cet appel "irresponsable" et fait savoir que "les examens se tiendront dans de bonnes conditions" : "je mettrai tout en œuvre pour que les rattrapages aient lieu, a-t-elle déclaré. Les rattrapages auront lieu et les examens se tiendront dans de bonnes conditions", tout en menaçant les universitaires rebelles de "possibles retenues sur salaires" dans la mesure où, selon elle, faire passer des examens est une obligation de service. Dans le supérieur comme en primaire, la même réponse est donc faite à tous ceux qui s'opposent légitimement aux réformes imbéciles voulues par le couple infernal Darcos - Pécresse.

mardi 28 avril 2009

La Saint Valérie

En ce jour de saint Valérie, alors que pour la onzième fois en treize semaines, les enseignants-chercheurs et les étudiants descendaient dans la rue pour dénoncer avec toujours la même obstination les réformes Pécresse - Darcos, faisons le point sur l'état des universités, alors que le gouvernement continue à minimiser l'ampleur des blocages et des pertubations dans les facs.

Cet état des lieux, dressé par le ministère de l'Enseignement supérieur, est à prendre avec des pincettes. Ainsi les universités de Lyon II et de Lorient seraient "légèrement perturbées". La première vient en effet de fermer ses portes pour une durée indéterminée après les violents incidents qui, hier, ont opposé les grévistes à des vigiles puis à la police venue en force avec chiens et tasers. Quant à la seconde où il n'y a quasiment plus de cours depuis trois mois, elle a reconduit le blocage intégral pour la semaine, et il ne se passe pas une journée sans nouvelle manifestation.

lundi 27 avril 2009

Pécresse campe sur ses positions

"Nous ne braderons pas les diplômes, (...) s'il faut retarder les examens de quelques semaines, nous le ferons", a déclaré hier Valérie Pécresse, invitée du Grand Jury RTL.
Alors que le mouvement des enseignants-chercheurs et des étudiants se poursuit et que de très nombreuses universités sont encore perturbées, Pécresse tente de minimiser l'ampleur du mouvement et de la colère de nos collègues du supérieur qui refusent d'encaisser la vague de décrets entérinés la semaine dernière en Conseil des Ministres. Fidèle à la ligne dictée par Fillon l'autre jour, la ministre de l'Enseignement supérieur campe sur ses positions, continue à miser sur le pourrissement et tente de monter les étudiants les uns contre les autres en agitant le spectre de la non validation de l'année universitaire. "Nous ne validerons pas automatiquement des semestres dans lesquels il n'y aura pas eu de cours, a-t-elle affirmé. Nous ne braderons pas les diplômes cette année et s'il faut prendre davantage de temps, s'il faut passer certains modules l'année prochaine, s'il faut retarder les examens de quelques semaines, nous le ferons (...). Le temps est compté. Cela nécessite une volonté de la communauté universitaire de sauver cette année, de penser d'abord aux étudiants (...). Sur les inquiétudes qui se sont fait jour, des réponses très fortes ont été apportées par le gouvernement. Aujourd'hui, je crois qu'il est temps de reprendre les cours".

Demain, jour de la saint Valérie, de nouvelles manifestations sont prévues....

mercredi 22 avril 2009

Xavier le modeste

On est toujours mieux servi par soi même. C'est au nom de ce principe cher aux sarkozistes que notre ami Darcos s'est autofélicité pour son action rue de Grenelle :
"On a beaucoup bousculé de choses, mais on aura fait tout ce que l'on voulait. Il n'y en a pas beaucoup qui auraient fait autant que moi en deux ans."
Avec un tel melon, le voilà fin prêt pour succéder à Rachida place Vendôme.

La Murène revient à la charge

Malgré le coup de gueule de Sa Grossière Majesté, Nadine Morano a récidivé en affirmant ce matin sur Europe 1 qu'elle accepterait "avec joie" d'être à la tête d'un ministère de l'Education élargi aux questions familiales. A la question de savoir si elle était candidate à un poste de ministre de l'Education élargi, Nadine Morano a répondu : "c'est le Président qui décide mais s'il me confiait cette responsabilité, je l'accepterais avec joie"."J'ai travaillé à une note prospective de rapprochement de ministère de la Famille et de l'Education nationale comme en Espagne et en Angleterre parce que je pense que c'est judicieux", a-t-elle ajouté.
Voyons maintenant si Coléric Ier ira jusqu'au bout de ses menaces, car il aurait demandé la semaine dernière au Maire du Palais de lui remettre la démission du prochain ministre qui se laisserait aller à déballer ses ambitions dans les médias.

samedi 18 avril 2009

Les lycées réformés à la sauce Facebook

Un article publié dans Le Monde d'hier décrivait la méthode Descoings, super communicant chargé par Sa Majesté de recueillir à grands renforts de SMS et de e-débats la pensée lycéenne, mais aussi torpille sarkozienne tirée traitreusement contre le lourd destroyer Darcos, qui, avec son agreg de lettres classiques, sa rigidité et son allure de "prof à papa" n'est pas franchement bankable auprès des Djeunns.
"Le ministre prépare la rentrée 2009 pendant que le médiatique énarque parcourt la France des lycées en taxi, moto-taxi ou voiture de location. Il sait charmer son auditoire, rappelant volontiers qu'à l'issue de sa classe de seconde, son carnet mentionnait "élève totalement dénué d'esprit de synthèse". Bref, il sait communiquer, a été choisi pour cela, et sa mission est bien de faire de l'anti-Darcos (...).
Par-delà son talent de communiquant, le patron de Sciences Po est peut-être en train de breveter une stratégie qui intéresse de près l'Elysée en ce qu'elle explore de "nouveaux espaces publics de libération de la parole", selon les mots de Richard Descoings. Pour élargir le débat, les SMS trouvent place dans certaines réunions organisées dans les lycées. Envoyés par ceux (parents, lycéens ou enseignants) qui n'osent pas prendre la parole, ils sont projetés sur un écran pendant le débat. "La salle peut réagir si elle le souhaite", précise Djeff Regottaz, un jeune enseignant de Paris-VIII, spécialiste des nouvelles communications et membre de la mission. Une manière d'associer la majorité silencieuse et de distribuer plus équitablement la parole.
Comme le répète à l'envi Richard Descoings, VRP du e-debat, "vos idées méritent d'être connues, entendues ; elles peuvent être débattues". Son dispositif s'appuie beaucoup sur la plate-forme Internet du lycéepourtous.fr, qui comprend entre autres une chaîne de partage vidéo YouTube, un flux twitter, un blog, des débats, des témoignages et un suivi de son tour de France. "Il ne filtre rien. On sent bien qu'il aime l'authentique, et si ça fait du buzz, tant mieux", estime Pierre Damay, de Trilog, l'entreprise qui filme la consultation. Le directeur de Sciences Po, qui compte déjà 4 774 amis sur Facebook, ne rate pas une occasion d'inviter ses interlocuteurs lycéens d'un jour à prolonger le débat sur sa page ou par courriel, parce que "c'est par Facebook que j'ai retrouvé un contact direct avec mes étudiants de Sciences Po", assure ce spécialiste de la communication numérique et politique. Presque trop communicant pour certains. "Vous ne trouvez pas qu'il rappelle Jack Lang ? Comme lui, il manie très bien le chloroforme sous une apparente liberté de ton ?", interroge un haut fonctionnaire qui a travaillé avec lui au cabinet de Jack Lang lorsque celui-ci était ministre de l'Education en 1992."
(Source : Education nationale : l'insolite cohabitation entre M. Descoings et M. Darcos, M. Baumard, Le Monde, 17 avril 2009)

mardi 14 avril 2009

Morano rêve d'un superministère de l'Education

A quelques semaines d'un possible remaniement, alors que la plupart des ministères et notamment ceux de l'Education nationale et de la Recherche tournent en roue libre, les ministres ne cachent plus leurs ambitions et certains affichent clairement leur volonté d'être promus. C'est le cas par exemple de Nadine Morano, hystérique pythie de la Sarkozie qui rêve à la fois d'ordre, d'éducation et de famille : «Ce qui me plairait, rapporte ce matin Le Figaro, c'est l'Intérieur, la Défense ou prendre la tête d'un ministère de l'Éducation élargi à la Famille». Les deux premiers voeux laissent imaginer la manière dont elle dirigerait le ministère de la rue de Grenelle au cas où il lui échouerait. Tout en dialogue et en finesse, ses deux principales qualités. Elle a d'ailleurs transmis à Sa Majesté une note pour défendre ce superministère de l'Éducation et de la Famille et va lui «demander une audience». Si Morano assume pleinement sa démarche, c'est parce qu'elle la juge comparable à celle qui a permis à Sarkozy de se hisser au plus haut niveau. «Être sincère en politique, explique-t-elle, c'est ma marque de fabrique. Je suis comme le président. Il a toujours dit ce qu'il voulait ». On se régale d'avance à la perspective que le voeu de "la murène" soit exaucé.
Pendant ce temps, de son côté, Darcos rêve toujours de succéder à Rachida place Vendôme, pour pouvoir s'habiller chez Dior sans doute...

samedi 11 avril 2009

Un sondage bien orienté

Dernier produit de la com' du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, un sondage commandé à l'officine sarkoziste Opinion Way révèle opportunément que près de deux Français sur trois (64 %) des Français désapprouveraient la proposition de certains enseignants-chercheurs de refuser de présider les jurys du bac et que 58 % de nos concitoyens n'approuveraient pas le blocage des facs. Quant à l'idée avancée par les grévistes de valider automatiquement le second semestre universitaire, elle serait rejetée par les trois quarts des sondés. Maigre concession accordée à ceux qui se battent contre les réformes Pécresse, 51 % des personnes interrogées considèrent justifié le mouvement de protestation qui dure depuis dix semaines.
(photo : Le Progrès, 10 avril 2009)
Hier, alors qu'à Lyon près de 2 000 personnes battaient une nouvelle fois le pavé sous le soleil et dans la bonne humeur, l'intersyndicale de l'enseignement supérieur a appelé à manifester une nouvelle fois les 28 avril et 1er mai prochains et nous convie à participer aux Rondes des Obstinés qui devraient se multiplier en province.

vendredi 10 avril 2009

La réforme des lycées expérimentée telle quelle dès septembre

Darcos a profité de ce vendredi saint pour donner une interview à La Croix. On y apprend que 116 lycées devraient commencer à expérimenter sa réforme dès la rentrée 2009
" Lorsque nous avons décidé de remettre à plat la réforme, certains chefs d’établissement nous ont fait part de leur déception. Certains approuvaient la semestrialisation, d’autres avaient envie de mettre en place des groupes de travail autour de l’échec scolaire en seconde ou de lancer une initiation à la philosophie dès la classe de première… Je leur ai répondu : « Expérimentez, vous en avez le droit ! » (...). Deux cent cinquante établissements nous ont adressé leur candidature. À l’arrivée, 115 lycées ont été retenus, 115 sur les quelque 2 500 que compte la France… Par ailleurs, même si elles feront l’objet d’une évaluation, ces expérimentations ne commanderont pas la réécriture de notre projet. De fait, elles démarreront à la rentrée prochaine, à un moment où il nous faudra déjà arrêter les grandes lignes de la réforme, pour une application dès l’année scolaire 2010-2011."
Rien n'a donc changé. La réforme Darcos telle qu'elle a été présentée et rejetée par tous, profs et élèves, en décembre dernier, sera malgré tout appliquée. Le reste, et notamment la pseudo mission de concertation confiée à R. Descoings, n'est que foutaise. Mais cela n'empêche pas Sarko et sa bande de continuer à faire semblant d'être à l'écoute des lycéens, comme ils l'ont fait avant hier, dans l'après-midi, en allant à la rencontre d'un groupe d'élèves volontaires au lycée Champlain de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne). Il est vrai qu'en visitant un établissement scolaire désert un mercredi après midi, notre Leader Minimo et ses boys scouts n'ont pas pris beaucoup de risques. La ballade présidentielle a été rendue publique au tout dernier moment et seulement deux journalistes et un photographe y ont été conviés. Mais comme deux précautions valent toujours mieux qu'une, le quartier du lycée avait été bouclé par une trentaine de véhicules de police et une centaine de fonctionnaires et une ligne de bus avait été détournée, "un dispositif de sécurité minimum" selon l'Elysée.

Des campus toujours agités

A la fin de cette dixième semaine de lutte contre les réformes Pécresse, un peu plus d'une université sur trois reste mobilisée malgré l'attitude de la ministre qui a fait le choix du pourrissement et qui, avec le soutien des médias, tente de dresser les étudiants et l'opinion contre des enseignants-chercheurs accusés de vouloir délibérement saboter l'année universitaire.

(source : Le Parisien - Aujourd'hui en France, 10 avril 2009)

jeudi 9 avril 2009

La nuit blanche des universitaires lyonnais

Nuit blanche sur les quais : « Nous ne nous coucherons pas ! »
Un tonnerre d'applaudissements résonne dans le grand amphi de Lyon 2. Devant plusieurs centaines d'étudiants et de personnels de l'établissement, l'ancien président de l'université, Bruno Gelas, vient de conclure son discours par cette phrase : « L'Université est en danger : nous ne nous coucherons pas. » Un jeu de mots choisi pour lancer une « Nuit blanche » de discussions dans les bâtiments des quais de Rhône. Elle a commencé vers 19 heures hier soir, et devait prendre fin aux alentours de 8 heures ce matin. Une initiative organisée par les étudiants et personnels en lutte (Lyon 1, Lyon 2, Lyon 3, ENS), avec le soutien de la présidence de Lyon 2. Toute la nuit, des universitaires en grève se sont relayés pour débattre avec la salle de la politique de l'enseignement supérieur et de la recherche (...)

(source : http://www.leprogres.fr/fr/region/le-rhone/rhone/article/436066,184/Pas-de-deblocage-en-vue-dans-les-facs-lyonnaises.html)

La Princesse de Clèves est dans la rue (Charlie-Hebdo)

Cette semaine Charlie-Hebdo fait le point sur le mouvement des enseignants-chercheurs qui, depuis dix semaines maintenant, occupent inlassablement le terrain.(source : Charlie-Hebdo, 8 janvier 2009)

mardi 7 avril 2009

Évaluations CM2 : l'Ain, mauvais élève pour l'envoi des résultats

Une grosse partie des enseignants n'a pas renvoyé, ou que partiellement, les évaluations au ministère de l'Éducation nationale. La crédibilité des résultats est donc mise en doute par les écoles du département.

L'Ain aura fait de la résistance pour ces nouvelles évaluations des CM2, décriées par les enseignants depuis des mois. On estime que deux tiers des écoles du département ont envoyé partiellement, ou même pas du tout, les évaluations bilan passées fin janvier, au ministère de l'Éducation nationale. « On peut dire que l'Ain a été un très mauvais élève à ce niveau », estime Pascal Desmaris, représentant du syndicat SE-UNSA.
Du côté de l'inspection académique, le bilan est moindre. « Un certain nombre a fait de la résistance, mais les trois quarts des résultats sont remontés », assure Philippe Sauret, inspecteur d'académie de l'Ain. « Ce que je sais et c'est l'essentiel, c'est qu'au moins 95 % des élèves ont passé ces évaluations, même si elles n'ont pas toutes été renvoyées ». En effet, beaucoup d'enseignants ont suivi le mot d'ordre commun des syndicats : ne faire passer que les items vus en classe.
À l'heure des résultats, dévoilés la semaine dernière, le corps enseignant n'a pas tardé à réagir. Et la contestation est toujours de mise. « Ça pose un vrai problème de crédibilité », déclare Pascal Hennique, secrétaire départemental du Snuipp. « Ce que l'on sait, c'est que 30 % environ des résultats sont remontés, mais qu'on arrive à 75 % au prix de manipulations. Pour ceux qui n'ont fait passer qu'une partie des items, le logiciel n'acceptait pas qu'il y en ait des vides. Alors ces cases vides ont été remplacées par des 1 ou 0, aléatoirement. Donc les résultats ne sont pas fiables », confie Pascal Hennique. Sur ce point, du « défaut » du logiciel, l'inspection académique ne nie pas. « Même si cela a été le cas de manière marginale, ça ne peut pas fausser les résultats, les maîtres ont fait un choix, ils ont fait leur devoir, ça n'est pas de la manipulation », insiste Philippe Sauret.

L'inspecteur d'académie rappelle tout de même à ceux qui estiment que ces évaluations bilan ont été passées trop tôt, surtout que c'est un nouveau programme cette année : « Ce n'est pas scandaleux après deux ans et demi à travailler sur ces acquis, car c'est une évaluation du cycle 3 (CE2, CM1 et CM2), les élèves en sont capables». Philippe Sauret ajoute : « Quelque part, les enseignants, qui n'avaient pas fini de tester le nouveau programme, se sont sentis inquiets que les enfants soient mis en difficulté. On peut les comprendre, ils ont peur de cette nouveauté, mais les évaluations bilan ont toujours existé, bien que celles-ci soient différentes, les résultats se valent. Et on se rend compte du travail efficace des enseignants, fait depuis plusieurs années. Le but premier de ces évaluations ça n'est pas de faire des statistiques, mais que les maîtres aient un outil pour cibler les difficultés de chaque élève ». Pour Pascal Hennique, « c'est important, que le système sache où en sont les élèves et les maîtres aussi, mais ça n'est pas le rôle des évaluations actuelles, c'est de l'auto-célébration ».
Quant aux sanctions, pour le moment, les « désobéisseurs » ne s'en inquiètent pas. « La plus grande sanction, que peut s'infliger un directeur, c'est de ne pas avoir fait passer ces évaluations, de s'être privé pour l'élève de cet outil de travail », confie Philippe Sauret. « J'ai demandé aux inspecteurs de circonscription de rencontrer et de disserter avec eux, de travailler sur la réalité. C'est aujourd'hui que les choses intéressantes vont commencer».
(source : Vannick Berton, Le Progrès, 7 avril 2009)

Les parents d'élèves pour l'évaluation, contre la dévaluation

Il n'y a pas que les enseignants, qui n'apprécient pas cette évaluation. Les parents d'élèves de la FCPE aussi, soutiennent le mouvement.
Suite aux résultats, Marie-Pierre Pras, directrice départementale de la FCPE, déclare : « on n'est pas surpris, mais ces résultats ne veulent rien dire, les remontées n'ont pas été totales, ce n'est donc pas significatif ».
Les parents ne sont évidemment pas contre une évaluation, mais pas de cette manière. « Déjà, les élèves ont été testés sur des notions qu'ils n'ont pas encore vues et cette évaluation intervient quatre mois après le nouveau programme. C'est vraiment n'importe quoi ! », confie Marie-Pierre Pras. Le barème est aussi remis en question par la FCPE. « Ils ont mis en place un barème qui n'était pas prévu, sans nuance. Pour les élèves c'est soit tout juste, soit tout faux, une réponse partiellement correcte est comptée fausse, ça n'est pas normal. Avec ces résultats, un élève peut croire qu'il est mauvais alors, que cela n'est pas vraiment le cas ».
Cette première en matière d'évaluation, n'est donc pas pour les parents une réussite. « Telle qu'elle a été conduite cette année, nous ne sommes pas favorables. Et puis, les élèves sont déjà évalués toute l'année par leurs enseignants », reconnaît la directrice départementale de la FCPE. La fédération de parents d'élèves dénonce à nouveau ces évaluations, qui ne font rien de plus que « pointer les inégalités entre les enfants, et permettent des jeux de comparaison entre les classes et les écoles issues de territoires différents».
La fédération de parents d'élèves a d'ailleurs soutenu toutes les écoles qui ont refusé de faire passer les évaluations, ou qui n'ont pas envoyé les résultats au ministère de l'Éducation. « On ne peut pas demander aux enseignants d'envoyer leurs élèves au « casse-pipe » de gaieté de cœur, quand ils savent que les notions n'ont pas encore été vues». Pour eux, le but d'une évaluation est d'aider le maître à repérer les difficultés de ses élèves et à individualiser le suivi, et non pas de faire « des statistiques inutiles ».
La FCPE a, dans un courrier envoyé à Xavier Darcos en mars, demandé l'abandon de ces évaluations au profit d'évaluations élaborées par la Depp (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l'Éducation nationale), qui permettraient un réel pilotage du système éducatif. Pour les parents le gouvernement n'a pas convaincu par ces évaluations.
(source : Vannick Berton, Le Progrès, 7 avril 2009)

Les résultats dans l'Ain (source officielle) :
Français : 48 % des élèves ont eu plus de 39 bonnes réponses sur 60 ("acquis très solides") et 5 % des élèves ont eu moins de 20 bonnes réponses ("élèves n'auyant pas les acquis suffisants").

Mathématiques : 43 % des élèves ont eu plus de 26 bonnes réponses sur 40 ("acquis très solides") et 12 % des élèves ont eu moins de 14 bonnes réponses ("élèves n'ayant pas les acquis suffisants").

lundi 6 avril 2009

"La scolarité n’est pas adaptée à un gamin de 2 ans"

Il y a encore peu de temps, Darcos jurait ses grands dieux qu'il n'avait jamais envisagé de supprimer les écoles maternelles. Or voilà que samedi dernier Nadine Morano annonçait dans le Journal du Dimanche que les jardins d'éveil pour les 2-3 ans devraient être expérimentés "dès la rentrée" et offrir dans un premier temps quelques 8.000 places. Deux départements seraient concernés : le Rhône et la Mayenne. Ces nouvelles structures devraient être "intégrées dans les écoles lorsque cela est possible", a-t-elle ajouté. Ses services seraient d'ailleurs en train de recenser les salles de classe inoccupées. Les enfants y seraient pris en charge non par des enseignants mais par "du personnel formé à la petite enfance", autrement dit par des animateurs. La Secrétaire d'Etat ne cache à personne que ce projet vise avant tout à faire des économies en mettant en place un cofinancement de ces jardins par les collectivités locales, les familles, les C.A.F. et même des entreprises. Les conséquences pour les écoles seraient donc la fin des inscriptions avant 3 ans et, on peut le craindre, des fermetures de classes et des suppressions de postes à terme. La spécificité de l'école maternelle à la française comme espace de socialisation et lieu d'apprentissage est donc bien menacée par la mise en place de ce que la Secrétaire d'Etat reconnaît davantage comme des garderies que des structures d'enseignement.

jeudi 2 avril 2009

Universités: les médias à côté du mouvement

Neuf semaines de grèves. Neuf très longues semaines. Valérie Pécresse et sa réforme de l’université sont en passe d'établir un record. Et pourtant, la couverture médiatique du mouvement des enseignants-chercheurs laisse franchement à désirer...
(...) Après neuf semaines de conflit opposant les enseignants-chercheurs au gouvernement, force est de constater que les télévisions, les radios et les journaux ont assuré un strict service minimum sur le sujet.
La lassitude des journalistes qui voient dans les grèves de l’Education nationale un « marronnier » (un rendez-vous aussi récurrent et excitant que les fêtes de Noël et les embouteillages sur la route des vacances) peut expliquer ce traitement a minima.
D’autant qu’à cette lassitude « classique » vient s’en ajouter une seconde causée par un mouvement qui traîne en longueur. Et cette double lassitude conduit à ce qu’on pourrait appeler des « comportements réflexes » : après avoir suivi sans trop se mouiller les manifestations des enseignants chercheurs, depuis quelque temps, tous les journalistes, dans un suivisme généralisé, empruntent le même chemin. Il y a quinze jours, il fallait dénoncer ces enseignants grévistes qui percevaient malgré tout leurs salaires. Plus récemment, il fallait s’interroger sur la mise en péril des examens de fin d'année. Deux sujets forts légitimes mais qui reviennent, comme par enchantement, à chaque nouvelle grève des enseignants… quand les journalistes peinent à remplir leurs colonnes !
Encore que cette fois-ci, ces angles (d'attaque) leur ont été gentiment soufflés par le ministère de l’Education nationale en personne. Début mars, Valérie Pécresse avait déjà réussi à imposer l’idée que tous les syndicats avaient accepté de s’asseoir à la table des négociations pour réécrire le fameux décret sur le statut des enseignants-chercheurs. Une information reprise les yeux fermés par la presse. Seul problème :le SNESup, le syndicat majoritaire d l'enseignement supérieur, avait décidé de bouder la réunion...
D'autre part, certains journalistes n’hésitent pas à expliquer que ce mouvement universitaire a un tort : être beaucoup trop compliqué. Difficile de les contredire : ce mouvement est en effet complexe car hétérogène. Il a fait exploser en vol les clivages traditionnels : entre présidents et enseignants, entre chercheurs en sciences dures et chercheurs en sciences humaines (même si les deux camps n’ont pas vraiment les mêmes raisons de descendre dans la rue…) et enfin entre syndicats. C’est donc cette complexité qui donne tout son intérêt à ce conflit social.
Finalement, la couverture de ce mouvement est assez emblématique de la façon dont les journalistes pratiquent aujourd’hui leur métier : zapping, suivisme, tendance à choisir la voie de la facilité mais aussi connivence (...)
Les médias traditionnels complètement out, du coup, c’est sur Internet que le débat s’est déplacé. C'est sur Internet qu'il a fallu se rendre pour dénicher des infos, des vraies. Sur des sites comme
Educpros.fr (site du magazine L’Etudiant dédié aux professionnels de l’éducation) ou, mieux encore, sur {sciences2}, le blog de Sylvestre Huet, journaliste à Libération.
(source : G. Andrieu, http://www.marianne2.fr/, 2 avril 2009)

mercredi 1 avril 2009

Enfin un nom pour le collège de Vonnas

Depuis son inauguration, à la fin des années 80, le collège de Vonnas n'avait toujours pas reçu de nom de baptême. Mais bientôt l'oubli devrait être réparé. Conformément aux pratiques démocratiques en vigueur dans notre établissement, une commission spéciale s'est réunie hier pour choisir le nom qui pourrait être proposé au vote lors du prochain Conseil d'Administration, et ce à la grande joie de tous les personnels, heureux à l'idée de consacrer une fois de plus leur soirée à un débat constructif. A l'issue d'échanges passionnés, la commission s'est séparée, très satisfaite comme toujours de la date retenue pour la prochaine réunion et, une fois n'est pas coutume, d'être parvenue à un résultat. Un nom a en effet été plébiscité par une large majorité des collègues encore éveillés malgré l'heure tardive. Bientôt le collège de Vonnas abandonnera son nom qui n'en est pas un au profit de celui de Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, plus connue sous le nom de Madame de La Fayette, l'inoubliable auteure de La Princesse de Clèves, une oeuvre littéraire si chère à notre Président de la République. Nous ne doutons pas un instant que les représentants de la commune et le conseiller général du canton apprécieront ce choix et se feront un plaisir de nous appuyer dans une démarche qui n'a d'autre objet que de valoriser un pan de notre identité nationale.